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 Deux cadrans pour une deuxième vie

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MessageSujet: Deux cadrans pour une deuxième vie   Deux cadrans pour une deuxième vie EmptyLun 30 Oct 2006 - 7:53

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Deux cadrans pour une deuxième vie

A la tête d'une firme internationale, Maximilian Büsser a tout lâché pour lancer sa propre marque horlogère. Un pari animé par le désir d'aventure et d'indépendance. Rencontre.
PAR GABRIEL SIGRIST


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Elle s'appelle «Horological machine No1». Divisée en deux cadrans, un pour les heures, l'autre pour les minutes, avec un tourbillon central, elle est la première création de MB&F, la marque artisanale de haute horlogerie fondée par Maximilian Büsser.

L'émotion et la fierté emplissent les yeux du jeune entrepreneur lorsqu'il déballe l'objet, imposant, sur la table. «Après la tendance vers des mouvements toujours plus plats, les montres s'autorisent enfin à investir la troisième dimension. Ceci n'est pas qu'une montre-bracelet, c'est un objet d'art contemporain», résume le créateur.

Après un début de carrière chez Jaeger-LeCoultre, cet ingénieur de l'EPFL n'avait que 31 ans lorsqu'il a été nommé, en 1998, à la tête de la division horlogerie (Timepiece) du joaillier américain Harry Winston.

«La marque restait timide sur le créneau horloger, et c'était un choix audacieux de venir chercher quelqu'un de si jeune pour relever le défi de relancer ce secteur, se souvient Maximilian Büsser. Sous l'impulsion de l'équipe que j'ai rassemblée, l'entreprise s'est développée en une grande marque horlogère. Nous étions huit employés quand je suis arrivé, et huitante quand je suis parti sept ans plus tard.»

En invitant des créateurs extérieurs pour mettre au point la ligne Opus, Maximilian Büsser a permis à Harry Winston d'acquérir rapidement une légitimité dans un secteur horloger plutôt réticent. «C'est un excellent chef d'orchestre, constate Jean-Philippe Arm, rédacteur en chef du magazine Montres Passion (émanation de L'Hebdo ). Il a su s'entourer, et mettre en valeur les solistes, c'est-à-dire les horlogers. Du coup, Harry Winston a régulièrement créé l'événement dans les salons horlogers. L'Opus V a d'ailleurs remporté le prix spécial du jury l'an dernier à Bâle.»

Felix Baumgartner, qui a signé l'Opus V pour Harry Winston, succédait ainsi à une prestigieuse lignée d'horlogers réputés qui ont associé leur nom à la marque, dont Christophe Claret, Antoine Preziuso ou François Paul Journe (qui fut le premier à le faire).

Au sommet de sa carrière, Büsser décide cependant de tout lâcher en 2005 pour se lancer dans une aventure indépendante. «Venant d'un milieu simple, j'étais arrivé, comme CEO, à une position beaucoup plus élevée que je ne l'aurais jamais imaginé. Vers 35 ans, je me suis offert le luxe d'un peu de recul. J'ai commencé à rêver de ce projet indépendant: une nouvelle haute horlogerie, un concept novateur de collectif créatif. Et par opposition à une recherche de pouvoir dans une grande société, j'ai privilégié le fait de m'entourer d'une petite équipe. Cela signifiait pour moi revenir à des valeurs plus simples, authentiques.»

MB&F, pour Maximilian Büsser & Friends, naît donc de cet esprit d'artisanat convivial. «Ce n'est pas vraiment une marque, car je veux m'éloigner de cette culture du branding si forte en horlogerie. Je vois davantage ce nom comme un label créatif qui s'imposera par son innovation tant en matière de design que de technologie.»

Pour financer son projet, l'entrepreneur met la main à sa propre poche («toutes mes économies accumulées pendant mes années de CEO»). L'autre partie du 1,5 million de francs nécessaire à son projet, Maximilian Büsser est allé la chercher auprès de détaillants à Dubai, Singapour, Tokyo, Paris, Los Angeles...

«Six parmi les plus importants du marché mondial m'ont fait confiance: convaincus par le concept et le prototype, ils ont accepté de verser, sous forme d'avances, un tiers des montants de leurs commandes futures afin de me permettre d'initier la production.» Et l'aventure démarre ainsi.

A 160 000 francs pièce, le premier modèle de MB&F vise une clientèle très haut de gamme, des amateurs fortunés qui vivent en Asie, en Russie, dans les pays du Golfe et aux Etats-Unis. L'entreprise veut maintenir une faible production, sans obsession pour la croissance.

«Small is beautiful, résume son créateur. Chaque montre sera fabriquée durant trois ans, à raison d'une centaine d'exemplaires en tout, et nous sortons un nouveau modèle chaque année. Une grande partie des 30 pièces HM1 de 2007 sont en fait déjà prévendues par les détaillants.»

Chaque modèle renfermera des innovations techniques. «Dans le cas de la HM1, il s'agit du tourbillon central à haute fréquence et de la gestion de l'énergie: 4 barillets à couple bas, qui se remontent en parallèle et en série, amènent l'énergie à l'organe réglant par deux côtés distincts - une première dans l'histoire horlogère - procurant une amplitude exceptionnelle ainsi que sept jours de réserve de marche. Le moteur de la HM1 se constitue de 376 pièces, dont 81 rubis.

Deux horlogers sont à l'origine de cette prouesse: Laurent Besse, un ingénieur indépendant basé au Locle qui travaille dans l'ombre pour de grandes enseignes horlogères, et Peter Speake-Marin, maître horloger de la prestigieuse AHCI (Académie horlogère de créateurs indépendants) qui a fondé sa marque à Rolle. «J'ai voulu ainsi réunir le futur, le côté innovant de Besse, et la haute horlogerie de tradition de Speake-Marin. C'est ce qui donne un côté Jules Verne à cette montre.»

«On n'a jamais rien vu de semblable, reconnaît Michel Jeannot, fondateur de l'agence BIPH (Bureau d'information et de presse horlogère). L'ensemble de la montre a été dessiné spécialement, tout comme le mouvement. C'est le talent de Maximilian Büsser que de savoir mettre en avant l'horloger et stimuler ainsi sa créativité. Les innovations sont essentielles pour exister dans le secteur de niche du très haut de gamme. Il n'y a plus vraiment de place pour de nouvelles marques horlogères qui mettent simplement leur nom sur un boîtier. Par contre, les distributeurs et les collectionneurs pointus cherchent de tels concepts horlogers originaux et novateurs.»

Le modèle suivant, «Horological Machine No2», devrait être présenté l'année prochaine lors des salons horlogers. «La HM2 sera plus démocratique, si l'on peut dire, puisque son prix sera d'environ 65 000 francs.» La production limitée, soit une centaine d'exemplaires, sera la même.

Confiant dans son modèle économique artisanal, Maximilian Büsser ne veut pas faire grandir son entreprise au-delà d'un certain seuil. «Dans cinq ans, nous serons moins de 10 personnes, et nous resterons ainsi. Dans l'industrie, certains saluent mon courage. Car c'est vrai que mon pari est risqué. Mais pour moi, c'est le prix de la liberté.» Libre, Max.

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