ZEN Rang: Administrateur
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| Sujet: Actu : L'affaire Jaquet à l'heure des plaidoiries Mer 01 Oct 2008, 11:00 | |
| - Citation :
- L'affaire Jaquet à l'heure des plaidoiries
NEUCHATEL. Me Rumo dénonce les violations répétées de la présomption d'innocence de son client.
Pierre-Emmanuel Buss Mercredi 1 octobre 2008
Après quatre semaines de débats, le procès de l'affaire Jaquet est entré dans sa phase finale, avec les plaidoiries des avocats des principaux prévenus. Les trois mandataires qui ont pris la parole hier ont dénoncé d'une seule voix «la furie de l'instruction» et «une enquête qui a dérapé». Avec, au final, de très longues périodes de prison préventive pour tenter de démontrer «des culpabilités inexistantes».
L'intervention du mandataire de Jean-Pierre Jaquet, Me Freddy Rumo, était particulièrement attendue. Durant trois heures et demie, l'avocat chaux-de-fonnier a tenté de démontrer l'innocence de son client. Offensif, il a commencé par dénoncer le rôle de la presse qui, dès les premiers jours d'enquête, a dépeint le patron horloger «comme un brigand, un braqueur, un faussaire». De quoi «violer outrageusement» le principe de la présomption d'innocence. «On a immédiatement parlé d'affaire Jaquet, a regretté l'homme de loi. C'est la chronique d'une condamnation annoncée.»
Incohérences?
Dans sa plaidoirie fleuve, Me Rumo s'est escrimé à démonter toutes les préventions retenues par le Ministère public. Le recel d'or et de montres? Jean-Pierre Jaquet n'avait pas les moyens de connaître leur provenance délictueuse. L'accusation de complicité de brigandage pour le braquage de RSM Décolletage SA, au Locle, en juin 2002? Selon l'avocat, son client a été chargé à dessein par le cerveau du casse, un Italien domicilié à La Chaux-de-Fonds, avec qui il entretenait et entretient toujours un important contentieux.
Pour illustrer ce dernier point, Freddy Rumo a souligné une contradiction dans le discours du cerveau. Selon ses propres déclarations, ce dernier a amené le butin à Jaquet le soir même du casse. Ailleurs dans le dossier, il affirmait avoir proposé l'or le lendemain matin à l'ancien patron de l'entreprise de polissage Miranda SA, également prévenu. Conclusion de l'avocat: «Il est tendancieux de considérer Jaquet comme instigateur alors qu'il n'était même pas prévu comme receleur.»
Même ligne de défense concernant les préventions de faux dans les titres ou de gestion déloyale: Jaquet n'a rien à se reprocher, hormis sur la forme. «Il n'a lésé aucune autre société que la société familiale. Il a toujours confondu sa personne avec les personnes morales. Ce qui sortait d'une poche rentrait par l'autre. Des habitudes rudimentaires et peu orthodoxes ne constituent pas encore des délits.» Sur ce point encore, Jaquet est «innocent et doit être acquitté».
Concernant la peine à infliger à son client, Me Rumo considère qu'une durée recouvrant la prison préventive (14 mois) «constituerait un maximum». Les plaidoiries se poursuivent aujourd'hui. Jugement le 3 novembre. http://www.letemps.ch/template/regions.asp?page=7&article=240847 _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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