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Sujet: HUBLOT : Au travail après la retraite Mar 19 Juin 2007, 18:08
Citation :
Au sein de l’entreprise horlogère Hublot, à Nyon, un employé sur dix est âgé de 65 ans ou plus. Un choix stratégique de la direction pour bénéficier des compétences acquises tout au long d’une carrière. Rencontre avec trois «retraités» très actifs. Eh bien non! Même s’il a atteint 65 ans, le Nyonnais Philippe Jolidon ne prendra pas sa retraite pour autant. D’ailleurs, il est très occupé aujourd’hui. C’est tout juste s’il a le temps de répondre à nos questions: son travail requiert toute son attention. Responsable de la production au sein de l’entreprise horlogère Hublot, il assure la fabrication des montres, qu’il s’agisse de la mise au point ou du développement. «Voilà vingt-deux ans que je travaille pour Hublot. Le métier me plaît énormément. Lorsque la direction m’a demandé de rester, j’ai accepté. Je n’avais aucune envie d’arrêter.»
La pratique est courante chez le célèbre horloger: 10% des septante employés ont 65 ans passés. «Et ce taux va encore augmenter», affirme Jean-Claude Biver, directeur de l’entreprise. Et que fait-il des jeunes qui recherchent un emploi désespérément? «Les débutants ont tout à apprendre de leurs aînés: ils ne devraient pas les considérer comme des concurrents, mais plutôt comme des alliés.» Telle est la philosophie de Jean-Claude Biver: les personnes ayant atteint l’âge de la retraite possèdent un savoir-faire utile à l’entreprise. «Soit elles utilisent leurs compétences dans l’opérationnel, soit elles transmettent leurs connaissances à des plus jeunes.» Une partie du mandat de Philippe Jolidon, pour les mois à venir, sera de former son successeur. «Cela me permettra de diminuer progressivement mon taux d’activité, explique-t-il. Je ne voudrais pas continuer à long terme à 100%. Je ne sais pas encore combien de temps je continuerai à travailler: cela dépendra de plusieurs facteurs, comme mon état de santé. Et peut-être qu’un jour je ne serai plus motivé.» Reprendre du service Si Philippe Jolidon se contente de prolonger son contrat au sein de l’entreprise, il n’en va pas de même pour quelques autres «retraités». Certains, comme René Maillefer, ont passé la majeure partie de leur carrière ailleurs. Ce Vaudois a même fait une pause de quatre ans avant de recommencer à travailler. A 61 ans, il décide de prendre sa retraite anticipée, après avoir œuvré quinze ans au sein du groupe horloger Lémania Breguet. «Avec ma femme, nous souhaitions voyager. J’avais fait mes calculs: je n’y voyais aucun inconvénient financier.» L’Australie, le Groenland, la Sicile: autant de contrées qu’ils ont visitées. «Un projet me titillait: vivre un an dans un pays du Nord, pour voir les saisons se dérouler.» Changement de cap Pourquoi, alors, le retrouvons-nous à l’âge de 65 ans consultant indépendant chez Hublot? Le monde du travail lui manquait-il à ce point? «Je ne pensais jamais reprendre une activité professionnelle. Mais des problèmes familiaux m’ont poussé à revenir en Suisse. J’ai donc changé d’optique.»
Fin 2006, Jean-Claude Biver fait appel à lui. Il souhaite construire un nouveau bâtiment pour augmenter sa production de montres. René Maillefer ayant dirigé un même projet chez Lémania Breguet, il est l’homme de la situation. «Il faut avoir une certaine expérience, avoir évolué longtemps dans le milieu et en connaître les finesses pour mener à bien ce travail.» Il s’agit en effet de concevoir l’agencement intérieur du bâtiment, en tenant compte de la quantité de montres à produire, du nombre de personnes qui y travailleront, des conditions optimales de fabrication, de la climatisation, du degré d’humidité, etc. Des données avec lesquelles il a appris à jouer au cours de sa carrière.
«Au début, je devais me contenter de donner quelques tuyaux à Jean-Claude Biver. Finalement, je vais participer à la concrétisation du projet.» Les yeux de René Maillefer brillent. Il aime son milieu. On comprend qu’il ait du mal à le quitter. Il assure malgré tout vouloir conserver du temps pour ses loisirs. «Je fais de la moto, de la marche en montagne, du jardinage... Mon taux d’occupation chez Hublot varie, mais il ne dépasse pas 50%. Il est exclu que je travaille davantage.»
Tout autre son de cloche pour Jacques Tedeschi, 67 ans. Employé depuis deux ans chez Hublot, responsable des ventes du secteur Moyen-Orient, il affirme travailler à plus de 100%. «Je n’ai aucune envie d’arrêter. Lorsque à ma retraite Jean-Claude Biver m’a proposé cet emploi, j’ai accepté avec enthousiasme. Tant que je pourrais continuer à exercer mon métier, je le ferai.» Sa femme et ses deux enfants? Jacques Tedeschi certifie qu’ils n’y voient aucun inconvénient. Tout comme il assure qu’on ne l’a jamais accusé de voler leur place aux jeunes. Dans son secteur également, l’expérience acquise semble avoir son importance. Posséder un bon carnet d’adresses aussi. «J’ai toujours travaillé dans le milieu de la joaillerie et de l’horlogerie, dans le secteur de la vente. Je connaissais déjà la plupart des clients avec qui je dois traiter: cela facilite le contact. En plus, je connais bien la mentalité du Moyen-Orient: j’ai grandi en Egypte.» A travail égal... Même si les «retraités» engagés par Jean-Claude Biver touchent un salaire équivalent à celui des autres employés de Hublot – «à la différence que le taux d’activité est souvent moins important», précise le directeur – la question financière ne constitue en aucun cas un argument pour Philippe Jolidon, Jacques Tedeschi et René Maillefer. «J’ai suffisamment d’argent pour vivre», assure ce dernier. Outre une passion pour leur métier, leur longévité sur le marché du travail trouve son explication dans leur bonne santé. Une chose est sûre: les personnes de 65 ans sont aujourd’hui en meilleure forme qu’il y a quelques années. Et René Maillefer de confirmer: «Je me sens toujours jeune dans ma tête!» Faut-il repousser l’âge de la retraite? L’âge de la retraite devrait-il être repoussé? Selon René Maillefer, Philippe Jolidon et Jacques Tedeschi, tout dépend du métier exercé. Si eux ont éprouvé le désir de conserver une activité professionnelle à 65 ans passés, ils comprennent aisément que certaines personnes de leur génération préfèrent arrêter plus tôt, parfois même à 60 ans.
Une retraite à la carte entre 60 et 75 ans, voilà d’ailleurs ce que préconise Marc Comina, qui a publié en 2006 un ouvrage intitulé «L’or gris: comment, grâce aux seniors, renforcer l’économie en général et l’AVS en particulier». Cet essai s’inscrit dans une série d’études menées par la Fondation Avenir Suisse.
Principale conclusion de ces études: notre société a tout à gagner du prolongement de la vie active. La population vieillit. Les personnes issues du baby-boom de l’après-guerre arrivent à l’âge de la retraite. Leur départ créera un vide dans le monde du travail, que les générations suivantes ne parviendront pas à pallier. Par ailleurs, ce déséquilibre entraînera des problèmes au niveau du financement des pensions. D’où la nécessité d’introduire des modèles plus souples de retraites.
Migros Magazine
Texte Tania Araman
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PIFPAF Membre référent
Nombre de messages : 5332 Age : 45 Localisation : parc de sceaux, avec les écureuils, dans le maquis... Date d'inscription : 24/04/2007
Sujet: Re: HUBLOT : Au travail après la retraite Mar 19 Juin 2007, 18:23
Ah quel mec sympa ce Jean Claude Biver. Il est redoutable... Et il à raté une belle carrière politique.
Olive Puits de connaissances
Nombre de messages : 4017 Age : 58 Localisation : gard Date d'inscription : 28/08/2006
Sujet: Re: HUBLOT : Au travail après la retraite Mar 19 Juin 2007, 18:24
Un sujet d' actualité intéressant et qui mérite réflexion. +1 pour jcbiver, qui explore vraiment les réservoirs de compétence.
Olive.
Mosbilo Passionné absolu
Nombre de messages : 2581 Date d'inscription : 01/12/2005
Sujet: Re: HUBLOT : Au travail après la retraite Mar 19 Juin 2007, 18:42
uand d'autres font travailler des clandestins, JC Biver fait travailler les vieux C'est de l'humour jean-Claude mais je croyais qu'en Suisse un retraité n'avait plus le droit de travailler. Il est payé au black ?
Ce monsieur est passé dans une très très grande maison avant si jeune m'abuse .
