De très gros stocks dans les armoires des marques touchées par la crise. Billet

La rumeur est constante, les armoires de stockage des marques sont pleines. Beaucoup n'ont que très mal écoulé leurs stocks au cours de ces 5 derniers mois. La production a été ralentie trop tard et il va falloir écouler des volumes considérables avec comme bjectif de préserver la trésorerie.

Alors qu'on prépare une seconde vague de licenciements pour cause d'ancrage dans la crise, comment écouler des volumes qui vont jusqu'à 50 000 pièces non vendues soit plus d'un an de production !

Le problème est majeur et plusieurs CEO sont en position difficile avec leurs équipes. "Grande maison horlogère recherche gestionnaire spécialisé dans l'horlogerie" Ne nous y trompons pas, il faudra connaitre l'horlogerie pour sortir une maison de ce marasme. la culture de gestion devra s'accoupler avec la maîtrise historique de la marque et les attentes des clients.

On devrait enfin voir des montres conformes aux attentes des amateurs et un peu moins des produits saisonniers qui épatent mais dont la durée de vie n'est pas très certaine.

Qui en pleine crise se présentera à ses salariés avec une énorme montre dotée de gros chiffres affichant un produit de 250 000 euros à des personnels perdant leur emploi ?

Les années qui viennent vont être celles de la discrétion. Les stocks des marques sont quasi invendables. Pour la première fois les soldeurs grossistes asiatiques refusent certains produits...Du jamais vu ! On n'avait jamais imaginé que des modèles à 10 000 euros cédés à 3000 à un soldeur soient refusés pour cause de mévente et de non attractivité !

Il ne reste dans ce cas que la direction du recyclage ou de la poubelle. Les idées indéfendables d'hier vont couter cher aujourd'hui et encore plus demain ...

Merci

Très instructif.

je suis tout à fait d'accord avec toi,mais pour cela il faudra revenir aux valeurs horlogéres et à des prix qui s'assemblent au produit.

Leur trésorerie est déjà mal en point étant donné que le matériel est déjà en stock.
Vu la valeur de leur cout matière face à leur cout main d'œuvre certaines marques vont devoir licencier sans être vu, écouler ce stock monstrueux et contrer l'impact cash à coup de réserve.

Problème dramatique si la marque a déjà placé une partie de son capital afin de produire des calibres de manuf suite à la position du swatch group.

si on peut revenir à des montres au design, diamètre plus rationels

kaptainkarott a écrit:

si on peut revenir à des montres au design, diamètre plus rationels

+1, stop au bling bling et montres-altères

ZEN a écrit:

Il ne reste dans ce cas que la direction du recyclage ou de la poubelle.

Destruction comme aux temps de la crise par surproduction des perles au Japon vers 1900, avec destruction des stocks par le feu...

Il suffit en effet de voir les sites online de marché gris pour prendre conscience du problème.

On est passé du : "envoyez un message pour avoir le prix" à "offres spéciales avec prix affichés" puis désormais prix affichés et "faites une offre"!

Comme quoi les stocks ne tournent plus même dans ces "boutiques" de déstockage. Idem sur Ebay où on voit des montres qui partaient avant en 1 semaine rester 2 ou 3 mois sans trouver preneur...

Mais on va , au moins, retrouver sur ces espaces un prix un peu plus cohérent...

Mouais, on peut bien se réjouir des futures flambées de soldes chez les revendeurs internet, mais quand même, ce serait con de voir des manufactures fermer pour le bon plaisir du porte monnaie de quelques uns. Le marché gris peut faire vivre des marques, mais si l'écart avec les détaillants est trop important, ce sera nos petits AD locaux qui risquent d'en pâtir encore plus que les marques.

Il y a quand même sur un point que je suis optimiste, c'est lorsqu'on compare cette crise avec celle des années 70, c'est qu'ici, l'horlogerie n'est pas en cause. Dans les années 70, les marques étaient en grande difficulté à cause du quartz, et on pouvait croire que la montre mécanique ne survivrait plus que pour orner les vitrine des musées ou pour les très très riches. Là, le problème n'est pas qu'un produit risque de terrasser un autre, c'est juste qu'il y a une crise qui touche TOUS les secteurs, et l'horlogerie pâtit de cette crise comme tous les autres secteurs. Donc ça ira mieux lorsque la crise sera passée.

N"oubliez pas non plus le prix que ces montres avaient il y a 10 ou 20 ans : la progression du prix correspond plus au pourcentage d'augmentation des frais publicitaires qu'à l'inflation...

Cela relativise.

