Bonjour
-Je suis devenu un produit de consommation. Je crois que ce n'est plus moi qui consomme mais les produits qui me consument... Que serais-je sans ma Rolex, mes Weston, mon Blackberry et mon Montblanc. Je consomme et je change tout le temps, une vraie fashion victime. A peine un nouveau modèle est-il sorti que je craque devant et l'achète.
On se fait déstabiliser dans ces jeux là, il nous faut tout et nos relations avec les autres finissent de la même manière. On posséde, on consume on ne prend pas le temps de l'épanouissement, on vise une image, un reflet de soi-même...
-Monsieur Mosbilo ?
-Oui Berthier, vous voyez, on ne prend même plus le temps de discuter ...
-C'est que monsieur Mosbilo, votre braguette est ouverte ...
-Merci Berthier ... Vous voyez les hommes perdent en grandeur d'âme, la société se matérialise et l'objet devient le centre névralgique du désir. Plus que les êtres ne se rapprochent, la technologie les éloigne les uns des autres.
-Euh, vous avez coincé votre chemise dans la fermeture éclaire.
-Merci Berthier... Les gens ne se portent plus attention, ils ne s'écoutent plus et ne s'entendent plus. Les conversations sont des bruits de fond, pas plus. J'étais hier au restaurant à coté de la table d'un mangeur de pieds de porcs qui m'a pollué la conversation avec mon invitée. Vous voyez Berthier, c'est l'insignifiance de la conversation des autres qui finit par nourrir le néant de nos vies.
-La fermeture de votre braguette semble coinçée. Vous ne portez pas de slip ? Je vois vos...
-Merci Berthier . Et dans le doute Berthier, l'homme reste consigné dans l'immensité de ses besoins qu'il ne sait plus exprimer autrement que par la consommation. C'est ça qui nous tue . Je suis devenu mais vous aussi, une fashion victime, un produit consommable qu'on jette quand on ne l'aime plus.
-Je pense que ça a du vous irriter car je vois des rougeurs ... J'appelle Jeanne pour vous aider.
-Ah bonjour Jeanne. Vous savez la société nous bouffe de l'intérieur et nous ne sommes pas grand chose au regard de ce vers quoi va le monde.
-Monsieur Mosbilo, je vais vous masser et passer ma main à l'intérieur de votre pantalon car j'ai l'impression que votre pilosité à grippé la fermeture.
-Merci Jeanne. J'aurais du quand j'étais plus jeune, prendre un autre chemin. Ma vie est pavée de remords; je doute toujours de ce que je fais. Pourquoi les objets me sont-il si chers.
-Je vais passer la main en dessous mais la prise de volume va tendre la toile, il faudrait éviter cela car je ne pourrai plus manipuler de l'intérieur. Attendez, Oh ...ça y est, j'ai la main coincée. Appelez Monsieur Morizot et mademoiselle Lise du second. Elle est si discrète qu'on peut lui faire partager notre problème.
-Merci Jeanne . Ah bonjour Lise ...Morizot ! Je parlais justement de l'évolution de la société qui part en vrille. On est de moins en moins dans le système et il nous pèse de plus en plus.
-Je vais passer par derrière en perçant la poche arrière du pantalon pour vous décoincer la main, Jeanne. ...Je sens vos doigts, là ... Mais vous êtes coincée par le poignet. Il ne porte pas de slip ?
-Je ne sais pas comment nous finirons mais la société telle que nous la connaissons est un échec , un vide abyssal nous sépare de notre futur.
-Monsieur Morisot vous pouvez essayer de descendre la fermeture pendant que je remonte tout ce que j'ai en main... Ca y est ! Décoincée !!!
-Jeanne ? Vous n'avez pas pris de note ? Et vous non plus Lise ?
-Non monsieur Mosbilo ...
-Dommage, c'est au moment où les pensées sont fortes qu'il faudrait me les écrire.
- C'est que nous avions les mains occupées ...
-Merci Jeanne ! Vous avez les mains douces surtout la troisième et ce doigt dans ... Ah ce n'était pas la votre ? Ce n'était tout de même pas vous, Morizot ?
-Non, c'était moi monsieur Mosbilo ?
-Vous lise ? Mais vous êtes toujours prêtes à faire n'importe quoi pour passer au sixième ?
-Mais monsieur ?
-Vous avez fouillé mon intimité Lise , c'est intolérable et vous allez encore chanter cela sur les toits.
L'anodin cotoie l'essentiel, l'essentiel repose sur l'anodin.