Actu: L'horloger de l'Assemblée défie le temps

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Au Palais Bourbon, Norbert est presque chez lui. Les huissiers, les agents, les assistants, tout le monde le salue, lui confie une montre à réparer pour un proche… Chaque lundi matin, depuis vingt ans, cet horloger de 54 ans remonte les quatre-vingt-deux pendules de l'Assemblée nationale selon un itinéraire qu'il s'est lui-même fixé pour n'en oublier aucune.

Il commence par la pendule en bronze doré datant du premier Empire, surmontée d'un angelot, qui trône dans le bureau du président, Claude Bartolone. Une horloge qui pèse plus de 50 kg. «Pour faire ce métier, il faut beaucoup de patience, une bonne vue, et être passionné d'histoire», confie Norbert Khidichian. Ce lundi n'est pas un jour ordinaire, car ces bijoux datant des XVIIIe et XIXe siècles doivent être mis à l'heure d'hiver, dans le sens des aiguilles d'une montre, en faisant sonner le carillon à chaque demi-heure, sans brusquer des mécanismes dont certains datent d'avant la Révolution française.

«Six tours et demi suffisent»

Au fil de cette inspection minutieuse - «six tours et demi suffisent» pour que l'horloge continue à fonctionner, précise-t-il -, l'horloger nous présente quelques pendules qui ont marqué l'histoire. Dans l'appartement du questeur UMP Philippe Briand, une horloge cartel sur pied de l'époque Louis XV (1730-1750) est la plus ancienne de la maison. Dorée à la feuille d'or, elle est parée d'un vernis grenat et d'écailles de tortue. Elle dispose d'une trotteuse qui marque les secondes, un mécanisme très rare à l'époque.

Au rez-de-chaussée, dans le bureau du premier ministre ou des ministres, quand ils ont besoin de se mettre à l'écart pour une conversation privée, Norbert remonte une pendule de l'époque Charles X (1812-1830) surmontée d'une Diane chasseresse avec son chien. Au premier étage, dans le bureau du questeur Marie-Françoise Clergeau, il nous fait admirer une horloge Empire en forme de «borne» kilométrique. «Il suffit de la peindre en rouge et blanc, de mettre “Nationale 7” dessus, et vous avez la vraie borne», explique-t-il. Les «pendules bornes» ont remporté un franc succès.

Les fleurs de lys des aiguilles ont été coupées

Dans le bureau du président de la commission des lois, Jean-Jacques Urvoas, le style est tout autre: une «révolutionnaire», ornée d'un bonnet phrygien, avec une Marianne qui tient le drapeau. Chez son collègue Patrick Bloche, le président de la commission des affaires culturelles, trône une pendule «amphore» - c'est sa forme - de l'époque Louis XVI, signée Lepaute, l'horloger de l'Empereur. Les fleurs de lys qui ornaient les aiguilles ont été coupées, alors que, dans le bureau du président de la commission des finances, Gilles Carrez, la pendule en bronze Napoléon III a conservé les siennes. «Avant la Révolution de 1789, les maîtres horlogers étaient catholiques et royalistes, et l'Église tenait les registres», confie Norbert.

Comment expliquer que les montres sont aujourd'hui encore présentées dans les publicités à 10h10? «Parce qu'ainsi l'horloge sourit», raconte-t-il. Mais il ajoute: «10h10, c'est aussi l'heure de la mort de Louis XVI. Difficile de savoir si cela reste une référence aujourd'hui.» Rares sont les députés qui ont droit à «leur» horloge. C'est le cas de Claude Goasguen, dont la pendule Charles X en marbre marron clair le suit à chacun de ses déménagements de bureau!

L'horloger de l'Assemblée, dont le fils, Seban, a embrassé la même carrière (quatrième génération), est un passionné. Il souligne que «le chauffage et la climatisation sont très mauvais pour les pendules» et qu'il «est interdit de les poser près d'un radiateur». Heureusement pour lui, de nombreuses horloges sont «radiopilotées», donc réglées à distance, comme celles de la salle des Quatre Colonnes. En revanche, quand le Parlement est réuni en Congrès au château de Versailles, circonstance exceptionnelle, Norbert est envoyé dans l'hémicycle, où les trois horloges de l'époque 1850 ont besoin d'être remontées, car elles restent mécaniques.

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http://www.lefigaro.fr/politique/2013/10/28/01002-20131028ARTFIG00464-l-horloger-de-l-assemblee-defie-le-temps.php

De bien belles pendules.  


Au tout début du sujet, il explique qu'il met la pendule à l'heure d'hiver mais il avance l'heure de 3h à 4h

Pierre-Yves a écrit:

Au tout début du sujet, il explique qu'il met la pendule à l'heure d'hiver mais il avance l'heure de 3h à 4h

« […], car ces bijoux datant des XVIIIe et XIXe siècles doivent être mis à l'heure d'hiver, dans le sens des aiguilles d'une montre. »

Pas de marche arrière sur ces vieux moteurs : il doit avancer de onze heures pour reculer d'une

Sur le plan de début il passe effectivement de 3h à 4h, mais sur le plan final (quand il referme la vitre du cadran) elle marque 10h05.

oui, peut-être juste une mise en scène pour le sujet...