Chopard édifie à Meyrin une nouvelle halle de production

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Chopard édifie à Meyrin une nouvelle halle de production

Horlogerie - Une centaine de postes de travail seront créés à cette occasion.



La maison horlogère Chopard ne cesse de prendre de l'ampleur. Il faut dire que 2005 aura été la meilleure année de son histoire, avec un chiffre d'affaires de l'ordre de 650 millions de francs!



Chantier de la nouvelle halle de production - © S. Iuncker Gomez
Son site de production principal, situé à Meyrin, en profite très largement. Quand la famille Scheufele l'a installée dans l'immeuble 8 rue Veyrot, l'entreprise ne comptait qu'environ 60 personnes. Actuellement, elles sont 632. Rien qu'en 2006, ce groupe familial a créé 66 nouveaux postes de travail entre Meyrin et Fleurier!

Afin d'étendre ses capacités de fabrication, Chopard a entrepris début mai la construction d'une halle de production d'une surface au sol de 2000 m². Mais son volume total sera de 23 000 m³. Ses façades vont marier le métal et le verre. Ces travaux, qui représentent un investissement global de 20 millions de francs (y compris les équipements), doivent s'achever fin décembre 2006. La mise en fonction de cette halle est prévue au premier trimestre 2007.

Trouver de l'oxygène

«Cette nouvelle halle emploiera 50 personnes dans un premier temps pour atteindre 100 collaborateurs en 2008. La majeure partie de cet effectif résultera de la création de nouveaux postes de travail», nous révèle Karl-Friedrich Scheufele, co-président de Chopard. «La nouvelle halle va nous permettre de réorienter notre production. Nous allons y installer une chaîne complète d'équipement d'usinage de dernière génération pour la fabrication intégrée de boîtiers de montres et de composants horlogers», indique le co-président. «Cela nous permettra de retrouver un peu d'oxygène dans les bâtiments existants», ajoute Karl-Friedrich Scheufele.

Implantée depuis 1974 à Meyrin, Chopard possède diverses parcelles représentant une surface de 38 000 m², sur lesquels se répartissent divers bâtiments totalisant une surface de 17 000 m².

75 000 montres par an

Il faut se rappeler qu'à l'époque, le premier bâtiment Chopard était encore entouré de champs. Sa croissance, toujours autofinancée, s'est effectuée prudemment.

Entre-temps, le pari des Scheufele a été gagné et Chopard produit désormais 75 000 montres par année. «La part des modèles masculins est en constante progression», se réjouit le co-président, plus particulièrement en charge de ce département et de la manufacture L.U.C. à Fleurier. Enfin, relevons que Chopard développe un secteur accessoires complémentaire aux montres et bijoux.

La vente de ces articles intervient entre autres par le réseau de ses 90 boutiques à travers le monde. «Il a pris un certain essor, tout en réalisant des ventes inférieures à 2% du chiffre d'affaires total», tempère Karl-Friedrich Scheufele.



Fleurier, l’autre fief
Karl-Friedrich Scheufele aime la discrétion. Pourtant c'est lui qui a porté «sa» manufacture de Fleurier, sise dans le Val-de-Travers, sur les fonds baptismaux. «Quand notre famille a racheté la maison Chopard, elle achetait des ébauches de mouvements et les remontait, et par la suite des mouvements terminés», se souvient le co-président. Aujourd'hui, le groupe a réussi à développer cinq mouvements à l'interne, de quoi le faire rentrer dans le club très restreint de la haute horlogerie. Parallèlement au développement des sites de Genève et de Birkenfeld (en Allemagne), Chopard Manufacture vient de fêter son 10e anniversaire à Fleurier.

En l'espace de dix ans, le nombre de collaborateurs est passé de 3 à 108! Pourquoi partir créer cette manufacture hors de Genève? «Pour réussir notre pari, il nous fallait développer notre manufacture sans la pression de la production», observe Karl-Friedrich Scheufele. Fleurier abritait alors la maison Parmigiani, avec laquelle Chopard œuvrait discrètement au développement d'un premier mouvement. Finalement, l'horloger genevois s'est lancé seul en installant trois horlogers dans un demi-étage d'un bâtiment loué à la société ETA. L'horloger partageait alors le bâtiment avec une Guggenmusik et une église dénommée «Le Phare», notamment.

Depuis lors, c'est une somme de 30 millions de francs qui a été investie pour développer pas à pas cette véritable manufacture. Dès 1997, la marque obtient le premier prix du concours de la «Montre de l'année» pour la Louis-Ulysse Chopard 1860 (L.U.C.), du nom de son fondateur). Environ 25 000 montres sont assemblées par année à Fleurier, auquel il faut ajouter la conception et la fabrication d'un peu plus de 3000 mouvements L.U.C. «D'ici cinq ans, nous serons à 10 000 pièces L.U.C.», annonce Karl-Friedrich Scheufele. Autant de développements qui contribuent de manière significative à la verticalisation de la production du groupe.

Serge Guertchakoff

Publié le 05 octobre 2006

Tribune de Genève


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