Historique des Patek Philippe à quantième perpétuel – la suite – les contemporaines
IntroductionDans un post précédent
https://forumamontres.forumactif.com/forumamontre-haute-horlogerie-f24/historique-des-patek-philippe-vintage-a-quantieme-perpetuel-t72097.htm, j’ai abordé la production des quantièmes perpétuels vintage de Patek Philippe.
Je vous propose de découvrir la production contemporaine.
Les quantièmes perpétuels contemporains de Patek Philippe sont fondés sur deux calibres : d’une part, les montres équipées du fameux calibre 240 à micro-rotor et, d’autre part, les montres équipées du calibre 315 et de sa version actualisée, le calibre 324.
Le calibre 240Le calibre 240 a été développé à l’initiative de Philippe Stern et fut la réponse de PP à la crise engendrée par l’avènement du quartz. Il fut lancé en 1977 et sa version à quantième perpétuel date de 1984 (référence 240 Q).
D’un diamètre de 27,5mm et d’une épaisseur de 3,88mm (2,53mm pour la version de base sans quantième annuel), ce calibre doté d’un micro-rotor de 22 carats est considéré comme une véritable œuvre d’art. Toutefois son architecture ne permet d’intégrer ni une seconde au centre ni une petite seconde à 6 heures.
Comparé à son prédécesseur, le 27-460 AT d’une épaisseur de 4,60mm, le calibre 240 était la réponse de PP à la vague des montres ultraplates équipées de mouvements à quartz.
Ce calibre comprend 275 pièces et sa réserve de marche est d’environ 48 heures.
crédit photo: MM magazine
Les montres équipées du calibre 2403940/5140La référence 3940 fut introduite en 1985. D’un diamètre de 36 mm, elle abandonne les guichets pour des cadrans auxiliaires. Il s’agit en soi d’un révolution car auparavant, seul le premier quantième perpétuel jamais produit par PP (référence 97 975) avait adopté une telle présentation. Mon AD m’a toujours affirmé que PP, en lançant le QP 3940 entendait revenir à ses sources en abandonnant les guichets. Les cadrans auxiliaires ont aussi la poésie d’afficher le temps qui passe.
Certains regretteront l’absence d’une aiguille des secondes, d’autres relèveront que le cadran présente un léger déséquilibre avec trois guichets auxiliaires à respectivement 3, 6 et 9 heures et un vide dans le haut du cadran.
Au début de son existence, la référence 3940 était dotée d’un fond plein et d’une boucle à ardillon. Elle fut ultérieurement équipée de deux fonds (transparent à verre saphir et plein) ainsi que d’une déployante.
La toute première série fut fabriquée pour célébrer le jubilée de l’horlogerie Beyer. Cette montre est dotée d’un cadran doré qui fut abandonné. C’est également la montre de Philippe Stern.
crédit photo: PP magazine
La référence 3940 a connu deux types de cadrans :
- le cadran classique à index en obus et aiguilles dauphines ;
- un cadran équipé de chiffres romains et aiguilles sabres qui ne fut pas une réussite absolue (voir plus loin 5038).
La référence actuelle 5140 est une version actualisée de la 3940 avec un diamètre sensiblement plus conséquent de 37mm.
crédit photo: PP website
3945La référence 3945 qui fut produite durant une courte période de temps se caractérise par un boîtier avec bracelet « mesh » intégré très révélateur de l’époque de sa production.
crédit photo: Patrizzi
5040La référence 5040 est un superbe boîtier tortue d’une taille malheureusement un peu chétive à mon humble avis. Elle fut disponibles en deux versions de cadran : d’une part un cadran chemin de fer, chiffres arabes et aiguilles feuilles et, d’autre part, une version bien plus élégante avec des chiffres et aiguilles Breguet (voir plus loin 5041). La 5040 ne figure plus au catalogue.
crédit photo: Patrizzi
5039/5139La 5039 est une version intégrée dans un boîtier classique Calatrava avec lunette « clous de Paris). D’un diamètre de 35mm, la version 5139 a été portée à mm 38mm. Ci-dessous une photo de la 5139.
crédit photo: PP website
5136La 5136 emprunte le boîtier et le bracelet en métal intégré du quantième annuel 5036/1. D’un diamètre de 37mm, elle a également l’épaisseur plus conséquente du quantième annuel.
crédit photo: Patrizzi
Les montres équipées du calibre 240 en séries limitéesLe quantième perpétuel a connu quelques séries limitées.
