Précision des vintages : L’influence de la pression barométrique.Les recherches menées par le Laboratoire Suisse de Recherche Horlogère (LSRH) démontrent une influence plutôt assez faible de la
pression barométrique notamment sur les montres de bonne qualité et en particulier les modèles certifiés chronomètres.
Le balancier dans son mouvement oscillatoire entraîne une certaine masse d’air et l’inertie de cette masse gazeuse est potentiellement susceptible d’augmenter l’inertie du balancier.
Les facteurs en cause sont donc la dimension du balancier, la densité et la viscosité de l’air.
Celle-ci est largement indépendante de la
pression .
Les effets mesurés, explique Claude Attinger, sont un retard croissant avec la
pression. L’air entourant le balancier freine son mouvement et donc diminue l’amplitude. Il résulte un effet secondaire sur la marche si la montre présente un défaut d’isochronisme (c’est-à-dire la marche variant avec l’amplitude).
L’effet global est extrêmement complexe.
Des mesures prises ont montré sur des chronomètres de poche des écarts de marche de 0,01 à 0,02 sec par jour pour une différence de
pression de 1mm de mercure.
Une montre réglée au Locle à 920 mètres par une
pression de 680 mm accusait à l’observatoire de Neufchâtel, altitude 480 mètres et
pression de 718 mm, un retard d’environ 0,6 secondes.
La même pièce transportée en bord de mer donc à 0 mètre d’altitude avec une
pression de 760 mm retarde dans ces conditions de 1,2 sec par jour.
On mesure dès lors la difficulté des régleurs avant d’envoyer une montre à l’observatoire notamment pour concourir ou pour régler les chronos de marine.
En avion, à 5500 mètres d’altitude,
pression 380 mm, la montre avancera de 5 à 6 secondes par 24 heures.
La marche de la montre croit d’une façon non linéaire avec la
pression. Cette influence diminue notablement avec l’augmentation du diamètre du balancier et des aspérités sur le balancier telles les vis de réglage de la compensation ne semblent pas jouer un rôle prépondérant.
Il faut encore pour être complet considérer le facteur de température puisqu’une augmentation de la température agit sur la densité de l’air en la diminuant. Mais elle en augmente corrélativement la viscosité.
Les expériences faites par le LSRH démontrent une compensation sensible des 2 phénomènes.
La montre dans toutes ces conditions demeure malgré des traitements parfois difficiles un outil d’une fiabilité exemplaire. Une seconde par jour d’écart c’est 1 mm pour 100 mètres.
En cela la montre est admirable et l’horlogerie passionnante.
Comprendre ces efforts de plusieurs siècles pour arriver à de tels résultats force le respect à l’égard des régleurs de précisions et des horlogers anonymes ou non qui contribuèrent à cette science de la précision.
Ecrit avec les travaux du LSRH, ceux de Charles Rosat et l’amitié des passionnés qui l’initient chaque jour un peu plus.