Jean-Claude Biver mise sur la créativité

Rang: Administrateur Nombre de messages : 57505 Date d'inscription : 05/05/2005

Citation :: Jean-Claude Biver mise sur la créativité
le 28 Février 2007

NYON

Jean-Claude Biver mise sur la créativité

Pour relancer Hublot, le directeur général a innové et s'est démarqué des autres produits. Il a aussi engagé, pour leur savoir-faire, des horlogers à la retraite.

Depuis que Jean-Claude Biver a repris la tête de Hublot en 2004, la marque horlogère, installée à Nyon, a quadruplé son chiffre d'affaires. L'esprit innovateur du directeur général et son enthousiasme n'y sont certainement pas étrangers.

+>Jean-Claude Biver, vous avez «redressé» Blancpain, Omega et maintenant Hublot. Quel est le secret?

Il y a cinq éléments nécessaires à la réussite: le travail, le travail et le travail, auxquels il faut ajouter l'aide et la chance. Ces deux derniers éléments ne viennent que si vous avez réuni les trois premiers. Si vous affichez une telle volonté, on vous respecte. A un moment donné, il y a une étincelle. Mais la recette est globale. Alors, quand vous débutez, il faut toujours essayer d'être différent. A quoi cela sert-il de faire comme les autres ou de le faire après les autres? D'où la nécessité de proposer quelque chose de différent.

+>Est-il plus difficile de relancer une marque qui n'appartient pas au Swatch Group et qui ne bénéficie pas de son appui?

Appartenir au Swatch Group représente évidemment un énorme avantage. Le groupe est très structuré, attribue beaucoup de moyens et travaille beaucoup. Comme moi. Pour relancer une marque, il faut donc être très innovant et très différent. Aujourd'hui, le fait de travailler en dehors du Swatch Group m'oblige à être encore plus imaginatif. Nous devons renforcer notre faiblesse par notre créativité. C'est notre or, notre richesse.

Du moment où vous exercez cette créativité, vous vous renforcez.

+>Vous vous êtes attaché la collaboration d'Émilie Boiron pour l'animation du site internet de Hublot. Les Miss Suisse romande sont d'ordinaire sous contrat avec une autre marque horlogère. Vous marchez sur leurs plates-bandes?

Je ne voulais pas être le seul présentateur du site internet. Notre concept n'est pas d'engager spécifiquement une ancienne miss, mais une fille qui apporte de la fraîcheur.

+>Hublot est le chronométreur officiel d'Astana, l'équipe cycliste kazakhe de votre frère Marc. L'auriez-vous soutenu s'il avait été actif dans un autre sport, dans un autre pays?

Je suis un homme de famille, un homme de clan. Soutenir mon frère, c'est ça le clan, l'amitié. Mais cet esprit se retrouve également avec les employés qui étaient avec moi chez Blancpain et qui m'ont suivi chez Hublot. De même que mes fournisseurs et mes clients. Cette manière clanique de fonctionner me caractérise.

+>Vous avez engagé des horlogers à la retraite. Était-ce vraiment pour leur savoir-faire où seulement un coup de marketing?

Si ce n'était qu'un coup de marketing, il m'a coûté cher. Il a quand même fallu engager ces personnes (rires)! En fait, l'âge de la retraite a été fixé à une époque où l'espérance de vie était beaucoup plus courte. Pour moi, les retraités sont des jeunes gens bourrés de savoir-faire.

Et puis, à relève égale en nombre, on a aujourd'hui un manque de personnes qualifiées, puisque la production horlogère augmente. Mais je suis bien content que quelqu'un laisse partir ces retraités pour que je puisse les reprendre. Ce qui est grave, c'est que c'est moi et non les grandes entreprises qui aie dû y penser. Ce n'est pas du marketing, mais une question de survie.

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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).