Bonjour
-Jeanne ? Jeanne !
-Oui monsieur Mosbilo ?
-Ressortez ma tenue noire avec ma cravate noire.
-Celle pour les enterrements monsieur Mosbilo ?
-Oui et commandez-m'en une deuxième .
-Bien monsieur. A la même taille ?
-Oui et faites moi changer la musique d'ambiance dans les couloirs et les ascenseurs. Faite diffuser de la musique classique, du Chopin.
-Bien monsieur.
-Ah et puis ressortez-moi le courrier type des licenciements, vous savez celui qu'on avait utilisé quand il y avait eu la vache folle.
-Bien monsieur mais vous allez licencier ?
-Ben oui, Jeanne ! Enfin !
-Et moi ? Et moi, monsieur ?
-Ah vous ? Non, vous restez, vous allez faire les courriers et puis vous êtes polyvalente.
-On licencie qui alors ?
-Mais tout le monde Jeanne. Tout le monde sans exception à part vous et moi.
-Mais on va passer toutes les journées à deux, tout seuls ?
-Oui, je le crains.
-Mais à partir de quand ?
-A partir de demain Jeanne …
-Demain ? Et même monsieur Morizot, monsieur Berthier, monsieur Gérard ?
-Oui, tout le monde .
-Et qu'est-ce qu'on va faire toute la journée ?
-Que pensez-vous qu'un homme et une femme seuls puissent faire toute la journée dans une entreprise désertée ?
-Ah mais je saurai vous satisfaire monsieur Mosbilo
-J'y compte bien !
-Par contre je ne prends plus la pilule …
-Et quel rapport ?
-Anal monsieur Mosbilo ou buccal !
-Mais Jeanne ! Nous allons travailler et devoir tout faire, les expéditions, la communication, l'accueil des livraisons, que sais-je encore ! Qu'allez-vous imaginer ? Que votre prise de pilule vient-elle faire là-dedans?
-C'est pour le cas où vous voudriez vous détendre monsieur Mosbilo .
-Jeanne ? Vous croyez que j'ai l'esprit à ça ?
-L'esprit non mais le corps…
-Jeanne pensez à autre chose. S'il vous plait, détendons-nous !
-Ah vous voyez ! Vous y pensez aussi ! On n' a plus que ça à faire !
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