Une interview en passant ...

J'ai fait cette interview expresse, à chaud ... Elle n'est pas parfaite mais je préfère la livrer dans la foulée plutôt que dans 4 ou 5 jours mieux mise en forme...  

Citation :

Gilles est collectionneur de montres et il vient de passer 3 jours à Baselworld. Il nous livre à chaud son ressenti, ses impressions...

-Gilles, peux-tu d'abord nous dire quel type de montres tu collectionnes ?
-Je ne me prétends pas vraiment collectionneur même si je possède une trentaine de pièces pour ne parler que des belles montres.
-C'est quoi une belle montre ?
-C'est une montre qui a une valeur marchande significative. Je ne comptabilise que les pièces qui valent au moins 1000 euros. Je n'ai rien contre les montres pas trop chères, il y a des petites merveilles à moins de 1000 euros chez Seiko par exemple mais on ne peut pas parler de pièce de collection.
-Tu reviens de Baselworld et tu y vas chaque année ou presque. Comment t'a semblé cette manifestation en 2018 ?
-Je suis partagé car pour les marques présentes, il y avait une nette volonté d'apparaître dans la course mais en même temps, on ressentait je trouve une sorte de pesanteur comme si tout le monde jouait un peu la comédie pour se forcer à y croire. Il y avait pas mal de blogueurs qui tournaient en rond.
-Tu as vu des pièces qui t'ont marqué ?  
-Il y a beaucoup de rééditions, trop même. J'ai beaucoup aimé ce que propose Omega, la nouvelle Speedmaster dédiée à la face cachée de la lune est très jolie. Les modèles 1948 sont très séduisants. Zenith a réussi à se renouveler sur le design de son Elite, c'est surprenant de faire du neuf avec du vieux mais c'est réussi. Rolex m'a agréablement surpris avec sa GMT mais la Deepsea relookée va demander une loupe pour faire la différence. J'ai vu aussi Bell & Ross qui sait bien se renouveler, c'est sympa.
-Donc une bonne année ?
-Non, je ne dirais pas ça. On voit autant de pièces quand on va chez Bucherer. On les y voit même mieux que dans ce brouhaha. J'ai d'ailleurs pris une résolution, je n'irai plus. Quand on additionne toutes les dépenses, ça revient cher pour voir ce qu'on verra partout dans 6 mois.
-Justement, il y a une ou plusieurs pièces sur lesquelles tu vas craquer ?
-Les 1948 d'Omega, peut-être celle avec la petite seconde mais elle coûte presque 6000 euros et je me demande si le jeu en vaut la chandelle.
-Tu lis beaucoup internet, comment trouves-tu la manière dont il a été rendu compte de Baselworld cette année.
-Ah ! C'était difficile de faire moins. Cela traduit le peu d'enthousiasme autour de cette année. Tout le monde s'est mis en service minimum. Je ne serais pas étonné de nouvelles défections. Pour être précis, je n'ai pas ressenti chez LVMH un engouement terrible pour une présence à Baselworld dans le futur. A vrai dire, l'envie manque partout. Ce qui se disait dans les allées était ça sentait la fin de vie.  
-Et la passion dans tout ça ?
-La passion va se raisonner avec ce que j'ai déjà sans élargir le champ sauf très bonne affaire ou occasion exceptionnelle. Je vais faire des économies !
-Des regrets d'y être allé ?
-Non, j'aurais regretté mais ce que j'ai vu me fait dire stop. Pour trois clés USB et 15 catalogues, ça fait cher le séjour. D'autres amis collectionneurs n'ont pas fait le déplacement et certains sont repartis plus vite que prévu. Je ne sais qui croire quand j'entends que la machine repart. Elle repart dans les journaux mais ce n'est pas la réalité. Patek Philippe a sans doute une autre vision.
-C'est à dire ?
-Ces marques ont un succès linéaire, sans surprise, elles se moquent du contexte car il ne les concerne pas. C'est moins vrai chez Rolex plus tributaire des marchés et le contexte est archi dominant dans des maisons comme Zenith qui sont à l'os. Les marques ont des vécus très disparates.
-Ton budget annuel "montres" est de quel niveau ?
-Ah ... Je dirais 20 000 euros ou entre 15 et 20 000.
-Et le futur ?
-Je me vois plutôt revendre et me resserrer sur des montres que je porte et que je prends plaisir à porter.
-La prochaine manifestation où tu iras ?
-Une expo Apple, car j'ai envie d'une montre connectée et ce que j'ai vu me conforte dans le choix d'Apple.
-Tu sembles amer ?
-Non, saturé de montres, juste saturé et sans envie qui se dégage. Ca ne m'étais jamais arrivé.
-Merci !