Actu: licenciement massif dans le secteur de l’horlogerie

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Dans le canton de Neuchâtel (le plus horloger de Suisse), la conjoncture est mauvaise. Et dans ce domaine de la microtechnique, le savoir-faire franc-comtois est très demandé. 40 % des employés de ce domaine sont tout simplement des frontaliers. Et dans certaines entreprises, ce sont quatre ouvriers sur cinq qui passent la frontière tous les jours. Alors, dire que le malaise (il ne faut pas utiliser le mot « crise ») qui secoue nos voisins va avoir une répercussion sur notre région, il n’y a qu’un pas…

Surtout que ce fameux malaise a tendance à prendre de l’ampleur. Déjà en fin d’année 2015, la quasi-totalité des horlogeries ont du mettre en place des plans de licenciements. Prototec, Ulysse Nardin, Bulgari et La Joux-Perret à la Chaux-de-Fond, mais aussi Christophe Claret, Parmigiani et Gilbert Petitjean, tous ont plus ou moins massivement licencié. Ce sont même 30 % de l’effectif du dernier cité qui ont du être congédié.

Une crise à relativiser pour certains…

François Matile, président du syndicat de la Convention Patronale de l’industrie horlogère Suisse, souhaite appeler à la défiance avant de hurler à la crise : « Il y a un recul dans les exportations, consent-il avant de reprendre, on peut dire que ça va moins bien dans le bien. Nous avions des exportations très hautes qui baissent. Et il ne faut pas oublier que sur les quatre dernières années, ce sont 10.000 emplois qui ont été créés dans le secteur. Et même si on ne voit pas encore la reprise, on va faire le dos rond et attendre que ça passe », comme d’habitude serait-on tenté de compléter. Car après la crise de 2009, « bien plus grave que celle que nous vivons aujourd’hui, le secteur de l’horlogerie avait su se reprendre » et sortir de nouveau la tête de l’eau.

…Mais bien réelle pour d’autres

« Il n’y a aucune source d’espoir pour une reprise », estime de son côté Francesco Pires du syndicat U.N.I.A : « En 2009, on avait été sauvé par le marché asiatique, mais là je ne vois pas ce qui peut mettre un terme à cette période que nous traversons ». Pire encore, les licenciements qui se sont accélérés l’année dernière, ne sont pas près de s’arrêter : « on a des réunions syndicales, des patrons inquiets pour leurs employés… Par exemple, prochainement, une entreprise horlogère dans le Val-de-Travers va devoir faire un licenciement collectif ».

Pour illustrer ce phénomène, Francesco Pires utilise l’exemple de la Chaux-de-Fond, « dont le principal employeur est l’horlogerie et qui a vu son chômage augmenter de 8 %. Mais il est certain que l’on va assister au même phénomène sur les autres zones frontalières ». Et pour l’instant les chiffres de pôle emploi à Morteau ont tendance à lui donner raison : le chômage y a augmenté de 14,8 % l’année dernière. Un chiffre imer pressionnant, surtout lorsqu’on sait que c’est la zone qui contient la plus grande part de travailleurs frontaliers, soit 35 % sur l’ensemble régional.

Thomas RIDEAU

http://www.estrepublicain.fr/edition-haut-doubs/2016/05/03/suisse-licenciement-massif-dans-le-secteur-de-l-horlogerie