"Vous savez, c'est la montre de mon père"

Les bras m'en tombent, la dame verse sa larme et sort de son sac à main une montre de gousset en argent. Elle tremble.
"Mon père a reçu cette montre de ma mère en 1944 quand il est revenu de la guerre. Ma mère lui avait achetée avant et n'avait pas pu lui offrir. Dans les lettres qu'ils s'échangeaient, elle lui en parlait . Il ne les a pas toutes reçues. La montre ne l'a jamais quitté. Je l'ai reçue a sa mort, j'étais leur fille unique. Mon frére est mort quand j'avais 11 ans de la tuberculose alors ce n'était pas gai à la maison surtout avec ma mère qui n'avait plus l'usage de ses jambes après l'accouchement. Nous vivions à Bordeaux où nous avions un petit appartement près de la préfecture. Maurice venait de temps en temps boire un verre d'alcool de prune. Ma mère était jolie, muette de naissance elle n'avait jamais appris le langage des signes. Je n'ai jamais su pourquoi papa et Maurice ne se sont jamais rencontrés. Car maman semblait si heureuse de les voir. Son visage s'illuminait quand Maurice sonnait à la porte. C'est moi qui allait lui ouvrir et il me donnait tout de suite une petite pièce. "Va t'acheter un bonbon, je vais m'occuper de ta mère". Il était si gentil Maurice. Il prenait toujours une serviette de table dans la cuisine avant d'aller voir maman. Je ne sais pas ce qu'il lui faisait manger mais elle s'essuyait toujours la bouche quand je revenais et même qu'une fois, elle lui a fait signe car elle en redemandait. Maurice venait presque tous les jours et un jour, il n'est plus venu. Je ne sais pas pourquoi,c'est la veille du retour de papa. Il ne comprenait pas pourquoi il n'avait jamais eu de permission. Quand papa est revenu maman l'appelait "Pap". C'est fou comme la joie de le revoir lui avait donné envie de prononcer un mot. Cette montre en argent mon pére y tenait beaucoup. Elle n'était pas neuve, Oh non, je ne sais pas comment maman l'avait achetée mais je sais que c'est Maurice qui lui avait cédée parce qu'un jour, il m'avait demandé si je n'avais pas retrouvé une montre dans la chambre de maman. Ce jour là maman n'étais pas très bien, elle avait les joues rouge et était toute décoiffée et elle pleurait quand Maurice l'approchait comme s'il l'avait disputée. Papa ne l'a jamais su mais je crois que mamam recevait de l'argent de Maurice. Vous voyez, il y a un nom effacé sur le fond de la montre comme si on avait voulu faire disparaitre le nom de son propriétaire. Il y a une date en dessous mais elle ne peut correspondre à l'äge de Maurice car en 1912, il ne pouvait pas s'être marié. Un horloger à Bordeaux m'a expliqué qu'il connaissait cette montre qui avait appartenu à un médecin disparu pendant la guerre avec sa famille.
Enfin, je ne comprends pas pourquoi, mais mes enfants ne veulent pas de cette montre. Et vous ?"

Un Objet a priori sympathique peut devenir lourd , très lourd à porter quand on connait son histoire. Mieux vaut parfois l'ignorer.
Imaginez un très beau Laguiole qui aurait servi pour un meurtre. Difficile de faire sa tartine ensuite...

je pense que maintenant qu'il est mort, on peut laisser Maurice "Requiescat in Pace", non?
il y a déjà eu polémique au sujet de la légion d'honneur le mec encore tiède, alors break, non?

Toi t'es un grand malade.... :lol!:

Du grand mosbilo, j'adore

Mosbilo a écrit:

Ma mère était jolie, muette de naissance elle n'avait jamais appris le langage des signes.........

Quand papa est revenu maman l'appelait "Pap". "

Ben faudrait savoir M. Mosbilo, d'abord elle est muette et puis après elle parle ???
Son prénom, ça serait pas Bernadette (Soubirou) ???

Pas très cohérent tout.
Moi j'dis que ça sent le pipotage.....

Oui mais il explique ensuite "C'est fou comme la joie de le revoir lui avait donné envie de prononcer un mot"

cette allusion de montre voler à un juif me rappelle la secrète admiration de la fameuse pocket en or présenter ici même via ebay qui aurait appartenu à un goret prénommer "hermann" et qui lui fut offerte par son maître, qui lui ne peu recevoir aucune comparaison animaliere et que je suppose avoir été voler elle aussi à un déporter.
messieurs ceci appartenant au passer ne peu donc pas être comparer à un sujet politique.

ZEN a écrit:

Oui mais il explique ensuite "C'est fou comme la joie de le revoir lui avait donné envie de prononcer un mot"

C'est bien ce que je dis : Bernadette est allé faire un tour à Lourdes ......