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 «Je suis un défenseur des localisations en Suisse»

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ZEN
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ZEN


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MessageSujet: «Je suis un défenseur des localisations en Suisse»   «Je suis un défenseur des localisations en Suisse» EmptyLun 4 Déc 2006 - 17:18

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«Je suis un défenseur des localisations en Suisse»

04 Décembre 2006

Après avoir brillé sous les projecteurs médiatiques entre 1989 et 1994, grâce à son dynamisme spectaculaire à la tête de l’entreprise familiale Ebel, Pierre-Alain Blum s’était discrètement éclipsé. Il n’a jamais abandonné les affaires pour autant. Avec l’aide de cinq partenaires, il est devenu en 2001 l’actionnaire de référence de la marque française Vilebrequin. Il s’agit du numéro un du costume de bain et des accessoires de plage pour l’homme et l’enfant.

Cette marque, qui possède déjà 62 points de vente en propre, vient de créer un centre administratif européen. Ce dernier a ouvert ses portes le 8 novembre dans un impressionnant bâtiment noir situé en face de DuPont de Nemours au Grand-Saconnex (GE). Une trentaine de personnes seront recrutées d’ici au mois d’avril.

Outre Vilebrequin, le petit-fils des fondateurs d’Ebel reste profondément attaché au savoir-faire industriel de l’Arc jurassien. A ce titre, il a racheté plusieurs petites structures évoluant principalement dans le secteur horloger.

Pourquoi l’horloger que vous êtes s’est-il intéressé à une marque de maillots de bain?

Tout d’abord, je tiens à préciser que cet investissement, effectué en 2001 déjà, est intervenu via une structure, Lalande, créée spécialement à cet effet avec cinq associés. Ces derniers sont des personnalités économiques européennes. Lalande est devenue l’actionnaire de référence. En fait, mon intérêt pour Vilebrequin est une sorte d’accident de parcours. C’est Loïc Berthet, alors seul animateur de Vilebrequin, qui m’a approché par le biais d’un ami commun. Il avait des ambitions, mais ne voulait pas agir seul. Loïc Berthet est un grand professionnel de la mode. Il a été le premier à importer Ralph Lauren en France. Il a beaucoup de flair, beaucoup de goût et est très créatif.

Dans quelles conditions est intervenue cette reprise?

La société était totalement saine. Il ne s’agit pas d’un sauvetage. Nous avons acheté une part de la holding détenant la marque et les points de vente, TRB International, dans le cadre de la stratégie d’expansion. L’opération s’est effectuée sans l’aide des banques. De toute façon, elles ne comprennent pas que l’on puisse vendre des maillots de bain du 1er janvier au 31 décembre. A ce propos, le mois de décembre est notre plus gros mois dans nos boutiques de Londres et de New York. Sans doute parce que 65% de nos clients sont des clientes.

Quelle est votre implication personnelle dans le management de Vilebrequin?

J’ai beaucoup de plaisir à renouer avec l’opérationnel, cela m’amuse. Cela étant, à 61 ans, ma carrière est derrière moi. Nous avons mis en place une direction, composée d’une série de jeunes quadragénaires, responsables des grands marchés: Etats-Unis, Italie, etc. Avec Loïc Berthet, nous élaborons la stratégie. A eux ensuite de l’appliquer, mais ils disposent d’une large autonomie.

Pourquoi avoir choisi Genève pour établir un centre administratif européen?

Ce choix ne repose aucunement sur des motivations fiscales. Nous n’avons d’ailleurs rien demandé aux autorités. Genève s’est imposée de par sa qualité de vie, sa situation centrale en Europe et la facilité à y recruter du personnel de grande qualité. Suite à deux annonces dans la presse, nous avons reçu 460 réponses.

Quels sont les objectifs fixés par vous et vos associés pour Vilebrequin?

Entre 2001 et 2006, notre chiffre d’affaires a été multiplié par 4,5. Afin de digérer notre croissance, nous n’ouvrirons que sept nouvelles boutiques en 2007. Cela étant, nous devrions atteindre le nombre symbolique de 100 boutiques avant cinq ans.

S’agit-il de franchises ou êtes-vous propriétaires de vos points de vente?

