ZEN Rang: Administrateur
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| Sujet: Déclarations d'indépendance 2006-03-30, 08:00 | |
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- Déclarations d'indépendance
Editorial.
«Est-ce que ce sera une grande année?» m'a-t-on demandé récemment au sujet des salons horlogers de Bâle et de Genève.
A question réductrice, réponse normande: tout dépend de ce que l'on en attend. S'il s'agit d'y venir chercher l'esbroufe, ce ne sera pas un très grand millésime. Il y aura certes des premières mondiales et des complications insensées, comme cette seconde virevoltante (p. 10), ce tourbillon en équilibre sur l'aiguille des minutes (p. 11), ou cette grande sonnerie (p. 37). Mais la grandeur des innovations, cette année, est cachée, nichée au cœur des garde-temps: il s'agit des mouvements et des technologies et matériaux d'avant-garde mis en œuvre pour les améliorer. Une multitude de nouveaux calibres maison voient le jour: Piaget, Roger Dubuis, le premier mouvement manufacture de Maurice Lacroix. Sans oublier le premier chronographe automatique développé chez Patek Philippe. Depuis le temps qu'on l'attendait... Audemars Piguet dévoile un nouvel échappement qui se passe de lubrification (p. 22), Jeager-LeCoultre lance un chronographe à déclenchement vertical par bascule du boîtier, où les poussoirs ont disparu (p. 37), Breguet présente un échappement complet en silicium (p. 16). Le paysage horloger est décidément en train de changer. En octobre dernier, le groupe Richemont a inauguré sa manufacture de mouvements ValFleurier, qui fournira certaines marques du groupe.
Cela fera dix ans cette année que Chopard ouvrait sa manufacture à Fleurier. Son mouvement L.U.C équipe aujourd'hui 3000 modèles de la marque. «Notre but est d'en fabriquer 10 000 par an», nous confiait récemment Karl-Friedrich Scheufele. Chez Franck Muller, on est sur la voie de l'émancipation.
Le Swatch Group y est certes pour quelque chose, qui, avec sa situation de quasi-monopole, a forcé la concurrence à se réveiller. Mais pas seulement: «Les collectionneurs sont de plus en plus avertis et ne comprennent pas pourquoi ils paieraient
un prix faramineux pour une montre dont le mouvement est un moteur de base – aussi fiable et bien fait soit-il», confie un horloger.
On sent un vent d'indépendance rafraîchissant souffler sur l'horlogerie: les nouvelles générations prennent la tête des entreprises familiales (pp. 4 à , des professionnels se réunissent en collectif pour donner naissance à des montres d'un genre nouveau (p. 33), les grandes marques ouvrent leurs propres boutiques (pp. 38 et 39).
Oui, 2006 sera une grande année horlogère. Isabelle Cerboneschi Mercredi 29 mars 2006 http://www.letemps.ch/template/supplement.asp?page=19&article=177579 _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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