Bonjour
Il est parfois difficile de communiquer. Moi-même qui pourtant n'ai pas de difficulté de ce coté là, je m'avoue fort dépourvu quand je suis face à quelqu'un qui est frappé de surdité ou de mouettitude. Mais je suis épaté quand j'entends certaines histoires.
Figurez-vous qu'en 1954, il y a eu dans une famille du centre de la France un drâme humain comme on frémit à l'idée d'en vivre. Cela se passait un dimanche et le grand fils de la famille d'une vingtaine d'années, déjeunait chez ses parents avec sa fiancée, une belle rousse très fine qui aujourd'hui porte 54 ans et 42 kilos de plus qu'à l'époque des faits .
L'histoire est évidemment authentique et je vous recommande avant de la lire de prendre un verre de remontant et un morceau de chocolat.
Notre jeune homme donc, encore un peu adolescent mais très épris de cette jeune fille décide de faire avec son frère un peu de basket dans la cour de la ferme familiale. Le ballon va malencontreusement se loger dans un grenier à foin dont la porte était restée ouverte pour assurer le séchage des herbes. N'écoutant que son tempérament sportif, notre individu s'élance sur l'échelle, passe au second niveau, pose le pied sur le bord d'une latte en bois et fait basculer l'échelle en arrière alors qu'il reste appuyé sur celle-ci.
Il tombe, et sa fiancée qui assiste à la scéne tente de le rattraper. La jeune fille projetée en arrière fait une mauvaise chute et perd connaissance tandis que son fiancé se fracture le bras et la tête avant à son tour de tomber dans le coma.
Le jeune homme retrouve ses esprits deux jours plus tard et les médecins lui expliquent comment sa fiancée s'est sacrifiée pour lui sauver la vie. Il décide évidemment d'aller la voir et de rester à ses cotés dans la chambre de l'hopital. On lui explique alors, qu'elle n'est plus réactive et n'entend rien. Le jeune homme est mortifié et envahi par un chagrin immense proportionnel au sentiment qu'il a développé pour sa compagne.
Des semaines, puis des mois durant, il vient chaque jour lui parler et lui parler encore, lui déclarer sa flamme et lui expliquer qu'il ne l'abandonnera pas. Il lui prend la main, et lui décrit pendant près d'un an , les saisons qui passent, les amis qui pensent à elle, les beaux jours qu'il projette avec elle, le temps qui s'écoule pas à pas, minute après minute, seconde après seconde...
Le visage de la jeune fille se creuse au point de devenir méconnaissable et le jeune homme dépité, espace ses visistes sans jamais perdre espoir.
Et puis, un an plus tard, un jour d'avril alors que les deux jeunes gens ont leur anniversaire quasi simultané, alors que le jour où aurait du se réaliser leur projet de fête arrive, un mardi , le jeune homme se rend plein de tristesse au chevet de la jeune fille.
Ce mardi sera le dernier marqué par la séparation du silence... Comme à chaque fois, le jeune homme prend délicatement la main de la jeune fille mais à la différence des autres fois, elle plie les doigts pour les resserer sur la main du jeune homme. Quatre jours plus tard, elle ouvrira les yeux et retrouvera l'usage de la parole partiellement après 15 jours ... En 3 mois, la jeune femme retrouvera vie et le couple pourra fonder l'espoir d'une longue histoire commune.
Mais cette résurection n'est pas la chose la plus étonnante. En effet, la jeune femme va durant des semaines expliquer qu'elle a tout entendu et compris de ce qui lui a été dit. Les médecins sceptiques devront reconnaitre que certains de ses souvenirs sont bien la conséquence des propos que lui a tenu le jeune homme pendant sa période de coma.
L'histoire ne dit pas si la jeune femme fut plus attentive éveillée qu'en sommeil, aux déclarations de son compagnons, mais elle enseigne qu'il ne faut pas déduire la surdité du silence et que l'esprit ne partage pas le rythme bilogique de nos enveloppes corporelles. Même un coma n'en viendrait pas à bout.
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