Actu : La collection privée de Jean-Claude Biver

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[b]La collection privée de Jean-Claude Biver


19 août 2010 - GILLES BERREAU -


DéCOUVERTE Dans sa maison de La Tour-de-Peilz, le patron de la marque Hublot lève le voile sur sa collection de montres. Visite



S'il est devenu un maître du marketing événementiel, Jean-Marc Biver reste avant tout un passionné. L'homme qui a commencé sa carrière chez Audemars Piguet avant de travailler pour Omega, puis racheter Blancpain, et enfin donner un nouvel envol à Hublot, est un vrai amoureux des garde-temps. Pour preuve, sa collection privée est à l'image de l'homme: aussi brillante qu'intéressante. Une centaine de pièces choisies au gré de coups de coeur, mais aussi à la lumière de sa connaissance de l'histoire de l'horlogerie.
Il y a quelques jours, sur la terrasse de son domicile vaudois, le patron de Hublot nous a montré quelques parcelles de son trésor. Et première surprise, si les montres de sa marque figurent en bonne place parmi une dizaine de noms (Tissot, IWC, Omega, Blancpain, Vacheron Constantin, etc.), c'est Patek Philippe qui tient indéniablement le haut du pavé. D'ailleurs, la plupart des merveilles qu'ils nous a présentées arborent cette griffe.
«C'est bien normal, tant la contribution de Patek a été importante. La marque a un passé d'une telle richesse que s'ils arrêtaient de fabriquer aujourd'hui, ils resteraient la première marque horlogère pendant cent ans. C'est comme Ferrari. Si les Italiens stoppaient la compétition, le mythe resterait vivant longtemps.»

Ma machine à vapeur

Comment est née sa passion pour les garde-temps? «J'ai retrouvé dans la montre mon jouet d'enfant préféré: ma machine à vapeur. Le déclic s'est produit en voyant un jour une montre au poignet de mon ami Jacques Piguet. On apercevait tout le mécanisme. Ce fut une révélation: j'avais en quelque sorte retrouvé le jouet de mon enfance. Et sur les conseils de Jacques, j'ai eu envie de travailler dans cette fabrique de jouets pour adultes. C'était la garantie de ne pas m'ennuyer.»
A cette fascination de l'objet s'ajoutait une dimension sentimentale remontant à l'enfance, elle aussi. «Ma première montre m'a été offerte à ma première communion. C'était l'Omega de mon grand-père. Elle était chargée d'émotion, car quand vous recevez cela à l'âge de 8 ans, c'est le symbole pour l'enfant du passage à l'âge adulte. A mon époque la montre était un objet d'adulte. Qui plus est, le nom de mon grand-père était gravé sur le fond, tout comme mon nom et la date.»

Cocktail d'émotion et de technique

«La montre mécanique est la seule à offrir ce cocktail de technicité et d'émotion que les adultes recherchent aussi dans les voitures ou les motos. On retrouve à chaque fois les émotions de notre jeunesse. Qui plus est, une montre mécanique peut toujours être réparée. Prenez une montre à pile, dans quarante ans, elle sera irréparable. Tout ce qui est technologique va connaître une obsolescence. Comment vont faire les collectionneurs de voitures dans cent ans quand une vitre électrique ne descendra plus et que les éléments électroniques ne seront plus fabriqués?»
La première montre achetée par le jeune Jean-Claude a elle aussi valeur de symbole. «C'était encore une Omega, une Speedmaster, le modèle qui est allé sur la lune. Comme toute ma génération, j'étais fasciné par cette épopée. J'ai acheté cette montre de pilote à l'âge de 19 ans. Je l'ai toujours.»

Laisser une trace

Deux Omega: le début d'une collection bâtie d'abord sur des coups de coeur. «Puis, c'est devenu plus réfléchi. Quand j'ai fait mes propres montres chez Blancpain, j'ai conservé systématiquement les numéros zéro. Dans la deuxième phase de la collection, c'est le souvenir que j'ai voulu créer. Après avoir accumulé uniquement pour son plaisir, soudainement, on le fait pour... après. En effet, on s'aperçoit que la période la plus importante de sa vie, c'est... après sa vie.»
Et les critères de sélection changent. «La durabilité entre en jeu et on commence à collectionner des qualités dites de musée, des montres ayant par exemple marqué leur époque. Quand on est jeune, on vit pour le futur.
Quand vous vous êtes réalisé, vous vivez pour le futur des autres, de vos enfants.»
On en revient à la première montre de Jean-Claude, celle du grand-papa. «Une montre que j'ai perdue il y a longtemps en faisant du ski. Je ne me suis jamais remis de cette perte. A tel point que j'ai voulu racheter la même montre en souvenir. Mais elle n'est pas gravée du nom de mon grand-père et n'a plus du tout la même valeur, même si j'ai réparé un peu la stupidité de l'avoir perdue sur un glacier.»
D'ailleurs, lorsque l'on demande à ce collectionneur quelle pièce manque encore à sa collection, la réponse est toute trouvée. Et ne variera probablement jamais.

Des raretés

Côté technique, la montre la plus compliquée de la col-lection Biver est une répétition minute, avec tourbillon, de Hublot (elle sonne non seulement les heures, les quarts, mais aussi les minutes). On trouve également une répétition minute avec quantième perpétuel de Blancpain.

L'élément le plus rare de sa collection? Une pièce unique achetée lors d'une vente aux enchères. Une Patek Philippe complication indiquant les phases de la lune, les positions des étoiles.

«Mes montres de collection, je ne les porte jamais», ajoute-t-il aujourd'hui. «La plupart sont à la banque, je les vois une fois par année. J'ai du plaisir lors de leur acquisition, puis j'éprouve de la satisfaction en pensant au plaisir qu'aura ma descendance en ouvrant le testament.»

On y trouvera notamment une Hublot, pièce unique qui fut mise aux enchères en faveur de la lutte contre une maladie rare frappant les enfants. «Je l'ai offerte pour la vente. Puis rachetée pour mon fils qui l'avait dessinée lui-même. Cette montre lui laissera une trace de moi. Mais elle doit aussi lui rappeler le trésor qu'est la santé, car un de ses copains d'enfance a été frappé par cette maladie.»

http://www.lenouvelliste.ch/fr/news/culture/la-collection-privee-de-jean-claude-biver-14-217888[/b]

Un beau récit d'une passion, le partage d'une vie consacrée a l'Horlogerie ... Merci pour Cet article

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La première montre achetée par le jeune Jean-Claude a elle aussi valeur de symbole. «C'était encore une Omega, une Speedmaster, le modèle qui est allé sur la lune. Comme toute ma génération, j'étais fasciné par cette épopée. J'ai acheté cette montre de pilote à l'âge de 19 ans. Je l'ai toujours.»

Ah si même JC Biver le dit....

Belle interview d'un grand Monsieur...Ou l'expression simple,émouvante et lucide d'une immense passion.Merci du partage!

j'apprécie vraiment JCB et je suis très impatient de la rencontrer le 1er septembre !
je ne pouvais pas attendre le 30 et je vais visiter Hublot le 1er avec le Wall street journal europe !

Cafetao a écrit:

Un beau récit d'une passion, le partage d'une vie consacrée a l'Horlogerie ... Merci pour Cet article

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La première montre achetée par le jeune Jean-Claude a elle aussi valeur de symbole. «C'était encore une Omega, une Speedmaster, le modèle qui est allé sur la lune. Comme toute ma génération, j'étais fasciné par cette épopée. J'ai acheté cette montre de pilote à l'âge de 19 ans. Je l'ai toujours.»

Ah si même JC Biver le dit....

M. Biver nous a donc rejoint depuis longtemps!!!

En tout cas, merci pour ce texte intéressant

Une très belle interview. Merci du partage.

cela dit tous les pdg des boites ne collectionnent pas forcement le type d'objet produit !

Une belle interwiew et une personne sympathique et attachante, fidèle à lui-même

Allez, je vais me laisser aller à faire un doux rêve cette nuit...
Si je pouvais jeter un oeil, voire deux, à cette collection, je pense que je serai sur un nuage pour au moins 6 mois (plus faut pas abuser des bonnes choses non plus !).

Le zizou du temps, passionné, doué et exemplaire.

Vraiment JCB, c'est un grand!!! pour avoir été à la visite Hublot de septembre et avoir écouté ses discours, je signe un grand Monsieur ce JCB ( pas la carte de credit Japonaise )