Actu : Le chômage des horlogers a bondi de 300%!

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Citation :: Le chômage des horlogers a bondi de 300%!
GENÈVE | Le taux de chômage, dans le canton atteint à nouveau un chiffre rond, à savoir 7%, frappant près de 15 500 personnes. La plus forte progression, en un an, concerne l’horlogerie.

ÉLISABETH ECKERT | 08.10.2009

A Genève, le chômage avance certes plus lentement que la moyenne suisse et surtout que d’autres cantons romands, tel le Tessin (à 4,8%) ou le Valais (à 3,8%), avec une progression en septembre de 0,2 point. C’est un fait statistique: en un an, le nombre de chômeurs a, dans notre canton, crû de 27,5% «seulement», contre près de 61% en Suisse.

Comme l’affirme justement François Longchamp, responsable de Département de la solidarité et de l’emploi, «contrairement aux crises précédentes, où le chômage genevois s’était envolé, le marché de l’emploi résiste, pour l’heure, plutôt bien. Et ce qui est particulièrement réjouissant, c’est d’observer qu’aujourd’hui, les personnes restent moins longtemps sans emploi.»

On exporte le chômage des frontaliers

Voilà pour la lecture version «verre à moitié plein». Il n’en demeure pas moins que le marché du travail, à Genève comme en Suisse, continue à se dégrader. Et certaines branches sont bien évidemment plus frappées que d’autres. L’horlogerie tient ainsi la corde, avec une explosion des personnes sans emploi de… 289,8% en un an. L’informatique est également frappée (+143%), ainsi que les services aux entreprises spécialisées, les activités de l’énergie et l’immobilier qui, toutes, ont vu leurs effectifs de chômeurs doubler entre septembre 2008 et septembre 2009.

La situation est, dans ces branches, d’autant plus grave qu’elles sont principalement constituées d’entreprises employant nombre de frontaliers à plein temps ou comme intérimaires. Or, ces salariés venus de France voisine ne sont pas comptabilisés parmi les chômeurs genevois.

Hier, le Parti socialiste suisse est à nouveau monté au front: «A situation extraordinaire, mesures extraordinaires», s’exclame ainsi son président Christian Levrat. «L’évolution du chômage nous inquiète beaucoup, en particulier celui des jeunes», qui, à Genève, atteint 20% des 19-25 ans. La mesure la plus immédiate exigée du Conseil fédéral et du parlement est donc de remonter, temporairement, la durée des indemnités chômage à 520 jours, contre 440 actuellement.

«Passer ce mauvais cap»

Le syndicat Travail.Suisse appuie entièrement cette demande: «On pourra ainsi empêcher l’exclusion au moment même du pic de la crise du marché du travail, quand les personnes concernées n’ont presque pas de chance d’être embauchées», affirme Matthias Kuert Killer, responsable du
dossier de politique sociale chez Travail.Suisse.

La seconde mesure urgente exigée par le PS et les syndicats est d’allonger la durée légale du chômage partiel, la faisant passer de dix-huit mois actuellement, à 24 mois. Cette décision – visant elle aussi à permettre aux entreprises de faire le dos rond durant les mois à venir, avant que le rebond de croissance observé actuellement fasse son effet – pourrait être prise très rapidement, puisqu’elle dépend du seul Conseil fédéral.

Voici pour le verre à moitié vide. Cela dit et malgré la conjoncture pour le moins morose, le canton de Genève a le mérite d’afficher un autre record que celui d’être lanterne rouge du chômage: «C’est pratiquement le seul canton de Suisse qui, durant le premier semestre 2009, a encore vu le nombre des emplois nouveaux augmenter, surtout dans le tertiaire», affirmait récemment François Longchamp. Genève compte actuellement 262 000 places de travail.

http://www.tdg.ch/actu/economie/chomage-horlogers-bondi-300-2009-10-07

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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).