Actu : L’année 2009 sera affreuse pour le secteur de l’horlogerie

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En Asie, The Hour Glass est une véritable institution, un empire horloger, qui compte 27 boutiques réparties dans pas moins de neuf pays. La société a réalisé durant son exercice 2007-2008 des ventes de 487 millions de dollars de Singapour en montres suisses (370 millions de francs). C’est dire si l’horlogerie helvétique lui doit une fière chandelle. En excellent connaisseur de la branche, Michael Tay dirige ce royaume avec tact et une vision à long terme.

Malgré son amour et sa passion immodéré du secteur, il se montre très pessimiste pour l’ensemble de l’industrie.

Avec la crise, quel esprit règne en Asie et particulièrement dans le secteur horloger?
Michael Tay: Il y a six mois, même si le consommateur asiatique commençait déjà à exprimer des craintes, on pensait que la crise financière n’allait pas impacter l’économie réelle. Depuis le crash de la banque Lehmann Brothers, tout a changé. Le niveau de confiance du consommateur s’est écroulé, parvenant à un niveau plancher historique. Une étude récente de Mastercard le démontre clairement. Dans les trois marchés asiatiques les plus importants pour les exportations horlogères suisses, la confiance a chuté. Respectivement de 25% pour Singapour, de 51% pour Hong Kong et de 65% pour le Japon.

Les dernières statistiques d’exportation horlogères vers ces pays sont certes très inquiétantes mais pas aussi noires…
C’est vrai. Mais ces chiffres ne reflètent pas la réalité. En analysant les données sur le terrain, on peut faire le pari que les exportations vont littéralement s’écrouler et même devenir négatives pour les trois à six prochains mois. La demande des consommateurs n’est absolument pas en adéquation avec ce que les horlogers livrent. Du coup, les stocks gonflent dangereusement dans les différents canaux de distribution. Cette avalanche de montres met une pression énorme sur les revendeurs pour écouler les produits, ce qui n’est pas sans conséquence sur les prix. Plus les tarifs diminuent, plus l’image des marques horlogères en pâtit à moyen et long terme. C’est très dangereux pour elles.

Ne pouvez-vous pas enrayer ce cercle vicieux?
Non. Une de nos principales préoccupations réside dans le fait que les horlogers suisses vont continuer de produire en capacité maximale. Avec comme impression que s’ils produisent des garde-temps, ils ou nous allons les vendre. C’était certainement le cas il y a six mois, mais n’est plus d’actualité aujourd’hui.

Un exemple?
Prenons simplement la prime qui était payée par les clients sur certains modèles que nous qualifierons de chaud. Dans certains cas, les consommateurs étaient prêts à débourser le double du prix du marché d’une montre simplement pour être certains de recevoir le modèle en question. Cette pratique s’est dorénavant totalement évaporée. Du jamais vu de mémoire d’horloger. Même durant la crise asiatique de la fin des années nonante avec tous les problèmes de liquidités y afférents, ces primes avaient toujours cours. Autre signe de la profondeur de la crise : des montres qui trouvaient sans problème des acheteurs il y a à peine six mois s’écoulent maintenant, et en plus difficilement, sur le marché gris. Ce qui diminue encore d’autant plus leur valeur dans les canaux traditionnels. C’est le serpent qui se mord la queue.

Le luxe est donc devenu très sensible aux cycles?
C’est le moins que l’on puisse dire. L’anticyclicité du luxe confine au mythe. Et ce constat est de très mauvais augure pour l’horlogerie. Surtout sachant que ce sont l’Asie et les pays de l’Europe de l’Est qui ont porté l’industrie ces cinq dernières années.

La crise touche-t-elle tous les segments de prix pour les montres?
Oui, tous les segments sont logés à la même enseigne et donc impactés.

Vous êtes pessimiste pour le secteur...
Les années de vaches grasses de l’horlogerie sont désormais derrière nous. Nous devrons apprendre à vivre à un autre niveau, plus modeste. A court terme, je suis très largement pessimiste. Les manufactures continueront d’avoir des attentes irréelles et produiront comme en 2007 pour amortir leur haut niveau de coûts fixes consécutifs aux nombreux investissements réalisé ces dernières années. Par ailleurs, la stagnation et le recul des anciens relais de croissance vont alimenter davantage encore les stocks, déjà largement excédentaires et dangereusement gonflés.

Combien de temps ce marasme va-t-il durer?
Notre analyse de la situation montre que la crise horlogère va durer au minimum de 24 à 36 mois. Une reprise à fin 2010 serait déjà une bénédiction… L’année 2009 sera tout simplement affreuse, horrible pour le secteur.
[bastien.buss@agefi.com]







«La situation n’est pas catastrophique», tempère l’association faîtière

PHILIPPE LEBET

Récession oblige, l’horlogerie suisse devra en 2009 mettre de côté l’euphorie de ces dernières années, malgré un exercice 2008 encore record. Mais pas question de céder à la morosité. Le secteur est sain et ne revivra pas la crise d’il y a 30 ans.

Incertitude, manque de visibilité, conduite dans le brouillard: quelques mots pour résumer le sentiment de Jean-Daniel Pasche à l’heure d’aborder 2009. «Il est trop tôt pour déterminer la durée et l’ampleur de la crise économique», relève le président de la Fédération de l’industrie horlogère suisse (FH). Les premiers mois de l’an prochain confirmeront la baisse de 15,3% relevée en novembre, une première depuis plus de trois ans et demi, constate-t-il dans un entretien accordé à l’ATS. Impossible toutefois de chiffrer le phénomène, en tout cas pas avant le Salon mondial de l’horlogerie Baselworld en mars.

«La situation n’est pas pour autant catastrophique», tempère Jean-Daniel Pasche. L’année 2008 se terminera sur un nouveau record avec des exportations qui sur onze mois seulement ont déjà atteint le montant (15,96 milliards de francs), déjà historique, réalisé en 2007 sur l’entier de l’exercice.

Nouveau record

Avec décembre, on devrait s’approcher de la barre des 17 milliards de francs. Reste que 2009 devrait entraîner un retour au niveau des performances de 2006- 2007. Une perspective de contraction que Jean-Daniel Pasche se refuse de dramatiser, en écartant d’emblée la comparaison avec la crise des années 1970-1980. A l’époque, le secteur avait dû affronter les effets d’une crise conjonturelle doublée d’une crise structurelle, rappelle-t-il. «On peut parler plutôt d’une baisse à un haut niveau», surtout lorsqu’on se souvient que l’horlogerie suisse a connu une croissance de l’ordre de 45% depuis 2005.

La branche, troisième force exportatrice suisse derrière les machines et la pharma-chimie, dispose globalement d’une implantation diversifiée, notamment en Asie où Japon mis à part tout le monde ne connaît pas la crise. Chine et Inde devraient demeurer des marchés porteurs, «des éléments stabilisateurs ».

Au-delà, des marques sont confrontées aux difficultés, avec des sous-traitants qui ont déjà recouru au chômage partiel. La semaine dernière, par exemple, MGI Luxury (Movado, Ebel et Concord) a annoncé la suppression de presque un quart de ses effectifs (50-60 postes sur 260) à Bienne et La Chaux-de-Fonds. Des faits qui rappellent combien l’horlogerie est constituée d’acteurs divers, de l’entrée de gamme et au très haut de gamme, avec des présences pas forcément sur tous les marchés. Ce qui implique un ressenti très varialbe de la récession. Jusqu’à présent, le haut de gamme paraît mieux résister que le reste.

En tout cas, à en croire les échos répercutés par Jean-Daniel Pasche, les entreprises abordent 2009 avec la plus grande prudence. Des dates- clé en termes de ventes, comme le Noël orthodoxe (7 janvier) ou le Nouvel-An chinois (26 janvier), apporteront les premiers éléments de réponse quant à l’ampleur du retournement. – (ats)

BASTIEN BUSS, LAUSANNE
23 décembre 2008

http://www.agefi.com/

Je choisis quoi pour me flinguer, la cigüe, l'acide sulfurique, la mort aux rats, ou quoi encore ???? on veut vraiment propager les nouvelles les pires, de nouveau pour vendre du papier, faire mousser les gens, et les faire se recroqueviller encore plus.

j'ajouterais que si des marques comme celles du groupe Movado licencient, ce n'est pas un scoop, je n'aurais pas misé un kopeck sur ces marques-là, elles étaient promises à prendre de la gîte au premier coup de vent...

