Témoignage - Quand les techniciens de ZENITH font des prouesses ...

Petite prouesse technique chez ZENITH, c'est l'avantage d'une manufacture sur des maisons qui ne font que de l'assemblage ...

Cette répétition des minutes fut vendue par ZENITH aux alentours de 1915 quand la manufacture avait pris le contrôle d'une autre manufacture, en l'occurrence "Le Phare" .

Problème, la montre est dans un état qui rend sa réparation difficile. De dents cassées en pièces tordues, les causes de déceptions ne manquent pas pour son acquéreur qui souhaite la faire remettre en état .

L'horloger en charge de la restauration raconte :
La restauration n’était pas gagnée d’avance :

- Dents de cassées à la roue de moyenne.
- Un pivot de cassé et un de plié à la roue d’échappement.
- Axe de balancier cassé.
- Il manque 6 dents à la roue de minuterie
- Il manque une dent à la chaussée
- Rubis de roue de centre et de roue d’échappement fendus.
- Les ponts et les vis fortement rayés.

C’est alors que je découvre la véritable puissance de ZENITH

Pour commencer, avec l’aide du service des mesures, je prépare des calques avec un maximum de cotes. Ensuite je fournis ces données à notre dessinatrice du service développement qui va sortir les plans définitifs des fournitures à refaire ainsi que des fichiers L’usinage de celles-ci sera fait à l'aide d’une machine à commande numérique.

Pendant que tous les ponts sont sablés et dorés , je me penche sur le problème de l’axe de balancier et après un relevé des cotes, et l’aide d'une horlogère, nous trouvons un modèle approchant ou quelques retouches suffiront pour sauver le balancier.

Toutes mes fournitures étant maintenant rassemblées, je peux procéder au remontage de la montre, certains posages et décolletages de pièces me sont encore nécessaires .

A la fin du montage je suis inquiet car quelque chose ne va pas et j’ai vite le sentiment qu’il me manque une fourniture.

Je fais contrôler la montre par un collégue qui rapidement me confirme le manque d’une levée de sonnerie des minutes.

Il nous faut imaginer la pièce manquante et la refaire par calque, dessin, CNC, puis l’ajuster.
C’est un technicien spécialisé qui s’en charge de même que du polissage des vis et des aciers.

Ensuite le montage final est réalisé ainsi que les essais. La montre fonctionne bien et sonne à merveille...

Cette restauration n’est pas l’œuvre d’une personne, mais de toute une équipe qui fonctionne très bien."







Un grand merci à Gérard

je viens de découvrir ce post.. incroyable.. .. ce respect du passé, la capacité (et la volonté surtout) de chercher, trouver et fabriquer des pièces pour continuer à faire vivre le passé grace à la dextérité d'une équipe..
superbe, un très bon point pour Zenith, ça force le respect

PS : le tarif pour la réparation est il en conséquence du travail effectué ?

merci Zen pour cette histoire passionnante, un vrai reportage à suspens !

C'est cette philosophie que j'aime:

A la fin du montage je suis inquiet car quelque chose ne va pas et j’ai vite le sentiment qu’il me manque une fourniture.

Je fais contrôler la montre par un collégue qui rapidement me confirme le manque d’une levée de sonnerie des minutes.

L'humilité sans complexe: on gagne en efficacité et en temps. Bravo.

Je ne connais pas encore grand chose en mécanique, mais j'ose imaginer la complexiter que cela doit être de reproduire des pièces un siècle plus tard...

Chapeau

Tout ce que je lis sur Zenith me donne de plus en plus confiance, et augmente en proportion ma CHI bientôt assouvie ! Je sens que lorsque je vais ouvrir le paquet, il va falloir rester assis...

C'est un excellent travail.
Très beau boulot.
Plus que très bien.
Mais, c'est en fait le quotidien de tout bon restaurateur d'horlogerie ancienne, et sans CNC, ni calques, ni aide spéciale d'aucune sorte.
En revanche, j'imagine que ce fut juste un boulot pour le fun.
Parce que facturer un tel boulot, et dans les conditions qu'il fut réalisé, ça n'a pas de sens, face à la simplicité de ce calibre, et le coté ordinaire de la montre en elle même.
Je ne veux pas jouer les rabats joie, mais simplement informer le type qui achète une répète minute Le Phare à 1000 euros, dans ce même état (voir même à 500 ), en se disant " pas de problème, chez Zenith ils sont capables de refaire les pièces, donc, allons y.
Je répète : c'est du très beau boulot, mais, c'est comme si un gars entreprend de refaire l'intérieur de son R5 mazout en cuir connelly, et le tableau de bord en ronce de noyer incrusté de filets d'ivoire, dans des réserves en argent.
C'est faisable.
Mais ça vas couter 10 fois le prix de la R5 mazout. ( voir plus ! )
Attention, sans Paul & Mickey, et sans vouloir être connement critique.
Je répète encore, en forme de conclusion: TRES BEAU BOULOT.

oui c"est un assez bon travial

et je m"y connait
e;laguoge

Edmond Lagouge a écrit:

oui c"est un assez bon travial

et je m"y connait
e;laguoge

Je m'en doute.

Ce travail a été fait dans un cadre très particulier et après un engagement de la manufacture à le réaliser. Les heures ne furent pas comptées et évidemment, cela relève du défi que seule une manufacture sait relever avec ces méthodes très poussées de savoir faire. On est loin d'un travail à main levée.

ZEN a écrit:

Ce travail a été fait dans un cadre très particulier et après un engagement de la manufacture à le réaliser. Les heures ne furent pas comptées et évidemment, cela relève du défi que seule une manufacture sait relever avec ces méthodes très poussées de savoir faire. On est loin d'un travail à main levée.

C'est certain.
Mais un restaurateur d'horlogerie ancienne, travaille aussi avec des outils complexes ( rarement avec une CNC et un projeteur à son écoute, c'est vrai )
Cela étant, il etait bon aussi d'éclairer les gens un peu ignorant du savoir faire.
Et comme je l'ai précisé, il est inutile de se jeter sur une répète minute fracassée, en pensant la faire restaurer dans ces mêmes conditions pour 1000 euros.

Tu as 100% raison , c'est un travail à réserver à une montre sentimentale ou qui a par ailleurs une valeur. Les horlogers ont ici pris un réel plaisir à travailler.

ZEN a écrit:

Tu as 100% raison , c'est un travail à réserver à une montre sentimentale ou qui a par ailleurs une valeur. Les horlogers ont ici pris un réel plaisir à travailler.

Ce sont ils amuser à chiffrer financièrement le montant d'un tel boulot ?

Non, je ne pense pas . Cela couterait une fortune...

Je suis parfois confronté, dans un tout autre domaine, à ce type de "défi" et au delà de l'aspect financier, je confirme que le fait de relever tout simplement le défi est une fin en soi qui justifie l'investissement des équipes. La récompense arrive lors de la mise en marche ... Cela vaut tout l'or du monde.

On parle alors de passion