FORUMAMONTRES
AccueilAccueil  PortailPortail  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
| |
 

 Quand les Suisses se mettent à l’heure anglaise

Aller en bas 
AuteurMessage
ZEN
Rang: Administrateur
ZEN


Nombre de messages : 57505
Date d'inscription : 05/05/2005

Quand les Suisses se mettent à l’heure anglaise Empty
MessageSujet: Quand les Suisses se mettent à l’heure anglaise   Quand les Suisses se mettent à l’heure anglaise EmptyDim 25 Mar - 23:19

Citation :
Quand les Suisses se mettent à l’heure anglaise

26 Mars 2007

Quand les Suisses se mettent à l’heure anglaise Image_0
Eric Loth, patron de British Masters. La société horlogère est installée àla Chaux-de-Fonds. (PIERRE ABENSUR)


C’est un fait peu connu, mais pourtant bien réel. Jadis, aux XVIIe et XVIIIe siècles, l’horlo­gerie la plus célèbre au monde n’était pas suisse. Mais britanni­que. Bien avant que les Helvètes ne commencent à fabriquer des montres, Thomas Tompion, considéré comme le père de l’horlogerie anglaise, inventa ainsi l’échappement cylindrique à repos, technique indispensable à la conception de montres pla­tes. Son élève George Graham parvint en 1715 à mettre au point une pendule pouvant me­surant la durée d’un événement, plus connue aujourd’hui sous le nom de chronographe. Quelques années plus tard, John Arnold, l’horloger attitré de la Royal Navy, créa le spiral cylindrique pour chronomètres. Un exploit pour lequel bon nombre de célébrités lui rendirent hommage, à l’image d’ Abraham­Louis Breguet qui lui dédia l’un de ses tourbillons.
C’est dire si l’héritage des maîtres du temps britanniques est exceptionnel. «Un véritable patrimoine et surtout une source d’inspiration incroya­ble », s’enthousiasme Eric Loth, patron de British Masters
Stimulant
Depuis dix ans, cet entrepre­neur sis à La Chaux-de-Fonds s’applique à réinventer la tradi­tion horlogère britannique à travers les marques Arnold et Graham, du nom de leurs créa­teurs. Un défi difficile qu’ Eric Loth, alors employé du Swat­chgroup, n’a pas hésité à rele­ver. «Je cherchais depuis un certain temps à reprendre une marque horlogère avec quel­ques associés. Lorsque j’ai dé­couvert Arnold Son et Graham en 1996, j’ai tout de suite été attiré par le passé prestigieux de ces deux marques britanni­ques.
Cela stimule ma créati­vité », raconte le fondateur de British Masters.
Il n’empêche. D’un point de vue économique, concevoir des montres d’origine étrangère à La Chaux-de-Fonds, au coeur même de l’industrie horlogère suisse, peut se révéler un exer­cice périlleux. Mais qu’importe. Fin connaisseur de l’industrie du luxe, Eric Loth s’entoure de spécialistes en haute horlogerie, lie de précieux contacts avec des fournisseurs de composants et se plonge dans les archives horlogères de Sa Majesté. Objectif: créer des garde-temps à contre-courant, dans la plus pure philosophie british, mais estampillés «swiss made».
Le résultat ne se fait pas attendre. Dotée d’un déclenche­ment situé à gauche de la mon­tre – système initialement conçu pour les pilotes des bom­bardiers de la Seconde Guerre mondiale – la Chronofighter de Graham s’affiche comme révo­lutionnaire et suscite un en­gouement immédiat. Même phénomène pour les grandes complications d’ Arnold, réser­vées à un public plus averti.
Créer la demande
«Lorsqu’on est inconnu, il existe deux solutions pour arri­ver à se faire une place sur le marché de la haute horlogerie», explique le chef d’entreprise: «soit l’on crée un produit irré­sistible qui stimule la demande et qui surprend la concurrence, soit l’on impose la marque en faisant un battage marketing très coûteux. A l’époque, mon budget était très limité», sourit­il. Allouant la totalité de son investissement de départ – 250 000 francs – dans la fabri­cation de ses montres, Eric Loth choisit de positionner ses deux marques sur les segments du haut et très haut de gamme, ciblant autant la clientèle mas­culine fortunée que les collec­tionneurs passionnés.
Une stratégie qui, profitant de la croissance exponentielle des nouvelles richesses à travers le monde, semble promise à un bel avenir. «La montre fait aujourd’hui office de valeur de reconnaissance sociale, remar­que l’entrepreneur. Elle étonne, suscite l’intérêt ou l’admiration. C’est en fait la seule réussite que l’on peut vraiment afficher».
Gérées indépendamment l’une de l’autre, les marques de British Masters couvrent ainsi l’ensemble de la demande en matière de la haute horlogerie, de la montre mécanique spor­tive luxueuse mais abordable (prix de départ chez Graham: 7200 francs) au garde-temps Arnold Sn plus sophistiqué, agrémenté de complications spécifiques (de 20 000 à plus de 200’000 francs). Et témoignent d’une jolie progression: produi­sant un total de 5000 montres par an, la société forte de vingt-cinq employés vise une croissance de 50% et espère augmenter cette année sa production à 7500 montres afin de satisfaire une demande toujours plus importante.


