Aux alentours de 1850, le système d'échappement dit à ancre révolutionne l'horlogerie en se répandant dans les montres fabriquées par les manufactures. Jusqu'alors, lessentiel des montres étaient dotées d'échappements à cylindre, système bon marché mais d'une précision souvent aléatoire. D'une fabrication en masse à domicile (ceux des ouvriers) l'horlogerie s'installe dans le concept de manufacture qui rassemble tous les métiers en un même lieu. Les manufactures se multiplient et les manufactures connaissent un essor sans pareil. Les produits qu'elles distribuent sont en général de bonne qualité et la précision devient un argument de vente de toutes les marques qui usent du terme chronométre sans partage et se concurrence notamment sur le terrain des concours lancés par les observatoires.
Vers 1875, la concurrence s'affirme sur le terrain du prix. On parle rarement de ce registre de concurrence. Dans cette période, les prix des montres s'effondre provoquant une crise dont la seule solution est technologique. De là, les manufactures naissantes doivent se réorgansier et concevoir un véritable outil industriel et une rationnalisation du travail pour abaisser les coûts de revient des montres. Personne n'y échappe. Certains manufactures, les plus anciennes, ont des difficultés à s'adapter à cette nouvelle rationnalité du travail. Sur un plan technologique, il faut mettre en oeuvre la totale interchangeabilité des piècse qui va générer des économies de fabrication.
Brandt met au point l'Omega, mouvement simple et efficace bati sur une rationnalisation des tâches de fabrication. Georges favre Jacot met au point le calibre Zenith en 1897. Longines, manufacture plus ancienne est un peu plus en peine pour révolutionner sa fabrication.
Les marques doivent non seulement s'engager dan sdes transformation internes de leur organisation et de leur mode de fabrication mais aussi se battre sur le terrain des exportation. La fin de siècle, puis le début du 20ème vont conduire les manufactures à aller défendre leurs produits sur tous les fronts de l'Amérique du nord et du sud à l'Asie en passant par la Chine, la Russie et toute l'Europe.
Ils faut absolument exporter, produire des volumes pour amortir les investissements et se tailler des parts de marché en abaissant les prix de vente des montres. Vendre en masse devient vite une nécessité et cela répond à une demande des consommateurs qui veulent détenir l'heure à titre individuel, une heure précise qui par ailleurs est un besoin de l'industrie qui doit pour prospérer synchroniser le travail de ses personnels.
En moins de 25 ans, la montre à ancre aura révolutionné les moeurs et la mesure précise du temps sera devenue un besoin universel. La montre est au début du 20ème siècle ce que le téléphone portable est un siècle plus tard (toutes proportions gardées).
La montre mécanique n'est pas un objet de luxe et ne le devient que dans les années 80. Pourtant, les montres à complication, les petites montres à gousset très empierrées et/ou en or dépassent le salaire moyen. Les manufactures offrent en général 4 à 5 qualités de finition A est la plus petite chez Omega et D la plus grande. A l'inverse D est la plus petite qualité chez Zenith et A la plus grande. On peut librement composer sa montre et ceci jusqu'à la première guerre mondiale. On peut ainsi choisir et commander un calibre de petite qualité à 7 rubis dans une boite en or très épaisse ou à l'invesre placer dans une boite en acier bleui un calibre de qualité avec 23 rubis.
Souvent, il est plus logique de retrouver les calibre haut de gamme dans les boites en or ou en argent. Ces montres "populaires" y compris en vesrion luxe restent avant tout des instruments de mesure et ces montres sont très portées d'où une usure fréquente des boites qu'on trouve aujourd'hui. La montre de poche tend à disparaîtreau milieu des années 30 et laisse la place définitivement aux montres bracelets dans les années 40. Sans nul doute, Rolex fut aussi une marque perçue autrement qu'aujourd'hui
Toutes les grandes manufactures d'aujourd'hui sont passées par ces phases industrielles historiques et bien d'autres péripéties... On en parle peu mais cela fait aussi partie du patrimoine de l'histoire horlogère.