C'est comme pour la crise économique. Quelle personne sensée pouvait espérer conserver indéfiniment une croissance à 2 chiffres ? L'un de mes champagnes préférés se vendait en 99 à 60 euros. Actuellement, il est à 130... Inutile de dire que je vis sur mes réserves et que la consommation est réduite !

D'ailleurs, dans une marque ayant des modèles "fixes", il serait intéressant de comparer... Que ce soit chez Rolex, Oméga, JLC ou autre... Par exemple, en 1998 et en 2008 : je ne serais pas étonné d'un doublement voir pire.

François

J'ai oublié de dire que certaines maisons de champagne ont des problèmes de stock également...

Sur bordeaux aussi, mais ça c'est normal : le champagne "made in france" a moins de concurrents !

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Tout-à-fait d'accord avec Zen, comme souvent, mais je vais même encore plus loin, comme j'ai pu l'écrire de nombreuses fois dans Business Montres (http://www.businessmontres.com/)...

Certaines manufactures – exemple précis à Plan-les-Ouates – ont en stock, dans leurs ateliers, plus d'un an de production.

On trouve aux Ports-francs de Genève, zone hors douane qui permet de laisser en Suisse des cargaisons de montres officiellement exportées (ça compte dans les statistiques), l'équivalent de 13 à 15 mois de la production totale de l'industrie suisse...

Les déstockeurs qui ont pignon sur rue en Suisse – les fameux parallélistes, qui disposent de listings longs comme la distance Genève-Bienne de montres de grandes marques à prix écrasés – n'en peuvent plus rien et leurs tuyaux sont pleins. Même constat en Asie, où les "nettoyeurs" traditionnels qui alimentent le marché gris n'en peuvent plus d'être eux-mêmes surstockés...

Si on ajoute à tous ces stocks ceux des détaillants (tiroirs bourrés) et des filiales (entrepôts débordés), on doit avoir à peu près deux ans de production suisse de montres d'avance, ceci pour tous les marchés.

Bref, même si l'économie mondiale redémarrait par miracle demain matin, il faudrait au moins un an pour purger les tuyaux. C'est pour cette raison que les détaillants n'ont commandé au SIHH que les pièces rares, chères et exclusives, plus quelques best-sellers "qui se vendent toujours", surtout en Europe...

On dit souvent que les grandes marques s'en tireront mieux, mais ce sont elles qui ont le plus surstockés leurs détaillants, leurs filiales et leurs hangars suisses (il fallait bien produire une croissance à deux chiffres pour les analystes et les actionnaires). Les marques indépendantes auront sans doute moins de mal à réaccélérer quand le marché se rétablira...

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On peut ajouter à ces commentaires que les grandes marques ont plombé les détaillants en s'en servant de fond de roulement et en leur faisant surcommander des montres qu'il faut payer.

Beaucoup de détaillants sont très mal en point dans le monde entier étranglés par les marques qui s'en sont servies comme des boucliers. Les vitrines regorgent et il faudrait être aveugle pour le nier.

Le problème est qu'il faudra probablement plus d'un an pour épuiser les stocks mais que les revendeurs et réseaux sont eux-même en péril.

Les marchés Indiens sont regardés comme une piste sérieuse mais que va-t-on y vendre et à quel prix ?

ZEN a écrit:

Le problème est qu'il faudra probablement plus d'un an pour épuiser les stocks mais que les revendeurs et réseaux sont eux-même en péril.
Les marchés Indiens sint regardés comme une piste sérieuse mais que va-t-on y vendre et à quel prix ?

Ce sont effectivement les détaillants qui risquent de payer les pots cassés par des marques qui se servent d'eux pour leur trésorerie et pour présenter des comptes de fin d'année apparemment honorables [on livre d'office des pièces et on les facture immédiatement, histoire de les considérer comme des "ventes" qui améliorent les bilans comptable]...

Pour l'Inde, la bonne question n'est pas seulement quoi et combien, mais surtout où ?
D'une part, les taxes à l'importation sont monstrueuses ( environ 70 %), ce qui pousse les Indiens à faire leurs courses à Dubai ou à Londres.
D'autre part, il n'y a pas de réseau de détail dans ce pays, dénué de zones commerciales dédiées au luxe, sinon dans les hôtels. Sauf exception, les rares boutiques ouvertes par les marques perdent beaucoup d'argent et ne sont là que pour maintenir une présence en attendant une hypothétique libéralisation des échanges.
Laquelle n'est pas vraiment à l'ordre du jour par ces temps de retour au galop du protectionnisme mondial...
Ne pas oublier, bien sûr, que les Indiens ont une industrie horlogère locale très puissante, aujourd'hui spécialisée dans le bas de gamme, mais dotée de manufactures de nouvelle génération capables de produire des mouvements mécaniques de type suisse [2892 ou 7750) au cinquième, voire au dixième du prix suisse, spiraux compris.
Le jour où Dehli se réveillera, la Suisse tremblera...