«Industrialiser son mouvement? Folie!» Avez-vous de la difficulté aujourd’hui à satisfaire la de­mande?

Nous ne sommes pas une manufacture, et devons donc compter sur nos partenaires.
Mais l’ensemble de la branche horlogère est sous pression.
Cette année, l’un des plus gros fournisseurs suisses de mouve­ments (ndlr: ETA, membre de Swatchgroup) a considérable­ment restreint ses livraisons d’ébauches. Parallèlement, les délais d’obtentions de certains composants sont de plus en plus longs. C’est donc un pro­blème très préoccupant.
Ne serait-ce pas l’occasion pour British Masters d’entrer dans la phase manufacture?
Je m’y refuse car cela com­porte trop de risques. Il est impossible de développer un mouvement à un prix et à un niveau de qualité cohérent sans concéder un investissement de plusieurs dizaines de millions de francs sur un minimum de cinq ans. Non, aujourd’hui, industrialiser son propre mou­vement serait de la folie pure.
Quelles sont alors les alternati­ves?
Nous avons choisi de renfor­cer nos liens avec nos partenai­res dans un objectif de collabo­ration à long terme. Même avec des mouvements standards, on peut créer des montres excep­tionnelles.
Il suffit d’avoir de l’imagination. Mais il est vrai que sans une bonne complicité avec des fournisseurs, les socié­tés horlogères indépendantes auront du mal à survivre seuls. Ce n’est heureusement pas notre cas.
Le marché britannique repré­sente- t-il une grande part de vos affaires?
Les trois quarts de notre chiffre d’affaires se font sur Graham, la ligne Arnold étant plus exclusive. Curieusement, l’ Angleterre a démarré très doucement, les marques étant peu connues sur le territoire.
Aujourd’hui, ce pays est en phase de devenir notre premier marché, suivi de près par la Russie, l’ Italie et l’ Allemagne, dont la clientèle masculine raffole de technique horlogère.
Parallèlement, l’ Asie et les Etats-Unis affichent un fort potentiel
Vos innovations pour Baselworld 2007?
Nous avons créé dans la gamme Arnold un garde-temps muni d’une lune de précision calculée pour 120 ans. Chez Graham, la série Swordfish a été agrémentée d’une alarme et d’une date agrandie, tandis que la Chronofighter sera dotée de nouvelles fonctions, dont une spécifique à la plongée sous-ma­rine.


Tribune de Genève

Florence Noël

www.tdg.ch

_________________
Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
Revenir en haut Aller en bas
https://sites.google.com/site/hourconquest/
 
Quand les Suisses se mettent à l’heure anglaise
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Je suis passe à l'heure anglaise MYFORD
» Actu: Les horlogers suisses sont à l'heure de la crise
» Actu : Les horlogers suisses sont à l'heure du ralentissement
» Actu : Les montres suisses sont désormais à l’heure de la crise
» Actu: L'heure est grave pour les sous-traitants suisses de l'horlogerie

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
FORUMAMONTRES :: Forum général de discussions horlogères-
Sauter vers: