Où va donc la FHH - Fondation de la Haute Horlogerie ?

Comment jeter le trouble ? La Fondation de la Haute Horlogerie semble tenir le filon.  Après le classement des marques dans la catégorie Haute Horlogerie, classement un peu raté et peu crédible,  voilà la rubrique des meilleures montres de 2016, histoire de se racheter auprès de ceux qui ont été un peu vite oubliés dans la première session.  C'est un peu l'oral de rattrapage mais ça sonne si faux qu'on dirait un article du Figaro sur l'horlogerie.

Sur les réseaux sociaux, la Fondation parle des meilleurs modèles de l'année et pondère un peu le sujet sur son site officiel. Cette fois tout le monde, pardon les adhérents, y sont, y compris Baume et Mercier... On notera au passage l'optimisme démesuré de la FHH qui présente sur son site web pas moins de 14 offres d'emplois, certaines depuis 2015. Un vrai vent d'optimisme en plein marasme et au moment où l'on fait chauffer les plans sociaux. De quoi se plaignent donc les personnels ?

Pourquoi donc s'ingénier à vouloir faire des classements quand on a une fonction purement marketing et que l'on a un peu grillé son âme en oubliant l'accompagnement du secteur industriel dans la défense contre la contrefaçon ou l'internationalisation du business horloger ?
C'est que le consommateur a évolué voyez-vous. Il ne boit plus comme du petit lait les avis de presse tonitruants sur le thème du tout va bien, ou la "Relance est pour demain". Aujourd'hui, le technicien licencié vient parler sur des sites internet comme les forums et il est à égalité avec le client qui trouve que son SAV est trop cher ou sa marque favorite en perte de vitesse, la marque elle-même et sa communication souvent désuète et la FHH qui tambourine la bonne santé du secteur mais a perdu toute écoute. Qui peut croire que tout va bien comme le dit le communiqué de la FHH du lundi alors que le jeudi, SwatchGroup annonce un retrait de son chiffre d'affaires de 52% ?

Le secteur est tellement uni qu'il n'est même plus en mesure de coordonner ses interventions ! Il suffit de reprendre la thématique horlogère avec le mot clé "statistique" dans "Google actualités" pour constater que sur quelques jours les messages sont si contradictoires qu'il est fait en sorte que le client ultime n'y comprenne rien. La FHH régulateur horloger de la communication de l'industrie se cantonne à classer tant et plus à force de grands prix, de classements artificiels et de livres blancs dont la neutralité n'a rien de suisse.

Tous ces classements mis bout à bout ressemblent au verdict de l'école des fans et obligent les consommateurs à rechercher ailleurs la vraie, l'authentique information sur la situation des marques et de l'industrie horlogère. C'est le meilleur moyen de donner du corps aux rumeurs non contrôlées et de ne pas aider les marques auxquelles tout a été promis lors de leur adhésion à la FHH.

Il est grand temps de faire évoluer les choses et de passer à l'heure de la transparence. De missionner des tiers de confiance sur ces opérations de classement si l'on veut en pratiquer, d'expliquer avec pédagogie ce qui se passe auprès du public et de proposer aux marques une réflexion sur ce qui les conduit à ce marasme en devenir. Quand, par exemple, la FHH a-t-elle anticipé la montre connectée ? Quels conseils a-t-elle donné sur les difficultés qui résulteraient d'une modification des parités monétaires ?

Finalement qui aujourd'hui définit le rôle de la FHH ?  Le dispositif qu'elle a mis en œuvre est-il immuable ? Tel le capitaine du Titanic annonçant que tout est en ordre aux voyageurs, faut-il considérer que jusqu'à ce que le navire soit au fond, son président continuera à affirmer que tout va pour le mieux ?  Les marques ne devraient-elles pas d'urgence reprendre le contrôle et tenter d'affronter la crise collégialement en donnant une cohérence d'ensemble à leurs actions ? En sont-elles capables ? Qui défend la transparence dans la défense de l'industrie horlogère ?

Au moment où chacun va repasser tenues de gala et smoking, il y a quelque part des urgences qui n'attendront pas la promulgation d'un grand prix pour afficher un tableau de résultats qui pourrait bien constituer un tournant historique.

Mon dieu! On vend nos montres à des gents????

On parle la de personnes qui n'ont aucune notion de ce qu'est une clientèle, qui n'ont même pas conscience que d'autres forme de vie intelligentes existe en dehors de leur cercle limité.
Dès lors tout ce qui compte est l'autosatisfaction et l’onanisme collégial autour de ces classements comme des routiers autour d'un calendrier Hilti.