ZEN Rang: Administrateur
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| Sujet: Louis Vuitton ne jure que par le swiss made Lun 02 Oct 2006, 07:35 | |
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- Louis Vuitton ne jure que par le swiss made
Marché - Lancée en 2003, la branche horlogerie de la marque monte en puissance. Genève affiche un potentiel étonnant.
florence noël Publié le 02 octobre 2006
Lorsque Louis Vuitton annonce, en 2002, vouloir se lancer dans l'horlogerie haut de gamme, les spécialistes se montrent plutôt circonspects. Certes, en matière de luxe, la filiale du géant LVMH n'a rien à envier à ses concurrents. Il n'empêche. Un maroquinier qui se met à fabriquer des montres de prestige, c'est un peu comme si Ferrari se mettait à développer des écrans plats. L'idée est pour le moins surprenante.
Mais Louis Vuitton aime les défis et semble avoir aujourd'hui relevé haut la main celui de l'horlogerie. Interview d'Albert Bensoussan, directeur de l'activité montres LV.
Comment évaluez-vous l'activité montres chez Louis Vuitton? Les premières pièces ont été vendues en octobre 2002, puis la distribution est devenue importante dès l'année suivante. Chez Louis Vuitton, l'activité phare restera toujours la maroquinerie. Elle est suivie par le prêt-à-porter et les souliers. Les montres arrivent en quatrième position, ce qui est très prometteur.
Pourquoi l'horlogerie? Nous sommes une institution dans le secteur du luxe qui répond à un besoin d'évolution. Toutes les activités que nous avons lancées possèdent les mêmes valeurs fondamentales à notre marque, à savoir la complémentarité entre tradition et modernité ainsi que le savoir- faire. Il est essentiel que l'extension de l'univers de Louis Vuitton se fasse au travers de métiers dans lesquels on retrouve ces valeurs. L'horlogerie en fait forcément partie.
Se lancer dans ce domaine lorsqu'on a aucune expérience, c'est tout de même osé… Osé mais cohérent. Le prêt-à-porter et les souliers n'étaient pas non plus notre métier premier. La réputation créative dont nous jouissons aujourd'hui provient de l'immense talent de Marc Jacobs. Pour les montres, nous avons bénéficié de l'expérience du groupe LVMH qui nous a permis de construire notre atelier à La Chaux-de-Fonds. 95% des composants de nos montres sont fabriqués en Suisse. Nous n'avons jamais menti à nos clients. Notre enjeu était de devenir crédible dans le domaine de l'horlogerie. Je pense que nous y sommes parvenus.
La Suisse possède-t-elle le meilleur savoir-faire? Sans conteste. Mais cela implique des contraintes économiques évidentes. Une main-d'œuvre qualifiée coûte cher, c'est une réalité.
Songeriez-vous à transférer certaines activités en Asie? Non, car cela comporte une part de risque. Plus on transfère du savoir-faire à l'étranger, plus on affaiblit à terme le potentiel de créativité. Cela va à l'encontre de nos valeurs fondamentales. Nos consommateurs achètent un savoir-faire correspondant à une tradition qui s'est développée au cours des années. C'est pourquoi notre maroquinerie est fabriquée en France, nos souliers en Italie et nos montres en Suisse. Ce challenge économique, notre clientèle le comprend.
Avez-vous l'intention de conquérir la première place du secteur de la haute horlogerie? Notre objectif est de fabriquer des montres d'excellente qualité et dotées du meilleur savoir-faire. La stratégie de Louis Vuitton (ndlr: vente des produits uniquement dans les magasins de la marque) n'est pas compatible avec une ambition de croissance démesurée.
-------------------------------------------------------------------------------- Parlons chiffres
Louis Vuitton exploite 354 magasins dans 52 pays, dont 8 situés sur le territoire suisse. La production de montres varie entre 25 000 et 50 000 montres par an, vendues exclusivement dans les boutiques de la marque. A ce jour, seuls 150 magasins dans le monde proposent la gamme horlogère de la marque, dont celui de Genève. Au premier semestre 2006, le groupe LVMH a vu son bénéfice net bondir de 46% à 817 millions d'euros. Le chiffre d'affaires global atteint près de 7 milliards d'euros. Le pôle montres et joaillerie du groupe a, lors de la même période, poursuivi son redressement en s'améliorant de 164% à 37 millions d'euros. A noter que le chiffre d'affaires de l'activité montres de Louis Vuitton n'est pas intégré au pôle horloger de LVMH mais au résultat de la filiale Louis Vuitton, également en croissance. (fn)
-------------------------------------------------------------------------------- Genève dans le top-10 Quatrième marché de l'activité montres de Louis Vuitton en Europe, la Suisse apparaît comme un marché particulièrement porteur. En particulier Genève. «Son potentiel est énorme. A moyen terme, le magasin de Genève fera partie de nos dix meilleurs points de vente dans le monde», assure Albert Bensoussan. Qui en veut pour preuve le récent enthousiasme des marques horlogères internationales pour la rue du Rhône. «Genève est une plate-forme incontournable d'un tourisme qualitatif», note le directeur général.
Clientèle équilibrée
Mais les consommateurs suisses ne sont pas en reste. Chez Louis Vuitton Genève, la clientèle comporte presque autant de résidents helvétiques que de touristes étrangers. Un équilibre plutôt surprenant dans le secteur du luxe. «Nous avons constaté cette tendance dès le départ, lorsque nous avons introduit les premières montres Tourbillon sur le marché suisse. On s'attendait à conquérir les touristes fortunés. Mais notre toute première pièce a été vendue à un client de nationalité helvétique et résidant sur le territoire», raconte Albert Bensoussan.
Créations spéciales
Respectant la coutume, l'entreprise a présenté en avant-première lors de l'inauguration de son nouvel espace à la rue du Rhône deux pièces horlogères symbolisant la Suisse: la Speedy damier noir, une montre en or blanc sertie de diamants reprenant le célèbre motif «damier» de la marque, dont l'alternance des cases en laque noire et diamants blancs rappelle étrangement le drapeau helvétique.
La seconde se veut bijou miniature et s'accroche à un bracelet aux côtés d'autres pendentifs créés pour l'ouverture des précédentes boutiques Louis Vuitton. (fn) Lundi 2 octobre 2006 Florence Noël La tribune de Genève. http://www.tdg.ch/tghome/toute_l_info_test/economie/vuitton__02_10_.html _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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