Bonjour à tous ! Me voici de retour après de longs mois, au cours desquels j’ai enfin possédé des montres suisses (revues prochaines), revendu des montres suisses, me suis calmé, ai repossédé des japonaises (revues prochaines), me suis à nouveau calmé, ai projeté de racheter des suissesses…
Si bien que j’ai fini par m’offrir ma première allemande ! Depuis quelques temps, j’entendais beaucoup de bien de nos voisins outre Rhin en matière d’horlogerie, notamment par un site que j’aime bien mais dont je ne citerai pas le nom (je dirai juste qu’il est formé de trois mots, dont un est le contraire de « petit » et un autre désigne le terme horloger de « bouton »).
L’ensemble de ma collection n’étant formé que de plongeuses ou de G-Shock, il me manquait une petite classique, habillée, sobre, idéale pour mettre en pause la virilité et avec un bon lume.
J’ai bavé devant Damasko, Sinn, Stowa…
mais les prix sont au-delà de mes moyens. J’ai failli prendre une Steinhart, mais elles n’ont pas l’air d’être fabriquées sur le sol allemand et de toute façon je n’aime pas leur logo. Na !
Et puis je suis tombé sur Aristo. Firme créée en 1907, elle propose aujourd’hui des garde-temps fiables, équipés de mouvements suisses et à des prix très tentants. Je l’ai achetée sur Gnomon Watches, un site dont on ne parle pas tant que ça mais que j’affectionne particulièrement : un catalogue singulier, des prix intéressants, de belles photos (exclusives) et un envoi rapide et sérieux. Et la petite touche finale : pour toute montre commandée, ils vous offrent un bracelet nato ! Bon on n’échappe pas à la douane, mais ça c’est le jeu…
Enfin bref, voici la Aristo 5H68Ti.
Caractéristiques :Boîtier : titane, finition sablée (classique chez les Allemandes)
Fond : transparent
Calibre : ETA 2824-2
Diamètre : 41 mm
Entrecorne : 20 mm
Etanchéité : 50 m
Verre : saphire
Lume : Superluminova C3 sur les aiguilles des h et des mn, sur l’ensemble des index et des chiffres.
Bracelet d’origine : cuir noir avec surpiqûres blanches.
Fonctions :Heures, minutes, secondes, date. Voilà.
Petit historique :Il s’agit d’une montre de type « Flieger » (« pilote » en allemand) : ces garde-temps équipaient les pilotes allemands lors de la Seconde Guerre mondiale. Ils se caractérisent par un cadran très épuré et contrasté, avec de larges aiguilles en épée ou en feuille pour une lisibilité optimale, notamment lors des vols de nuit. Le cadran peut être de type A (graduations uniquement périphériques) ou B (graduations périphériques pour les minutes indiquées par des chiffres de 5 à 55, et un cercle parallèle plus petit indiquant les heures). Un bracelet long et en cuir, initialement prévu pour porter la belle par-dessus l’épais blouson du pilote, est généralement piqué à ses bases de deux gros clous. Pour les puristes, il n’y a normalement pas de dateur ; personnellement, je reste attaché à cette fonction très pratique.
Description :Très sobre, le cadran est ici de type A et de couleur noire mate. Son pourtour est gradué à la minute par d’épais index blancs. Au niveau de chaque heure, un index plus allongé précède le chiffre arabe correspondant. Le 12 est remplacé par le fameux logo propre aux Flieger : un triangle surplombé de deux petits points. C’est la seule fioriture. Sous cette fantaisie se situe le nom de la marque. Au-dessus du 6, on trouve la mention « Automatic » en majuscules ; en-dessous, « Made in Germany », en majuscules également. Le guichet de date, à 3h, présente des chiffres noirs sur disque blanc.
Les aiguilles des heures et des minutes en lames d’épées, bien portantes, assurent une lisibilité au premier coup d’œil. Elles sont dépourvues de contour et de contre-poids. Quant à la fine trotteuse blanche, sa longueur lui permet d’atteindre les plus petits index. Elle a un petit contre-poids noir. Les aiguilles, les index et les chiffres sont gavés de lume C3, grâce auquel on peut lire l’heure à tout moment de la nuit, même si on a la tête dans le… cirage. Seule la trotteuse n’en est pas recouverte. Dommage, ç’aurait été la cerise sur le gâteau.
Le boîtier est tout en titane gris mate. Il s’impose peu face au cadran. L’ensemble est plat (10 mm), ce qui est un gros atout en hiver sous des manches longues. Les cornes se contentent de dépasser de 7 mm et s’écartent de 20 mm.
La couronne est massive, ce qui lui confère une excellente ergonomie. Sa hauteur est juste comme il faut, pour ne pas occasionner de gêne au niveau du poignet.
Le fond transparent laisse voir l’ETA 2824-2, ce cher tracteur qu’on ne présente plus, avec son infatigable balancier, cœur de la montre qui bat à 28 800 alternances / h. Sur le pourtour, profondément gravées dans le titane en gros caractères bruts, les mentions : « WATERRESISTANT 5 ATM », « STAINLESS STEEL » et (le meilleur pour la fin) « MADE IN GERMANY ».
Le bracelet d’origine est un cuir bombé noir avec surpiqûres blanches. La boucle, un ardillon anthracite, est robuste et bien finie.
A part en une pièce, je ne suis pas fan des cuirs. Celui-ci ne fait malheureusement pas exception. A peine sortie de sa boîte en bois marron portant en blanc le nom de la marque surmonté d’une couronne, je la portai quelques minutes avant de retirer soigneusement le bracelet. En tant que grand amoureux des nato, je me suis empressé d’habiller la belle telle une poupée, lui passant un à un de multiples nylons en une pièce. Le confort n’avait plus rien à voir ! Ni même le style d’ailleurs, mais ça c’est mon point de vue…
Bande centrale bleue foncé. Ça c’est mignon ! Bandes bordeaux et blanc cassé. Pourquoi pas ? Mouais… Moins bien sur zulu. Petit détour par un cuir cacao une pièce… Blanc cassé + chocolat : voilà mon préféré ! Conclusion :Porter une montre sobre est reposant, surtout lorsque la fiabilité reste de mise. Cette Aristo m’a permis de découvrir les types « Flieger » et je ne regrette rien ! Simple, plate, légère, fonctionnelle, elle sait toutefois se faire respecter dans une boîte peuplée de montres viriles et sportives. Sa lecture en journée comme au milieu de la nuit est un vrai plaisir, et je me surprends parfois à la regarder, comme ça pour rien. Au bout de 7 jours, elle n’a dévié que de +2 sec !
J’aime :- les aiguilles et les index gras
- la persistance du C3
- le boîtier sablé
- le fond transparent
- sa compatibilité esthétique avec n’importe quel bracelet
- sa lisibilité parfaite
Je n’aime pas :- l’intérieur qui semble avoir la bougeotte quand on tapote sur le verre
- le rotor peu décoré
- le bracelet d'origine
J’aurais aimé :- une trotteuse lumée
- un contour bleu sur les aiguilles, comme sur pas mal de Flieger
- un verre à peine plus épais
L’avis de ma femme :« Mais c’est une montre de vieux !
- Tu sors. »