La rumeur dit ( billet)

Donnez-nous une rumeur et nous en ferons une information. L'extraordinaire pouvoir du net est de répandre à la vitesse de l'huile toute rumeur au point de la rendre crédible puis de la faire passer du stade de rumeur à celui d'information.

Le départ d'un président, la cession d'une marque, la sortie d'un nouveau mouvement sont autant de rumeurs qui passent rapidement ces caps. Les marques savent parfois manipuler le net par exemple, en annonçant une augmentation de prix sur un modèle qui va être arrêté ceci afin d'écouler des stocks. Mais le système est à double tranchant car l'info du net a tendance à modifier les images et ceci de façon durable.

Bien sur le pouvoir d'un blog ou d'un forum d'audience modéré reste faible voire inexistant mais dès qu'un site crédible ou de grande audience reprend une info, l'effet "trainée de poudre" n'est pas loin. Le net doit donc passer à l'âge adulte pour filtrer les informations sans spolier les internautes de la connaissance.

Les marques ne se posent pas vraiment la question de l'image d'un site mais bien plus de celle de son lectorat. C'est pareil en matière de communication. Montrez une image très technique de montre parle à 2% de la clientèle , montrer une femme nue avec une montre d'homme parle à 80% du lectorat. Le rapport coût efficacité devient alors sans commune mesure et la marque va vite commettre l'erreur de ne plus parler à ses 2 % d'amateurs. Pourtant, ces 2% peuvent avoir un intérêt s'ils communiquent eux mêmes sur la marque.
Au sein des 2%, il suffit qu'une poignée se répandent sur les forums ou les blogs pour qu'ils donnent à la marque une lisibilité ciblée et crédible auprès d'une population intéressée jusqu'au stade de l'achat.

Il est difficile dans ces conditions de bâtir des plans de communication adaptés aux médias d'aujourd'hui car ce qui séduit les uns repousse les autres et trouver une voie intermédiare ne séduit aucun des deux auditoires.

On peut bien penser à passer une blouse à la demoiselle nue et à lui coller une loupe sur le front mais des marques sans aller jusque là ont déjà tenté de mettre en avant des professionnelles bien faites de l'horlogerie pour en faire des icônes de la marque. Ce fut un fiasco... Le net tue tout et si une personne n'est pas psychologiquement préparée à affronter la meute, le gouffre est au bout du chemin.

Sur le net , on encense un jour ce qu'on lynche le lendemain, il n'y pas de loi, pas de règle on peut détruire ce qu'on aime et aimer ce qu'on détruit. Les marques doivent compter avec ce schéma. Petit à petit, au dela de la conception des sites, au dela de la fabrication graphique et des concepts, c'est le contenu et la manière de les gérer qui deviennent des métiers "en dur" pour professionnels endurcis.

Ni les responsables de communication, ni les écoles de commerce ne forment réellement à cette spécialité qui pourtant est devenue une réalité du monde de la communication et des espaces de vie des individus.
Le net est hyper sensible à tout parfois trop mais il reflète ce que sont les individus, pourquoi serait-il différent ?

Les effets de la communication intempestive y sont maîtrisables et des sociétés de nettoyeurs et de rebatisseurs d'image virtuelle se font jour. Avant 5 ans disent certains spécialistes, la loi et le contrôle de ce média virtuel seront mieux maîtrisés par les professionnels, question d'expérience sans doute.

La rumeur dit que les systèmes d'hébergement commencent à intéresser non plus les informaticiens mais les financiers et les sociétés de communication. Il fallait s'y attendre...