Sans nul doute, le prochain danger après la Chine sera l'Indes pour ce que les indiens sont aujourd'hui capable de fabriquer. A avoir laisser se reposer sur ses laurier le Swatch Group, les concurrents en alimentant ce fabriquant de leur commandes ont tué la crédibilité de leurs calibres tombés dans le domaine public.

Tout le monde peut faire un 2824 ou un 7750 ... et un Unitas aussi vrai que ceux qui sortent de Suisse. D'ailleurs certains calibres Suisses ne sortent plus que de Chine ! Un comble ...

L'industrie a un sérieux problème qui ressemble tant à ce qu'elle a connu dan son histoire que c'en est consternant de voir qu'aucune leçon n'a été tirée.

Question technique, on parle de 1 an, 13 à 15 mois, ceci est calculé par rapport à la demande moyenne 2008 ou actualisée janvier 2009?

Dans le deux cas, c'est énorme, mais ça permet de visualiser si cette économie est en péril (choix 2) on déjà en banqueroute théoriquement parlant (choix 1).

L'année 2009 sera excécrable . Ceux qui ont travaillé à flux tendus et avec des sous-traitants s'en sortent mieux que les manufactures. Ce qu'il faut souhaiter est que la synergie de groupe joue à fond pour que les dégats soient limités .

Chacun est très humble face à l'ampleur du problème encore nié ici même par quelques uns en septembtre dernier !!!

Il est vrai qu'on ne peut tout savoir mais les soirées paillettes vont en prendre un coup.

Et pourtant, si on prend connaissance des déclarations de N. Hayek, il a l'air très optimiste, le bougre. Alors, ... il a des infos qu'on ne connaît pas ? ... il a un flair que les autres n'ont pas et a déjà une solution pour rebondir, même en temps de crise ? ... ou bien il bluffe ?

Lui est à l'abris car le Swiss made lui garantit sa clientèle.

J'ai du mal à voir au travers du brouillard qui se dégage de cette crise :
- va t-il y'avoir de bonnes affaires à faire ?
- va t-on devoir craindre de voir malheureusement disparaitre certaines marques horlogères centenaires ?
- doit-on craindre pour les SAV des montres que nous avons acheté les années pécédentes ?

Les 3 ... SAV plus cher, oui il y aura de bonnes affaires et des disparitions de marques oui, hélas aussi .

Dieu reconnaîtra les siens...

ZEN a écrit:

Les 3 ... SAV plus cher, oui il y aura de bonnes affaires et des disparitions de marques oui, hélas aussi .

Des disparitions de marque ! Frédéric Constant et autres nouveautés oui, mais de vraies marques qui font partie du paysage horloger et de son Histoire je ne pense quand même pas. Au pire, le seul prestige d'un nom suffira à ce qu'on le rachète (et leur savoir faire avec), mais disparition pure et simple de grandes marques ? Non, je ne pense pas. La crise est certes une grosse crise, mais ce n'est pas l'économie de marché qui est remise en question ni rien de ce genre, c'est juste une crise comme le monde de l'économie en a déjà connu, ... et le monde de l'horlogerie est passé au travers d'une bien plus grosse dans les années 70 il me semble, non ?

1- je ne dois pas vivre sur la meme planete , parceque, certes les 2eme mains sur des "perpetual hits" deviennent d'un coup plus abordables,je ne vois aucun déstockeur ayant pignon sur rue annoncer la couleur d'une braderie quelconque ,meme sur des marques de seconde zone.

2-un SAV menacé d'un chomage technique plus que certain aurait-il vocation a etre plus onereux??


3-Comme dirait l'auteur:

" ...la saisie de cocaine representerait plus de 200 millions de dollars dans la rue..."
"putain, mais donnez moi le nom de la rue!!!!"

David123 a écrit:

Des disparitions de marque ! Frédéric Constant et autres nouveautés oui, mais de vraies marques qui font partie du paysage horloger et de son Histoire je ne pense quand même pas.

Universal Genève a bien disparu il y a 35 ans, d'autres n'étaient pas très en forme...

Et puis, ce genre de crise (externe, globale, brutale), l'horlogerie en a déjà connu...

En 1929, Longines vendait 170 000 pièces. En 1933, 33 000. Et elle s'était séparé de 70 % de son personnel. Mais elle a survécu.