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Swatch: l'héritier rassure
Le 07 juillet 2010 par Yann Le Houelleur
Nick Hayek s’est fait fort de rappeler qu’il resterait fidèle à la décision annoncée à grand fracas par son père en décembre dernier : ne plus livrer de pièces aux horloger concurrents. Un modèle payant, puisque Swatch s’apprête à publier des résultats financiers florissants concernant le premier semestre écoulé.
Quelques jours après la disparition de son père, Nick Hayek a fait savoir, à l’occasion d’une interview accordée à un média suisse,
Le Temps, que la politique de Swatch ne bougerait pas d’un iota. Depuis le début de juin 2010, il conduit aux destinées du premier groupe horloger mondial.
La pierre angulaire du succès de la multinationale suisse (19 marques, 24.000 salariés) sera maintenue: une parfaite maîtrise de tous les maillons de la production. Rien de très nouveau, en définitive, puisque Nick Hayek fut pendant longtemps le bras droit du «patriarche Nicolas» en qualité de directeur général. Mais il s’agit avant tout de rassurer les marchés et de rappeler les fondements de la stratégie à toute épreuve de Swatch, dont la fuite des années n’a pas égratigné les rouages. Une stratégie payante, au vue des résultats financiers: les ventes du premier semestre 2010 devraient atteindre la cime de 6 milliards de francs suisses (4,5 milliards d’euros), une estimation qui sera confirmée le 18 août.
verticalisationNick Hayek a garanti qu’il ne reviendrait pas sur la décision prise par son père, dont il a pris la succession à la tête du groupe, de ne plus approvisionner en composantes et pièces les horlogers concurrents. Les horlogers qui font ainsi de l’ombre à Swatch devront se débrouiller pour trouver, sur le marché, les composantes que celui-ci daignait leur fournir: mouvements de montres, échappements, roues d’échappement, ancres, plateaux de balancier, pièces oscillantes, spiraux. Il s’agit de détricoter tout un réseau de relations commerciales, sous l’œil vigilant de la Commission suisse de la concurrence qui exige des explications.
L’empire Swatch tient donc à renforcer la verticalisation de son appareil de production, comme l’attestent, outre les propos de son nouveau capitaine, l’acquisition de la société Tanzarella, survenue le 5 juillet 2010. Ancrée dans le canton du Tessin, Tanzarella est spécialisée dans la conception de mouvement de montres.
«FAIRE LES MEILLEURS PRODUITS, SANS DETTE»Il y a quelques mois, Nick Hayek avait accordé au magazine suisse
L’Hebdo une interview dont la teneur est toujours d’actualité.
«Nous aspirons à appliquer une stratégie industrielle qui a largement fait ses preuves: être présent dans tous les segments de l’horlogerie, maîtriser notre outil industriel, choisir la Suisse comme centre de production. Avec le but de faire les meilleurs produits pour nos clients et le tout sans faire de dettes, avec des fonds propres supérieurs à 75% du bilan, ce qui nous permet de ne jamais dépendre des banques.» http://www.usinenouvelle.com/article/swatch-l-heritier-rassure.N135290