Bonjour
Je dois vous expliquer ce qui m'est arrivé. Il y a quinze jours, je suis allé à la soirée d'une grande marque horlogère d'un grand groupe du luxe et j'ai fait une rencontre extraordinaire. Une blonde qui sentait bon qui avait un visage si délicat qu'on l'eut crue indestructible, un corps magnifique et une démarche gracieuse, oui grâcieuse, cette fille avait une grâce, un maintien inégalé. Aimable avec des sujets de conversations subtiles et de qualité, un potentiel de gentillesse et une éducation parfaite. Vous l'avez compris, j'ai eu le coup de foudre !
Très vite on me l'a présentée et même son nom est merveilleux : Evanessa de Lajacle... C'est beau, non ? C'est noble ! Elle était chargée de la communication des montres Troublart Chaltin. Oui vous lisez bien ! Rien que ça !
On a discuté, je lui ai tapé dans l'oeil. J'avais rentré mon ventre pour dissimuler mon surpoids et comme je bloquais ma respiration, cela m'a donné un accent un peu Anglais...
Comme je vivais avec Suzanne, je n'ai pas attendu et lui ai avoué ma nouvelle passion. Je l'ai quittée et le lendemain nous habitions chez Evanessa. La décoration très design de son appartement m'a totalement séduit et le premier soir, dans la nuit totale de la chambre nous avons fait l'amour 4 heures durant. Je tiens à vous le dire, ce fut un formidable moment.
Au réveil, la lumière a filtré par le volet roulant . Cette lumière sur son visage démaquillé accentuait sa beauté. Je l'ai regardée dormir une heure entière ! Quelle fierté , j'étais avec la femme de ma vie !
Elle s'est réveillé et elle m'a dit " T'es core lô tô " La façon dont elle m'a parlé m'a d'abord fait croire à un accent Albanais ou Slovaque mais elle a immédiatement roté, me laissant très perplexe. Etait-elle en train de plaisanter ? Je lui ai évidemment demandé d'où venait ces propos et elle s'est immédiatement ressaisie, reprenant son accent suave et éclairant à nouveau de sa lumière mes sentiments soudains.
Le soir même, à nouveau nous partagions d'exquis moments quand au moment de jouir, elle hurla "Putain de charognard, bourre moi !" Je dois vous l'avouer pour une fille en charge de la communication des montres Troublart Chaltin, ces propos semblaient un peu crûs mais j'aurais pu n'y pas y prêter attention si mon sexe ne m'avait exprimé son désaccord en cessant toute activité.
D'un seul coup, le charme était tombé et lorsqu'elle me dit " T'as le biscuit qui s'effrite" j'ai du rallumer la lumière.
Je me suis assis sur le lit en tailleur en plaçant les mains sur mon gréviste sans préavis pour dissimuler son mouvement social. En face de moi, Evanessa prit la même posture en tentant de s'assurer qu'il n'y avait aucune reprise du travail. J'écartais ses mains enquétrices et les yeux dans ses lentilles, je lui ai demandé de m'expliquer ce qui motivait ce vocabulaire inattendu...
Elle a repris son accent et comme je restais froid, elle a fini par tout m'avouer. Née dans la creuse, son vrai nom n'était pas Evanessa de Lajacle mais Ginette Bertouillard... Ses parents n'étaient pas gérants d'un Casino mais seulement d'une épicerie Casino... Ils avaient toujours rêvé de voir leur fille se marier avec un milliardaire. Du coup, séduits par la bonne éducation Suisse, ils avaient offert à leur fille 3 ans de préparation dans une école de maintien près de Genève. Dans cette école on avait tout appris à Ginette...Comment parler, comment se tenir à table, comment péter sans être remarquée et comment séduire...L'école avait fait de Ginette une superbe Evanessa de Lajacle. Aucun humain, ne peut renier ses origines et la pauvre Ginette poursuivait la jeune femme en occupant le matin le terrain de son corps et y restait en sommeil jusqu'aux instants de relachement.
Conserver sa nouvelle personnalité demandait 3 heures d'entrainement quotidien ... Ginette m'expliqua que les garçons avaient aussi leur école . Quand un président de marque dit merde, traite sa collaboratrice de pétasse ou se gratte les bourses, il a lui aussi ce petit moment de relachement...
J'en appelle donc à Raymond Latriffette, Gérard Pouillard, Robert Flouchard , Lino Couillute, Edgard Slip, Gino Triquodeupo que vous connaissez sous leurs noms d'école afin qu'il nous disent comment sous un autre nom, ils sont devenus des grands de l'horlogerie et je félicite , oui je félicite Maurice Lacroix , Paul Picot, Emile Péquignet et Jean de Lacour qui ont gardé leur nom stupide pour affronter l'univers impitoyable de l'horlogerie !
J'ai quitté Ginette et je suis retourné avec Suzanne. Chez elle, tout est naturel et quand elle me dit qu'elle m'aime, ce n'est pas une formule.
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