"La france a peur..."

Roger Gicquel

[quote="ZEN"]

Citation :

Un exemple?
Prenons simplement la prime qui était payée par les clients sur certains modèles que nous qualifierons de chaud. Dans certains cas, les consommateurs étaient prêts à débourser le double du prix du marché d’une montre simplement pour être certains de recevoir le modèle en question. Cette pratique s’est dorénavant totalement évaporée. Du jamais vu de mémoire d’horloger. Même durant la crise asiatique de la fin des années nonante avec tous les problèmes de liquidités y afférents, ces primes avaient toujours cours.

J'adore ce forum qui m'a énormément appris.

Néanmoins je constate une "légère" élasticité dans la "morale"....
Des interventions portent sur certains acheteurs qui osent vouloir s'affranchir de taxes en recourrant à Internet, recherchent des adresses pour les meilleures ristournes possibles, etc. au risque de mettre toute une économie dans la difficulté, mais cette notion de prime laisse rêveur.......
Manifestement, les responsabilités sont partagées, entre certains acheteurs, certes, mais aussi certains vendeurs...

Et je dis bien certains, dans les deux parties, donc pas la peine de me sauter dessus avec tous les instruments contondants et tranchants en votre possession, fussent-ils oratoires !

Joyeuses fêtes à tous, et bonnne chasse !

Entre l'optimisme béat affiché par les marques au début de la crise et ce catastrophisme excessif, il doit exister une troisième voie, celle de la raison.

Avoir voulu nous faire croire que la crise ne les affecterait pas était totalement ridicule de la part des grands groupes horlogers. Maintenant, nous faire croire que c'est Beyrouth dans ses plus grandes heures... faut pas pousser mémée dans les orties non plus.

titof70 a écrit:

Entre l'optimisme béat affiché par les marques au début de la crise et ce catastrophisme excessif, il doit exister une troisième voie, celle de la raison.

Avoir voulu nous faire croire que la crise ne les affecterait pas était totalement ridicule de la part des grands groupes horlogers. Maintenant, nous faire croire que c'est Beyrouth dans ses plus grandes heures... faut pas pousser mémée dans les orties non plus.

Oh que je suis d'accord avec ce post, plein de bon sens !!
Le problème est que pour les grands directeurs de ces marques, ils étaient habitués à voir les résultats progresser d'année en année de 10 à 15 % et en 2009, patatras, il n'y aura plus de progression, et c'était impossible de continuer dans cette voie.
il arrive forcément un moment où il n'y a plus de progression, et pour citer un cintre-exemple à la morosité ambiante, Hayek prévoit un début d'année un peu difficile, et ensuite une reprise ou en tout cas une stabilisation des affaires...

Bien d'accord avec titof et boogie...

dexter a écrit:

Bien d'accord avec titof et boogie...

Bien d'accord avec titof et boogie et dexter.

P.tain,avoir échappé a la grippe aviaire au chicungugna(?)et toutes les autres CONNERIES que nous balance les journalistes pour nous éviter de penser,et se retrouver ruiné par LA CRISE;mais que va-t-on faire?
2nd degrés hein......

Boogie a écrit:

pour citer un contre-exemple à la morosité ambiante, Hayek prévoit un début d'année un peu difficile, et ensuite une reprise ou en tout cas une stabilisation des affaires...

L'ennui ; même si je vois plutôt l'évolution dans ce sens ; c'est que je le vois mal dire autre chose... les actionnaires sont là...

Pour MGI, je n'irai pas jusqu'à parler de "chronique d'une mort annoncée", mais je vais jusqu'à: "attention au premier rhume tu y passes"...
On parle "d'assainissement du marché"... il faudra en toucher un mot aux futurs licenciés...

Une autre donnée difficile d'appréciation est l'impact sur les marges des "usines". Les gros investissements des marques ont besoin de quelle croissance ? Même si le marché se stabilise vite et pas trop bas, leurs marges seront t'elles assez fortes pour au moins balancer les frais ?

