Actu : Les horlogers s’adaptent rapidement

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Le Temps: Baselworld a ouvert ses portes jeudi avec un gros point d’interrogation: les acheteurs seront-ils au rendez-vous cette année?
Sylvie Ritter: Je n’ai pas encore de chiffres, donc je ne peux livrer ici que des impressions. Les exposants que j’ai rencontrés m’ont dit que cela se passe très bien, certains qualifiant même la journée de fantastique. Parmi les acheteurs, il y a certes moins d’Américains. Mais cela s’explique en partie par le fait que de nombreux détaillants ont décidé de réduire le nombre de personnes qu’ils envoyaient à Bâle, par mesure d’économie. Certains détaillants ont par ailleurs tout simplement fait faillite.

– Vous paraissez surprise de cette ouverture en fanfare…

– A vrai dire oui. On entend et on lit partout que le monde est en train de s’écrouler. Loin de moi l’idée de nier la crise, mais ce premier jour de Baselworld montre qu’il ne faut pas sous-estimer la branche. Les horlogers savent s’adapter très rapidement. Prenez l’exemple de leur conquête des marchés émergents: il n’est pas facile d’aller vendre ses produits en Chine ou en Inde, des pays aux cultures radicalement différentes.

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– Cette édition de Baselworld n’est-elle pas encore un peu le reflet de 2008, année de tous les records?

– Je ne pense pas. Je suis en contact permanent avec les exposants et puis vous assurer que cette branche est extrêmement vive et réactive. Les modèles qui sont exposés cette année n’ont certes pas pu être fondamentalement changés en quelques mois, car la crise financière a déployé ses effets à partir d’octobre. Mais Baselworld reflète tout de même l’état d’esprit du moment.

– Voilà pour l’horlogerie. L’autre pilier important du salon porte sur la joaillerie et la bijouterie. Vous estimez que la situation y est plus tendue…

– Oui. Les tensions les plus palpables proviennent des bijoutiers, qui n’ont pas un grand réseau international. Nombre d’entre eux ont beaucoup investi ces dernières années dans le développement de leurs marques. Leur modèle financier présupposait que la demande reste stable. Avec le recul des commandes et des banques qui leur ferment le robinet du crédit, nombre d’entre eux sont aujourd’hui très inquiets. Il y a déjà eu quelques dépôts de bilan. Les affaires qu’ils réaliseront pendant les huit jours de Baselworld seront cruciales.

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