5038La référence 5038 n’est pas la production la plus heureuse. Il s’agit en fait d’une 3940 dont la décoration a été adaptée. Outre le cadran chiffres romains et aiguilles sabres, la lunette est guillochée.
Elle fut produite à 500 exemplaires en or blanc et cadran noir
5041La 5041 est certainement la référence la plus rare et la plus recherchée par les collectionneurs. Il s’agit d’une version en platine de la 5040 avec chiffres et aiguilles Breguet mais dont le boîtier adopte des formes plus contemporaines et dont la lunette est aplatie par rapport à sa cousine.
5049D’un diamètre de 35mm et uniquement produite en 20 exemplaires en platine, la 5049 apparut en 1989 pour le 200ème anniversaire de la fondation Boodle & Dunthorne.
crédit photo: Patrizzi
Les calibres 315 et 324On ne présente plus le calibre de base 315 qui a succédé aux somptueux 12-600 AT et 27-460 AT. J’ai déjà eu l’occasion de le présenter dans sa version en quantième annuel
https://forumamontres.forumactif.com/forumamontre-haute-horlogerie-f24/revue-d-une-patek-quantieme-annuel-t71605.htm. Il s’agit d’un calibre automatique à rotor central qui est ici équipé de la complication à quantième perpétuel et portant la référence 315 S QR. D’un diamètre de 28mm et d’une épaisseur de 5,25mm, ce calibre comprend 368 pièces et sa réserve de marche est d’environ 48 heures.
Outre le fait qu’il comprend une aiguille des secondes au centre, il se caractérise par une indication rétrograde de la date.
Les différences entre les calibres 315 et 324 sont les suivantes :
- une fréquence portée de 21.600 à 28.800 ;
- un balancier Gyromax comportant respectivement 8 et 4 masselottes.
Ci-dessous une photo du calibre 324.
crédit photo: PP magazine
Les montres équipées des calibres 315/3245050La référence 5050 est la quintessence de l’équilibre. D’un diamètre de 36 mm, son cadran était disponible soit avec des chiffres romains soit avec des index.
Les 3 guichets à respectivement 9, 12 et 3 heures sont parfaitement alignés par rapport à l’indication de la date rétrograde.
La 5050 ne figure plus au catalogue et a été remplacée par la 5059 (elle-même remplacée par la 5159).
Réédition de la 5050Patek Philippe a récemment réédité la référence 5050 en une série très limitée. Les quelques photos que je suis parvenu à trouver indiquent que cette nouvelle version est dotée d’un cadran ardoise. Cette montre ne fut disponible qu’auprès du Salon Patek Philippe de la rue du Rhône à Genève.
crédit photo : ThePurists
5059La 5059 est dotée d’un boîtier officier (pour un bref historique des PP équipées d’un tel boîtier – voir ma réponse dans le post sur une Calatrava
https://forumamontres.forumactif.com/forumamontre-haute-horlogerie-f24/une-calatrava-dont-on-parle-peu-t73913.htm). Ce boîtier comprend un fond à cuvette protégeant le fond en verre saphir.
Cette montre ne laisse pas indifférent. La complexité de son boîtier la rend relativement massive par rapport à un diamètre de 36mm. Elle présente également un élément qui me chagrine : le fait que l’indication de l’année mange littéralement les chiffres 15 et 17 sur l’indication de la date rétrograde.
5159Pour répondre à la mode des montres d’un diamètre plus substantiel, Patek Philippe a fait subir une légère cure d’anabolisants à la référence 5059. La 5159 actuelle se voit dotée du nouveau calibre 324 S QR. Son diamètre a été porté à 38 mm et son cadran est maintenant doté d’un guillochage « Soleil » en son centre. Les chiffres romains ont été allongés. Les aiguilles sont modifiées. Malheureusement, le guichet de l’indication de l’année est toujours aussi mal placé…
crédit photo: PP website
A titre personnel, j’avoue ne pas être totalement emballé par la production contemporaine des quantièmes perpétuels de Patek Philippe. Les références vintage sont insurpassées et demeurent le summum de l’élégance en la matière.