- toutatis a écrit:
- Félicitations pour cette magnifique acquisition !
Aurons nous droit à une revue plus complète ?
Historique C'est en 1845, le 7 décembre, que Ferdinan Adolph Lange (prononcer "langueu"), et Gustav Bernard Gutkaes, encouragés par la politique du gouvernement local visant à attirer de nouveaux industriels en raison de l'appauvrissement des mines d'argent, fondèrent la première manufacture horlogère, dans la petite ville minière de Glashütte (prononcer "glazeu-uteu), située dans la Saxe, l'un des seize "Länder" (province) composant l'Allemagne. Ainsi, sous l'impulsion des responsables politiques de la région, d'anciens ouvriers miniers se reconvertirent pour devenir progressivement d'excellents ouvriés spécialisés.
La ville devint progressivement le bastion de l'horlogerie de haute précision allemande, et se mit à rivaliser alors avec la région du Jura suisse en tant que second centre de l‘artisanat horloger.
Cependant, l'avènement de la première guerre mondiale et la crise économique qui s'ensuivirent, stoppèrent provisoirement cet essor industriel, lequel reprit néanmoins rapidement après pour voir renaître, à partir des anciens ateliers, de nouvelles entreprises qui se consacrèrent à nouveau à la fabrication industrielle de montres.
Malheureusement, l'essor économique de l'industrie horlogère de Glashütte fut une fois de plus stoppé net par l'éclatement de la Seconde guerre mondiale. Après 1945, les destructions dues au conflit, le démontage de nombreuses unités de fabrication ainsi qu'un isolement total vis-à-vis du marché de l'horlogerie européenne, mirent en grand péril la pérennité de la fabrication de montres à Glashütte. Dans cette situation difficile, les habitants de cette bourgade surent une fois de plus mettre à profit leur savoir-faire et leur esprit novateur : dès la fin de 1946, les premiers mouvements ressortirent des nouveaux des ateliers.
Toutefois, dans ce contexte de refonte du système économique (sous l’emprise communiste), toutes les firmes d'horlogerie encore existantes en juillet 1951, de A. Lange & Söhne à UROFA, fusionnèrent pour donner naissance au Combinat Entreprise d'Horlogerie de Glashütte.
S’ensuivirent alors une quarantaine d’années difficiles. C'est alors que, en 1994, l’un des plus glorieux noms de l’horlogerie de précision allemande fit son retour sur la scène du temps : « A. Lange & Söhne (traduire par "fils", prononcer "zoneu"). Le Phénix renaquit ainsi de ses cendres pour produire...les meilleures montres du monde.
En 2000, la marque entra dans le giron du Swatch Group. Puis, en 2007, ce fut au tour du groupe Richemont de s'en porter acquéreur.
Lange & Söhne, Saxonia classique, calibre L941.1, mécanique à remontage manuel, référence No 215.032Le boîtierLange & Söhne ne produit pas de boîtier en acier, n'utilisant ainsi que des métaux précieux.
Sa forme, des plus épurée, est d'un classicisme parfait, évoquant par exemple celui des Calatrava de chez Patek Philippe.
De dimensions respectables-son diamètre est de trente-sept millimètres pour une épaisseur de cinq millimètres-il donne à la montre un aspect massif, la rendant ainsi très agréable à porter, tant sa présence se fait constamment sentir au poignet, sans pour autant provoquer la sensation de lourdeur parfois éprouvée par les possesseurs de "grosses" Rolex. Cela suppose néanmoins que le bracelet soit bien ajusté au poignet.
Le boîtier existe en or jaune, en or blanc rhodié, ou en or rose. Mon choix s'est porté sur l'or rose, car je trouve qu'il permet de bien faire ressortir l'éclat du mouvement, de teinte tirant plutôt sur le gris argenté, par effet de contraste. Il est important de souligner que les maître-horlogers de chez Lange & Söhne ne conçoivent et ne produisent que des garde-temps à fond transparent, soulignant qu'ils n'ont "rien à cacher, bien au contraire"... Le fond de la montre est fixé à l'aide de six vis en or blanc.
Plusieurs informations sont gravées au dos de la montre. On note ainsi la présence de trois poinçons, du numéro de série du boîtier, de la mention "Glashütte", de la marque "lange & Söhne", et du nom du Länder "In Sachsen" (traduire par "Fabriqué en Saxe").
La couronne est gravée du nom de la marque. Lors du remontage de la montre, aucun cliquetis n'est audible, ce qui donne à l'opération une sensation de grande fluidité.
Le cadranFaçonné dans de l'argent massif, sa lisibilité est remarquable. Il se décline en quatre couleurs : argent massif champagne, noir, gris ou argenté. J'ai opté pour la dernière, en raison de l'impression de luminosité qui s'en dégage. Il est orné d'indices "bâtons" appliqués en or rose. Les aiguilles, elles aussi en or rose massif, sont dites « lancette ». Il dispose d'un cadran et d'une aiguille des petites secondes à six heures des plus élégants. Il est néanmoins à déplorer l'absence de liseret doré autour de ce petit cadran, à l'instar par exemple de la Patrimony Classique de chez Vacheron Constantin.
