Huiles : questions existentielles d'un neophyte sur l'horlogerie.
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ZeFMG Nouveau
Nombre de messages : 10 Localisation : Paris Date d'inscription : 29/10/2009
Sujet: Huiles : questions existentielles d'un neophyte sur l'horlogerie. Ven 6 Nov 2009 - 0:35
Bonjour tout le monde, et désolé pour la tartine que je m'apprête à commettre !
Je suis un néophyte total en horlogerie, mais j'ai très fort envie d'apprendre et du coup, je me pose bien des questions. Ma première raison pour m'y mettre est que j'aimerais savoir entretenir mes montres moi-même, non pas que je sois radin, mais plutôt pour une satisfaction personnelle.
La première chose à laquelle j'ai pensé, c'est la lubrification ; donc j'ai farfouillé à droite et à gauche : Si on met de l'huile dans nos montres c'est pour réduire les frottements et diminuer l'usure (le second découlant du premier). Je m'y connais assez peu de au niveau de l'utilisation d'huiles (mon truc c'est plutôt l'hydraulique, et on y caractérise les huiles essentiellement par leur viscosité et leur compressibilité). En horlogerie, je suppose que c'est la viscosité le plus important : comme il n'y a pas de circulation, il faut que l'huile reste où on l'a posée. On veux donc qu'elle soit visqueuse ! L'idéal serait de la graisse ! Sauf qu'on ne veut pas d'une trop grande viscosité qui génèrerait un amortissement du mouvement des pièces.
J'ai constaté que les horlogers utilisent plusieurs huiles dans une montre, en fonction de ce qu'ils lubrifient. C'est là que je me suis dit : "Aïe, ça se complexifie".
Arrêtez-moi si je me trompe (désolé si je m'exprime mal du coté "mécanique", je n'ai pas encore le vocabulaire propre à la profession) :
- l'huile pour graisser les axes d'un balancier : je me demande si la viscosité, qui génère un couple résistant, ne risque pas d'altérer la fréquence d'oscillation. Je dirais qu'a priori, non. Je ne me souviens pas si l'amortissement d'un système masse-ressort change sa période ?
- d'une manière générale les roues les plus petites seront celles qui nécessiteront les huiles les plus fluides. Les frottements sur un tout petit axe sur une très grande roue seront sûrement négligeables par rapport à l'effort moteur ? Au contraire, pour des roues de faible diamètre relativement à leurs axes, l'influence sera plus grande ?
- j'ai assez peu de recul, je ne vois pas si d'autres paramètres que la viscosité sont importants ? J'ai vu que les huiles utilisées pouvaient contenir des additifs ? A quoi servent-ils, augmenter la tenue des caractéristiques de l'huile dans le temps ?
Enfin, et pour conclure : je n'ai aucune connaissance pratique en l'horlogerie, et je sais qu'il y a un graaaand pas entre les calculs que l'on peut faire le c*l sur une chaise en regardant sur le net et en mangeant des pizzas froides, et le savoir faire d'un horloger (l'horloger, il te calcule peut-être pas la pression de Hertz lors des chocs des palettes, mais il connait bien mieux la "vie" d'une montre, les pièces qui s'usent le plus vite, diagnostiquer un problème, etc.). Donc je fais appel à vous (j'ai cru comprendre qu'il y a des pros qui trainent dans le coin...) pour m'éclairer.
Merci d'avance pour vos réponses, et d'avoir eu la patience de me lire jusqu'ici !
tl;dr : Il me faut quoi comme huile pour démarrer ?
namzip Membre très actif
Nombre de messages : 156 Age : 73 Localisation : Région Parisienne Date d'inscription : 23/09/2008
Sujet: Re: Huiles : questions existentielles d'un neophyte sur l'horlogerie. Ven 6 Nov 2009 - 11:09
Bonjour,
En hydraulique, la viscosité est importante pour le calcul des pertes de charge dans un circuit. (Nombre de Reynolds). Les efforts générés sont aussi très importants et une huile visqueuse évite le cisaillement du film. De plus une huile visqueuse génère moins de fuites internes dans les éléments de régulation. (servo-valves, limiteurs et réducteurs de pression).