Tous les points de ventes nous appartiennent. Ce système est effectivement assez coûteux en France et en Italie où il existe des pas-de-porte. En Suisse aussi. A Genève, nous voulions ouvrir un second magasin, mais nous avons décidé d’attendre. Les loyers et les pas-de-porte sont hors de prix. J’ai vu une boutique où l’on me demandait un pas-de-porte supérieur à un million de francs, avec un loyer de 25000 francs par mois alors que je n’envisagerais même pas y entreposer mes cartons.

Excepté Vilebrequin, vous ne semblez plus aussi actif qu’il y a quinze ans. Siégez-vous toujours au conseil d’administration de l’Union Bancaire Privée?

Je suis même le plus ancien administrateur, à l’exception bien sûr de mon ami Edgar de Picciotto. J’ai une immense affection et un respect sans borne pour cet homme. Quand j’assiste quatre fois par année aux séances du conseil, j’ai l’impression d’être sur les bancs de l’université. Ses vues sur la géopolitique sont passionnantes.

Et avez-vous gardé ou repris des activités dans le secteur horloger?

En effet, j’ai une passion particulière pour l’industrie et je reste un fervent défenseur du savoir-faire helvétique. Du temps d’Ebel, je n’ai jamais rien acheté en Asie. Un de mes soucis principaux est la sauvegarde d’un savoir-faire, ici en Suisse. Sinon, que feront nos enfants? J’ai ainsi été amené à devenir l’actionnaire majoritaire du groupe Sored qui emploie une centaine de personnes à la Chaux-de-Fonds. Issu de la Fabrique Nationale de Ressorts, Sored est spécialisé dans la fabrication de ressorts-fils, notamment pour le secteur horloger, mais pas uniquement. Plus récemment, j’ai aussi racheté les actifs d’une petite structure, Le Succès, que j’ai placés dans une structure appelée Alixyz à laquelle j’ai intégré les actifs que je venais d’acquérir des sociétés Horatec, Clartec et Comtec, lesquelles étaient en sursis concordataire. Elles sont spécialisées dans la fabrication d’aiguilles, dans les étampes et la pose de matière luminescente.

Et pourquoi ne pas racheter ou relancer une marque horlogère?

Jamais!

Pourquoi cela?

Les jeux sont faits. C’est trop tard. Il y a des types qui divorcent et qui n’oublient jamais leur première femme. D’autant que j’ai dû céder à contre-cœur l’entreprise fondée par mes grands-parents Eugène et Alice Blum. De plus Ebel étant la plus belle marque du groupe Movado, Efraim Grinberg, son président, entend se battre pour garder cette marque et la développer.

Comment jugez-vous l’euphorie qui règne au sein des maisons horlogères?

Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel. On se gargarise de tout. La réalité, c’est que les détaillants doivent se battre contre les discounters. Les fabricants maltraitent trop souvent les détaillants.

Avez-vous déjà essayé de racheter Ebel?

J’étais en discussion avec Philippe Pascal, président du groupe montres et joaillerie chez LVMH. Ce dernier m’a menti en me regardant dans le blanc des yeux, m’affirmant qu’Ebel n’était pas à vendre. Au même moment, il était en négociation avec Movado.

Quel est votre regard actuellement sur l’économie?

J’estime que ce qui est de plus en plus important, c’est l’éthique dans les affaires, quels que soient les métiers. Il faut tenir les délais, avoir la qualité promise et respecter le client.

Edgar de Picciotto a dit un jour à son personnel: «A l’heure de l’informatique, nous n’avons encore jamais vu un ordinateur serrer la main d’un client.» Si nous voulons rivaliser avec Internet, entre autres, il faut se battre avec vigueur pour assurer la qualité des services. En tant que patron de différentes sociétés, je tiens à donner du service à ma clientèle, une clientèle haut de gamme.

Vilebrequin plus fort qu’Ebel

N’étant pas seul aux commandes de l’opérationnel, Pierre-Alain Blum ne souhaite pas communiquer le chiffre d’affaires de la marque Vilebrequin et de ses 62 boutiques. Il ne peut cependant s’empêcher de lâcher, avec une bonne dose d’ironie: «Nous faisons un chiffre d’affaires supérieur à celui d’Ebel aujourd’hui.»

Vilebrequin, c’est aussi près de 240 collaborateurs, boutiques comprises et plus de 500000 pièces vendues par année.



PME Magazine

Serge Guertchakoff

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