Le marché va probablement encore plus se concentrer sur les "Big five", les autres nageront plus ou moins... mal...
C'est le principe du caillou dans la mare :
- d'abord une grosse onde se lève au point d'impact du caillou
- ensuite l'onde progresse en diminuant sa hauteur vers les bords
- puis elle rebondit sur les rives et revient vers le centre

Selon la taille et la position du nénuphar sur lequel on coasse, on est plus ou moins secoué.

Quant à la presse... elle va toujours dans le sens du tirage de ses rotatives... "Voici" a plus d'éthique que bien des quotidiens... à me faire parfois regretter une bonne censure de l'information genre avant la chute du mur de Berlin !!!

Si les volumes de vente s'écroulent les marques vont pouvoir consacrer leur temps a assurer un S-A-V de qualité

No smoking a écrit:

Si les volumes de vente s'écroulent les marques vont pouvoir consacrer leur temps a assurer un S-A-V de qualité

Bien vu !

Une petite remise à niveau pour certain çà peut pas leur faire de mal...
Le bon cotés de la crise c'est que cela va un peu épurer les guignols, les vendeurs de vent, les profiteurs...
Il va falloir se recentrer sur l'essentiel et savoir se démarquer des autres, apporter le service ++... accueillir les gens avec le sourire, les bichonner... savoir si leur achat leur donne satisfaction... etc...

Le mauvais cotés c'est que comme d'habitude dans le tas certains vont morfler et vont disparaitre alors qu'ils n'étaient pas eux si mauvais...

nermal a écrit:

Boogie a écrit:

pour citer un contre-exemple à la morosité ambiante, Hayek prévoit un début d'année un peu difficile, et ensuite une reprise ou en tout cas une stabilisation des affaires...

L'ennui ; même si je vois plutôt l'évolution dans ce sens ; c'est que je le vois mal dire autre chose... les actionnaires sont là...

Pour MGI, je n'irai pas jusqu'à parler de "chronique d'une mort annoncée", mais je vais jusqu'à: "attention au premier rhume tu y passes"...
On parle "d'assainissement du marché"... il faudra en toucher un mot aux futurs licenciés...

Une autre donnée difficile d'appréciation est l'impact sur les marges des "usines". Les gros investissements des marques ont besoin de quelle croissance ? Même si le marché se stabilise vite et pas trop bas, leurs marges seront t'elles assez fortes pour au moins balancer les frais ?

Le marché va probablement encore plus se concentrer sur les "Big five", les autres nageront plus ou moins... mal...
C'est le principe du caillou dans la mare :
- d'abord une grosse onde se lève au point d'impact du caillou
- ensuite l'onde progresse en diminuant sa hauteur vers les bords
- puis elle rebondit sur les rives et revient vers le centre

Selon la taille et la position du nénuphar sur lequel on coasse, on est plus ou moins secoué.

Quant à la presse... elle va toujours dans le sens du tirage de ses rotatives... "Voici" a plus d'éthique que bien des quotidiens... à me faire parfois regretter une bonne censure de l'information genre avant la chute du mur de Berlin !!!

Oh que je suis d'accord avec ce post, et surtout la phrase mise en évidence

on va pouvoir négocier davantage surtout...

C'est toujours pareil depuis la 2nd guerre mondiale, nous sommes partis dans un espèce de consommation frénétique, les uns à la recherche d'encore plus d'équipements inutiles, les autres à l'affus de profits immédiats ...

Le soucis c'est qu'on ne raisonne plus à moyen et long terme, on veut tout et tout de suite ... (ex: les CHI ) ...

Ceci est à l'origine de beaucoup de nos maux actuels et certainement futurs ! ... (Je rassure tout le monde, je ne suis ni coco, ni gaucho, ni fanatique de l'écologie) !!!

C'est clair que l'année 2009 sera rude, on va travailler en 2009 pour 2010 mais ca va remettre les pendules à l'heure et même si pour certains ce sera trés dur, pour d'autres je ne me fais trop de soucis !

nikolo a écrit:

on va pouvoir négocier davantage surtout...

C'est justement pourquoi il me semblait que cette crise semblait faire des heureux sur ce ofrum