Pour la lubrification, de pivot, il me semble que c'est l'onctuosité (aptitude à adhérer aux surfaces) qui est recherché.
C'était ma réflexion à 2 cents!!!!
Cdt, Robert
ZeFMG Nouveau
Nombre de messages : 10 Localisation : Paris Date d'inscription : 29/10/2009
Sujet: Re: Huiles : questions existentielles d'un neophyte sur l'horlogerie. Ven 6 Nov 2009 - 20:05
Merci pour ta contribution ! Concernant l'onctuosité ou pouvoir mouillant, quelqu'un sait comment ça se mesure ? En quelle unité/échelle ?
reparatheure Animateur
Nombre de messages : 964 Localisation : Les Puces de Saint-Ouen Date d'inscription : 17/04/2008
Sujet: Re: Huiles : questions existentielles d'un neophyte sur l'horlogerie. Ven 6 Nov 2009 - 20:43
Vite fait, un principe de base: Plus les forces appliquées sont importantes, plus l'huile doit être épaisse.
Ainsi, en partant de l'arbre de barillet au balancier, on emploie de la graisse et de l'huile de plus en plus fine en se rapprochant de l'échappement.
rgil 2 Nouveau
Nombre de messages : 13 Localisation : Espagne Date d'inscription : 12/04/2009
Sujet: Re: Huiles : questions existentielles d'un neophyte sur l'horlogerie. Ven 6 Nov 2009 - 22:20
ZeFMG a écrit:
.../... tl;dr : Il me faut quoi comme huile pour démarrer ?
Beaucoup de réponses sur cette et autres questions pour un néophyte et aussi pour un confirmé.
Nombre de messages : 10 Localisation : Paris Date d'inscription : 29/10/2009
Sujet: Re: Huiles : questions existentielles d'un neophyte sur l'horlogerie. Dim 8 Nov 2009 - 0:47
@TT100 : il faut rendre à César ce qui lui appartient, tu as dû faire une fausse manip', et le lien que tu as cité n'est pas de moi, mais de rgil 2
Merci rgil, pour ton lien. Je l'avais déjà repéré et comptais le regarder de plus près. Ce qui est maintenant fait. C'est très bien pour commencer à apprendre le jargon, et ça m'a permis de comprendre le fonctionnement d'une montre. Je suis aussi intéressé par le fonctionnement des chronographes, et je ne pense pas que ce lien en parle, ou alors j'ai mal cherché.
Je vais partir sur les huiles proposées. Toutefois, je dois avouer que j'aime bien savoir ce que je fais et je me contente rarement d'un conseil sans explications (oui, je sais, je suis une tête de mule).
Merci raparatheur, pour ton conseil "vite fait" mais bien fait, qui confirme ce que j'avais plus ou moins deviné de prime abord.
Pour le pouvoir mouillant, j'ai fait mes petites recherches. Une méthode de mesure est la stalagmométrie. C'est une mesure très pragmatique : on plonge un capillaire dans de l'eau et on pèse la goutte qui en tombe, puis on répète l'opération avec le fluide à mesurer et par un petit calcul de type règle de trois, on en déduit le coefficient de tension superficielle (ce coefficient étant "connu" pour l'eau, l'étalon de base est surement un autre fluide ayant des caractéristiques plus stables en fonction des conditions de température et de pression, mais l'avantage de l'eau, c'est que c'est plutôt facile de s'en procurer). C'est de ce coefficient de tension superficielle que dépend le pouvoir mouillant.
Le net est malheureusement assez peu fourni en informations passé ce niveau de détail, et pour aller plus loin, je vais surement devoir trouver une bibliothèque bien achalandée... Quoi qu'il en soit, je vous tiendrai au courant de mon avancée.
Merci encore !
Huiles : questions existentielles d'un neophyte sur l'horlogerie.