Edmond Lagouge Membre Hyper actif
Nombre de messages : 511 Age : 96 Date d'inscription : 06/06/2007
Sujet: Re: HUBLOT : Au travail après la retraite Mar 19 Juin 2007, 18:45
bonjour les amis !!!!
enfin un ami de promo au taf ! c'est comme ça que je me suis remis à l'horlogerie. si vous prenez des jeunes pendant les vacances monsieur biver je suis un specialiste aussi des mouvements.
Invité Invité
Sujet: Re: HUBLOT : Au travail après la retraite Mar 19 Juin 2007, 19:47
+10 pour le Beaver. (et pourtant je ne suis pas client)
Quand j'étais jeune je me suis toujours demandé où trouver les informations et parfois j'ai du "réinventer la roue".
Une entreprise sans sa mémoire, ça marche pas bien.
Même dans le "commercial" où sois disant la jeunesse est un plus. Mettez vous à la place du client un moment. (non, là, un peu plus à droite... là, oui, c'est ça...) Soit vous avez en face de vous un jeune couillon (comme je l'ai été par exemple) qui vous récite ses fiches produits apprise par coeur lors du dernier séminaire à l'ibis de Celles su Cher et qui en plus ne prendra aucune initiative sur les négo de prix (il doit au moins faxer 3 fois pour ça), soit votre interlocuteur est un pépère de 50 balais avec un gros bide, qui connaît votre boite, la sienne, et vos besoins par coeur.
L'avantage avec le "pépère" c'est que la négo dure 2 minutes, et qu'après vous pouvez aller déjeuner avec lui autour d'un bonne boutanche sans gâcher le repas avec des considérations commerciales à la noix; c'est signé déjà.
H3
Dernière édition par le Mar 19 Juin 2007, 19:50, édité 1 fois
Fred925 Pilier du forum
Nombre de messages : 1567 Age : 36 Localisation : Paris Date d'inscription : 11/09/2006
Sujet: Re: HUBLOT : Au travail après la retraite Mar 19 Juin 2007, 19:49
C'est une très bonne chose je pense, d'une ca permets de garder et de perpétuer l'expérience acquise par les séniors, et en plus, ca permet aux plus actifs qui ne veulent pas décrocher de travailler et de gagner des sous ^^ Bravo JC Biver!
ZEN Rang: Administrateur
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Sujet: Re: HUBLOT : Au travail après la retraite Mar 19 Juin 2007, 21:39
La préservation des savoir faire est un avantage considérable , il suffit de ne pas oublier de former des jeunes .
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Dernière édition par le Mer 20 Juin 2007, 09:47, édité 1 fois
JJD Animateur
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Sujet: Re: HUBLOT : Au travail après la retraite Mer 20 Juin 2007, 08:15
comme disait ma grand mere : "vaut mieux un qui sait que 100 qui cherchent !!" brave femme qui avait tout compris ...... tres bel exemple ..........
Invité Invité
Sujet: Re: HUBLOT : Au travail après la retraite Mer 20 Juin 2007, 09:04
Les autres entreprises du secteur pratiquent de la sorte?
Shaikh Huggy al Rolex Permanent passionné
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Sujet: Re: HUBLOT : Au travail après la retraite Mer 20 Juin 2007, 11:27
La suisse, en regle generale, permet lemploi des gens apres la retraite.
Soit les entrprises ont cree des societes ou les anciens, souvent managers, se recyclent en tant que coinsultant (ABB par exemple), ou bien, vous pouvez continuer a avoir un contrat, apres les 65 ans de la retraite.
La grande Bretagne fait ca aussi, ou il n est pas rare d avoir des inspecteurs qualite ages de 70 ans...
Pour certains, une assistante en minijupe et un bon repas suffit a leur faire signer les documents....
Huggy
ZEN Rang: Administrateur
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Sujet: Re: HUBLOT : Au travail après la retraite Mer 20 Juin 2007, 11:40
L'horlogerie est un métier de tradition et hélas, il y a une génération qui va manquer. Si on forme à nouveau des horlogers il y a eu un trou de 20 ans avec bien moins de formations. Il faudra donc de plus en plus faire appel aux anciens. Jean-Claude Biver a su retenir un talent passé dans de grandes maisons. Ce type de cas pourrait se multiplier.
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Invité Invité
Sujet: Re: HUBLOT : Au travail après la retraite Mer 20 Juin 2007, 22:26
Bon, je m'y lance? A quarante ans, il y a encore moyen de démarrer à zero?
J'entends une formation de type apprentissage comme on le conçoit en Suisse, ayant la nationalité. J'y songe parfois, souvent même, et serais assez fou pour le tenter, même si il faut changer de pays. Il y a juste l'aspect financier, et ma famille