ZEN Rang: Administrateur
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| Sujet: "La passion, ça doit se transmettre!" Mar 12 Sep - 9:48 | |
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- La passion, ça doit se transmettre!
10 Septembre 2006
La branche horlogère cherche à intéresser de plus en plus de jeunes à la profession. C’est que l’horlogerie suisse connaît un nouvel essor, au point d’annoncer, via la Convention patronale de l’industrie horlogère (CPIH), devoir former d’ici à 2010 au moins 2100 nouveaux horlogers! «Concrètement, il se forme 140 horlogers par année; 40 poursuivent leurs études ou vont en magasin; il en reste 100 pour les entreprises alors qu’il en faudrait 130», précise François Matile, secrétaire de la CPIH. «L’industrie horlogère suisse, c’est 42 000 personnes, 500 entreprises et une vingtaine de métiers techniques, tempère-t-il; or les horlogers ne représentent que 5% à 8% de la main-d’oeuvre de la branche, ce qui démontre que la demande est assez faible.» François Matile ne croit pas non plus à l’existence d’un «trou générationnel» (lire encadré), soit un manque d’horlogers qui auraient été formés dans les années 70 80. «Il n’existe plus; la pyramide des âges dans la branche avait la forme d’un «sablier», c’est-à-dire beaucoup d’horlogers jeunes et âgés, mais peu entre deux; aujourd’hui, ce trou est résorbé, et le schéma ressemble davantage à une «meule de foin» parfaitement équilibrée.» Les filières de formation sont-elles suffisantes? Pour Jean-Christophe Babin, CEO de Tag Heuer, à La Chaux-de Fonds, les sociétés font ce qu’elles peuvent: «Nous avons une filière dans nos murs, qui permet de former entre 15 et 18 horlogers par année; mais il faut savoir que c’est un métier où nous sommes très sélectifs; nous recevons environ 10 000 CV par année, nous voyons 1000 candidats et en retenons cinquante…» Dix mille offres spontanées qui concernent toutes les professions que chapeaute Tag Heuer. Or les secteurs marketing ou création attirent davantage de jeunes que le métier d’horloger. «Huit heures par jour à l’établi, avec la loupe fixée à l’oeil, demande énormément de concentration, de minutie, de force mentale, détaille Jean-Christophe Babin; c’est un métier qui requiert des qualités particulières.» Le salaire – 4500 à 5000 fr. au début – est-il suffisamment attractif? «Ce n’est pas le facteur déterminant, il importe avant tout de donner des perspectives d’avenir.» Raison pour laquelle Tag Heuer étudie la mise en place d’un Institut privé dans le canton de Neuchâtel. «Il s’agirait d’y impliquer plusieurs sociétés horlogères; avec une, puis plusieurs classes de trente élèves environ, cela permettrait d’assurer une relève pour les entreprises, et une garantie d’embauche pour les apprentis.» De son côté, la CPIH prévoit pour la rentrée 2007 un apprentissage sur deux ans pour les jeunes. «Actuellement, il s’étend sur trois ou quatre ans, mais sur 18 postes disponibles en première année, une école reçoit trois fois plus de demandes; il est dommage de perdre ceux qui sont écartés à cause de connaissances théoriques lacunaires, alors qu’ils sont bons techniquement. » Reste, observe Jean-Christophe Babin, un phénomène plus général: la globalisation de la Suisse, et en particulier du secteur horloger. «La Suisse n’a guère que sept millions d’habitants; or quand un pays fournit beaucoup plus de consommateurs qu’il ne compte de citoyens, l’équilibre est rompu; c’est une question structurelle.» En choisissant de rénover le site de Cornol pour sa société Cortec, spécialisée dans les boîtes, et en transférant son siège de Bienne à La Chaux-de-Fonds, Tag Heuer a choisi de se rapprocher de la frontière. Près de 40% de ses employés viennent de France voisine pour travailler à Cortec, et de nombreux employés font le trajet Morteau (France) La Chaux-de-Fonds chaque jour. «Prenez mon cas, sourit-il: est-il vraiment logique qu’un Français occupe le poste de CEO de Tag Heuer?»
«La passion, ça doit se transmettre!» Près de 2200 personnes à former dans les secteurs techniques de l’horlogerie durant les quatre prochaines années: si ces chiffres paraissent incroyables, c’est qu’actuellement, la branche vit une situation paradoxale: alors que la demande est en hausse, les entreprises doivent faire face à un terrible manque de main-d’œuvre qualifiée. Nick Hayek, patron de Swatch Group, a résumé à sa façon tout le sentiment de sa branche: «Mais où vais-je bien trouver tout ce personnel?»
Pour Béatrice Howald, porte-parole de Swatch Group, cette situation est la conséquence d’une «génération perdue d’horlogers. Il manque sur le marché tous ces gens qui auraient dû être formés à la fin des années 70 et au début des années 80. A cette époque sévissait la grande crise de l’horlogerie, et il y avait presque trop d’horlogers sur le marché pour que les entreprises incitent les jeunes à se former au métier. »
Du coup, chez Swatch Group, l’heure est à la mobilisation: «Cette année, nous avons engagé 54 apprentis horlogers, sur les 264 nouveaux apprentis qui sont entrés à notre service. Et cela représente, par rapport à l’année dernière, à une augmentation de 18 apprentis horlogers. De plus, nous essayons d’informer les jeunes aux attraits du métier. Mais il faut bien se rendre compte qu’un apprentissage de quatre ans ne suffit pas forcément pour un horloger. Il faut beaucoup de temps et de patience pour acquérir ce métier particulier. Et de la passion, aussi. Et chez nous, nous essayons aussi de transmettre la passion!»
Horlogers indépendants: situation différente
Cette même situation est vécue de manière différente chez les horlogers indépendants. Ainsi François-Paul Journe, établi à Genève et reconnu dans le cercle très fermé des grands horlogers, est assez catégorique: «Nous employons actuellement une vingtaine d’horlogers complets, c’est-à-dire qui sont capables de faire une montre du début à la fin. Chez nous, le métier n’est en aucune façon «fractionné», c’est-à-dire que nos horlogers connaissent et doivent maîtriser toutes les étapes de la fabrication d’une montre. Nous faisons tout dans nos ateliers et ne faisons pas appel à des fournisseurs tiers. Donc, nous n’embauchons que de grands professionnels. Reste encore à les former à nos particularités, car nous ne fabriquons que des pièces originales, et il faut pour cela un certain temps d’adaptation. »
Pour l’horloger genevois, la situation actuelle n’est que transitoire: «Je pense que le déficit actuel de main-d’œuvre va gentiment se résorber. En attendant, on assiste à un grand jeu de chaises musicales, les grands professionnels peuvent se le permettre… Il est vrai qu’il existe en Suisse une génération perdue d’horlogers, qui, pour l’instant est encore, en tout cas à ma connaissance, compensée par des professionnels français, frontaliers pour la plupart, qui ont appris le métier dans leur pays, où les écoles n’ont jamais vraiment cessé de former des gens, même aux heures les plus noires de la crise horlogère. Le Matin - Ivan Radja Chiara Meichtry www.lematin.ch _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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yala Passionné de référence
Nombre de messages : 3116 Date d'inscription : 12/09/2005
| Sujet: Re: "La passion, ça doit se transmettre!" Mar 12 Sep - 10:27 | |
| Bon faut faire venir des chinois Comme s'il y avait des horlogers chez TAG !!!! |
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Invité Invité
| Sujet: Re: "La passion, ça doit se transmettre!" Mar 12 Sep - 21:17 | |
| Je suppose, connaissant très bien le pays (mon second pays), que les embauches d'apprentis concernent à 99% des jeunes suisses, ou du moins y résidant depuis leur naissance. L'article ne le précise pas |
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