L'ensemble, boîtier plus cadran, évoquent ainsi la quintessence de la sobriété alliée à la simplicité de la lisibilité.
Le bracelet :
Sur le modèle que j'ai choisi, il est de type croco marron avec boucle ardillon Lange en or rose massif. Sa face interne est de la même couleur et sa texture "brillante" semble avoir été conçue de sorte qu'elle absorbe peu la transpiration et ne se tâche pas. Il est toujours possible d'acquérir sur commande un bracelet en or rose massif semblable à celui qui équipe la Datograph Classique, mais outre son prix probablement exhorbitant, je trouve personnellement que son esthétique laisse à désirer...
Le mouvement"Classique" voire "suranné" diront certains, "à l'esthétique surfaite" pour d'autres, affublé de l'attribut "cosmétique" par ses plus ardents détracteurs, c'est pourtant dans sa fabuleuse exécution, dans la finition parfaite de chacun de ses composants et dans ses décorations dignes des plus grandes oeuvres d'art que la marque a fondé son identité. Le mouvement L941.1, avec sa platine trois-quarts en maillechort, alliage composé de cuivre, de zinc et de nickel qui avec le temps acquiert, paraît-il, une belle patine dorée, est le mouvement de base de la marque, celui qui symbolise à la fois sa renaissance et qui fait également figure de base à partir de laquelle les autres mouvements plus compliqués ont été bâtis. Lange est l'une des rares manufactures à recourir exclusivement à cet alliage. Ce choix d'une platine unique ne répond pas uniquement à des exigences techniques, mais vise aussi un objectif technique. En effet, elle accroît, certes, les exigences posées à l'exactitude de fabrication et au montage, mais, simultanément, on obtient un principe de construction d'une stabilité extrême qui reste appliqué jusqu'à aujourd'hui à Glashütte.
Chez Lange & Söhne, la perfection dans la finition et la décoration semble donc être une véritable obsession, à tel point que "chez Lange", on garantit fièrement que toutes les pièces,
y-compris celles qui ne se voient pas, ont été décorées à la main ! Ineptie ou rigueur et perfectionnisme allemands exacerbés au plus haut point ? La platine est décorée des bandes de Glashütte et un fin travail de perlage est visible sur le quart "découvert" du mouvement, de part et d'autre du pont de balancier.
Quoi qu'il en soit, l'effet visuel qui se dégage du mouvement est littéralement éblouissant. L'effet de luminosité produit est à mon sens sans égal, y-compris chez les plus grandes maisons suisses. Bien que sur ce calibre, avec son unique platine, le balancier et son "coq" gravé à la main soient visibles, la platine occupant les trois-quarts du mouvement, la réussite esthétique de celle-ci est telle qu'on ne ressent aucune frustration face à la quasi absence de visibilité des rouages et des autres composants du mouvement. La présence des rouages est en effet brillamment "suggérée" par les pierres en rubis synthétique dont quatre sont enchâssés dans des chatons en or et vissés à l'aide de vis en acier d'un bleu métallique intense, créant un effet de contraste saisissant.
Enfin, je finirai par quelques mots sur l'aspect financier. Le prix public TTC conseillé pour ce modèle est de 13 000€, mais j'ai eu la chance de l'acquérir (neuve) pour 10 000€, ce qui m'a évité d'avoir à me déplacer en Suisse, après m'être préalablement rendu dans deux boutiques parisiennes, et m'être vu soumettre deux propositions commerciales, l'une à 11 000€, et l'autre à 10 400 €.
Fiche technique de la Saxonia classique, calibre L941.1, mécanique à remontage manuel, référence No 215.032 Mouvement : Calibre de manufacture L941.1 de Lange, remontage manuel, fabriqué, assemblé et décoré essentiellement à la main selon les plus hauts critères de qualité Lange ; réglage haute précision en cinq positions ; platines et ponts en maillechort gravée et décorée à la main : bandes de Glashütte et perlage ; coq de balancier gravé à la main
Nombre de composants : 164
Pierres rubis : 21
Chatons en or vissés : 4
Echappement à ancre
Balancier à vis antichoc en glucydur, spiral Nivarox, fréquence de 21 600 alternances à l'heure, raquetterie de précision à col de cygne avec système de mise au repère breveté
Réserve de marche : 45 heures, remonté à fond
Fonctions : Heures, minutes et petites secondes avec arrêt secondes
Correcteurs : Couronne pour le remontage et la mise à l'heure
Boîtier : Diamètre de 37,0 millimètres ; or rose
Glace et fond : Verre saphir (dureté 9)
Cadran : Argent massif argenté
Aiguilles : Or rose
Bracelet : Croco avec boucle ardillon en rose massif
La surboîte La boîteL'étuisLe livret et le certificat international d'authenticité et de garantie internationale