La question est souvent posée ... Mais pourquoi les El Primero n'ont-ils pas de stop-seconde?
Il faut pour répondre à cette question remonter à 1967, en pleine phase de conception de l'échappement du El Primero. On sait en effet, que ce calibre a été conçu par étapes successives, et que la dernière d'entre elles fut la conception de l'échappement sans lubrifiant liquide.
A l'époque, toutes les montres ne sont pas encore équipées d'un stop-seconde, et les concepteurs de Zenith ne portent pas une attention extrême à ce point de détail. La question est pourtant posée d'intégrer ou non un système de stop-seconde. Des essais sont pratiqués et pour réaliser ceux-ci, il faut arrêter le balancier sur un système qui oscille à 5 Hz soit 36'000 alternances par heure. Cela revient à arrêter net une locomotive alors qu'elle est lancée à pleine puissance. Des risques de casse ou celui de fausser le balancier ou les éléments réglants apparaissent trop importants pour donner suite à cette fonction.
Sans aucun doute, en 1967, deux ans avant la présentation du El Primero, la manufacture Zenith n'avait matériellement plus le temps de s'arrêter sur autre chose que la fiabilisation de son mouvement et il était trop tard pour ajouter des éléments de complexité qui auraient encore allongé les délais et alourdi les coûts.
41 ans plus tard, les matériaux ont évolué, et si Zenith est en mesure de présenter une foudroyante avec des roues en silicium, la mise ne place d'un stop-seconde constituerait un atout particulièrement intéressant pour les amateurs. En particulier, le stop-seconde s'impose quasiment sur des montres certifiées "chronomètre", catégorie de modèles que la manufacture multiplie. En effet, l'amateur aime à comparer l'avance de sa montre, le plus souvent avec des systèmes radio-pilotés et ajuster un El Primero demande actuellement un peu de doigté pour faire revenir en arrière la couronne juste ce qu'il faut pour ne pas faire bouger l'aiguille des minutes et arrêter la trotteuse.
Ce mode opératoire est toutefois anti-mécanique et s'il n'entraîne pas un risque de casse, il reste aléatoire dès lors qu'il faut attendre que la trotteuse soit sur 12 pour faire un démarrage qui lui aussi demeure incertain.
Sans aucun doute, le stop-seconde est une évolution souhaitable du El Primero et constitue dorénavant un défi qui ne devrait pas poser de difficultés à Zenith pour satisfaire ceux qui attendent cette petite fonction pratique.
A suivre...
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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).