Actu : Patek Philippe a contre-courant....

Loin de l'optimisme béat de certains CEO déconnectés de la réalité..

Crédit Reuters

INTERVIEW Patek Philippe ne cède pas à l'optimisme ambiant :

* La demande pour les pièces très compliquées plus soutenue

* Veut améliorer son chiffre d'affaires cette année

* Les détaillants connaissent encore des difficultés


par Silke Koltrowitz et Astrid Wendlandt

BALE, 23 mars (Reuters) - Patek Philippe, maison horlogère genevoise indépendante, estime qu'il est trop tôt pour baisser la garde même si la marque a enregistré une légère croissance de ses ventes l'an dernier.

L'industrie horlogère "est au milieu du tunnel, il faut se méfier. J'aimerais pouvoir vous dire que c'est passé, mais je n'arrive pas à me prononcer", a expliqué son président, Thierry Stern, lors d'une interview à Reuters à l'occasion de Baselworld, le salon mondial de la joaillerie et de l'horlogerie qui se tient à Bâle jusqu'à jeudi.

L'année "2009 a été très dure pour tout le monde, il a fallu beaucoup travailler et avoir des produits de qualité", a souligné Thierry Stern, qui a succédé l'an dernier à son père à la présidence de la société.

Patek Philippe a néanmoins réalisé la meilleure année de son histoire, a-t-il ajouté sans plus de précision.

"C'est dû à la créativité mais surtout à la qualité de nos produits. Les gens qui ont voulu investir dans quelque chose de sûr ont vu qu'on était une marque fiable", s'est-il félicité, admettant que la croissance a été inférieure à 10%.

Interrogé sur les possibilités de croissance cette année, il s'est borné à répondre: "Je pense que oui. Cela dépendra de la production, il faut que je sois capable de livrer."

La manufacture, en possession de la famille Stern depuis 1932, fabrique environ 40.000 montres par an et emploie 1.300 personnes. Les prix de la collection courante vont de 15.000 francs à un million de francs (10.500 à 700.000 euros), certaines grandes complications affichant des prix bien supérieurs.

"L'an dernier, on a vendu plus de montres compliquées que de modèles d'entrée de gamme. La valeur de nos ventes a augmenté mais le volume a baissé", a dit Thierry Stern, précisant qu'une récente extension des capacités de production était destinée à satisfaire cette demande.

Contrairement à d'autres, Patek Philippe, dont les pièces historiques partent à des prix record lors des ventes aux enchères, a réduit le nombre de ses points de vente ces trois dernières années, passant de 600 à 470 revendeurs, pour permettre à chacun d'entre eux d'offrir un choix satisfaisant.

"Les détaillants disent que c'est toujours dur", a déclaré Tierry Stern, qui se trouve dans la situation enviable d'avoir toujours plus de commandes que de pièces disponibles.

"On est très proche de notre réseau de revendeurs, c'est eux le vrai thermomètre."

Les Etats-Unis restent un marché difficile, a-t-il précisé, mais "les détaillants là-bas nous disent 'heureusement qu'il y a Patek'".

Patek Philippe réalise environ 40% de ses ventes en Europe, 15% en Amérique du Nord, 30% en Asie et le reste au Moyen-Orient, a indiqué son président.

Reuters encore (version anglaise avec des précisions intéressantes sur la Chine)




11:12 23Mar10 -INTERVIEW-Patek Philippe says downturn might not be over
* Advises against investing too much in China too fast
* Plans to keep marketing budget stable
By Astrid Wendlandt and Silke Koltrowitz
PARIS, March 23 (Reuters) - Patek Philippe, one of the last remaining family owned Swiss watchmakers, said it was too early to call the end of the industry's downturn, even though Swiss watch exports have climbed gently since January.
Chairman Thierry Stern told Reuters in an interview at the Basel watch and jewellery fair that the 171-year-old company had been through too many crises to sing recovery quickly.
"I think we could still be in the middle of the tunnel," Stern said. "It is too early to say that the crisis is behind us."
Even if watch retailers making orders at the Basel fair were more confident this year than last, Stern said the company had built up cash reserves in case demand remained sluggish for longer than expected.
His view contrasted with upbeat comments from other Swiss watchmakers in Basel in the past week, many of them part of the LVMH luxury goods group or Swatch Group , who said they expected 2010 to be a new record year. [IDLDE62L17F].
Stern said Patek Philippe had sold fewer pieces in 2009 but for an overall bigger sum than in 2008. He expected revenue again to rise this year but would steer clear of making any forecast.
The Swiss watch industry, which makes up 7 percent of the country's total exports, saw its exports rise 14.2 percent in February after rising for the first time in over a year the previous month.
Stern's family, who bought Patek Philippe in 1932, has been running the company for three generations. Stern took over from his father in August.

CAREFUL ABOUT CHINA
The maker of classical watches which start at 10,000 euros and can fetch 1 million euros, said some brands were wrong to bet so aggressively on China.
Since the downturn started to bite two years ago, the Asian country has become the biggest engine of growth for many European luxury goods makers.
"I am not in favour of opening as many shops as possible in China as some brands are doing right now in order to satisfy shareholders," Stern said.
"It is not wise to bet too much on China... China could suddenly close and impose higher tariff duties, you have to be cautious."
China was the last market Patek Philippe penetrated five years ago, Stern said, with boutiques in Shanghai and Beijing where artisans can repair watches on the premises.
Stern said the brand, which carries adverts saying "begin your own tradition," is going to maintain the same advertising strategy centred on the watch passed on through generations.
The company's advertising budget would also remain unchanged.
With market conditions improving, Stern said it was possible mergers and acquisitions could pick up again but few attractive watchmakers remained he said. "And we are not for sale, just like Chopard and Rolex," he added.
Patek Philippe was co-founded by Count Antoine Norbert de Patek, a Polish army officer and Francois Czapek, a Polish watchmaker.
Patek later joined forces with Adrien Philippe in 1844. After Czapek parted ways with them in 1851, the company renamed itself Patek Philippe.
(Editing by Erica Billingham)

Rétro-pédalage des clients vers des valeurs sûres. Ce n'est pas surprenant.

Moins de ventes en accès de gamme puisque la clientèle "moyenne" a préféré retarder ses achats ou a connu des difficultés financières.

Plus de ventes sur les grosses pièces puisque la clientèle vraiment blindée a bien tirée son épingle du jeu (en virant ceux qui allaient acheter les accès de gamme...) et a bien évidemment laissé tomber les marques sans "crédibilité patrimoniale".

Patek a une comm très sage, empreinte d'un certain recul et qui "sonne vrai". Auto-satisfaction certes, mais une certaine dignité en somme.

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