ZEN Rang: Administrateur
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| Sujet: Itinéraire d'un artiste visionnaire 2006-10-18, 15:46 | |
| - Citation :
- Itinéraire d'un artiste visionnaire
18 Octobre 2006
Edité chez Albin Michel, le livre de Nicolas G. Hayek sera en vente dès demain en librairie. Dans une interview exclusive, l'entrepreneur biennois évoque la genèse de cet ouvrage et revient sur quelques épisodes marquants de sa carrière.
Le succès retentissant enregistré l'an dernier outre-Sarine par la version allemande du livre de Nicolas G. Hayek laisse présager un accueil chaleureux de la part du public francophone: intitulée «Au-delà de la saga Swatch», la traduction française des entretiens menés par le journaliste zurichois Friedemann Bartu révèle quelques-unes des nombreuses facettes du sauveur de l'horlogerie suisse: au fil de l'ouvrage de plus de 200 pages préfacé par le top-model Cindy Crawford, le lecteur découvre un Nicolas G. Hayek passionné, visionnaire et exigeant, mais aussi profondément humaniste.
- Nicolas G. Hayek, plutôt que d'aborder votre carrière sous l'angle de l'autobiographie, vous avez choisi de la décrypter à travers le fameux poème «Si», de Rudyard Kipling, des vers qui semblent avoir rythmé votre existence. Pourquoi ce choix?
- Ce livre ne montre en effet qu'une partie des dernières 25 années de ma vie. Pourquoi avoir choisir ce poème? Parce qu'il s'agit d'une œuvre d'art et de littérature avec laquelle ma vie s'identifie très bien.
- Cindy Crawford, qui signe la préface d'«Au-delà de la saga Swatch», vous qualifie d'«entrepreneur pur-sang», un terme que reprend d'ailleurs Friedemann Bartu. Convaincre, persuader, mais aussi séduire, le tout avec un engagement sans faille, est-ce l'un des secrets de votre réussite?
- Oui, le secret, s'il y en a un, c'est aussi que je suis réellement un entrepreneur et non pas un manager.
- Vous vous décrivez volontiers comme «un enfant de six ans doublé d'un patron à l'ancienne». Votre vision du monde semble en effet totalement dénuée d'a priori et de préjugés, mais empreinte d'une fraîcheur et d'une indépendance d'esprit hors du commun. En fait, vous êtes un artiste...
- Oui! Oui! Oui! Bravo, vous l'avez compris! Picasso, par exemple, était aussi un entrepreneur. L'entrepreneur pour moi est un artiste qui crée des idées nouvelles, des richesses nouvelles et des postes de travail qu'il réalise avec courage et persévérance.
- Outre le poème de Kipling, qui est en quelque sorte la colonne vertébrale de votre livre, vous vous référez souvent à de grandes figures artistiques telles que Mozart, de Vinci, Raphaël ou Van Gogh. La beauté est-elle au centre de votre œuvre?
- Ici au Swatch Group, tous mes collaborateurs vous diront que je me répète toujours avec insistance en leur disant que nous devons créer de la beauté, de la beauté, de la beauté.
- Vous évoquez - sans les éluder - tous les problèmes qui ont agité le Swatch Group et le monde horloger au cours des dernières années. Si vous ne deviez garder qu'un seul souvenir (bon ou mauvais) de cette époque, lequel serait-il?
- La grande fête de la cent millionième Swatch en septembre 1992 à Zermatt, avec, entre autres, Jean-Pascal Delamuraz, et la musique spécialement conçue pour Swatch par Jean-Michel Jarre.
- Si la Swatch est évidemment indissociable de votre parcours professionnel, vous semblez toutefois porter une affection particulière à la marque Breguet, un joyau de la haute horlogerie racheté en 1999 et que vous avez littéralement ressuscité. Pourquoi cet attachement?
- La beauté, la beauté, la beauté...
- Vous semblez d'ailleurs avoir beaucoup de points communs avec Abraham Louis Breguet, un Suisse né à Neuchâtel en 1747 et parti à l'âge de 16 ans apprendre l'horlogerie à Paris. Pouvez-vous nous raconter l'histoire de la montre de Marie-Antoinette?
- La montre Marie-Antoinette a été commandée, paraît-il, par un amant de la reine Marie-Antoinette. Elle a été terminée 34 ans après la mort de Marie-Antoinette et quatre ans après la mort de Breguet. Après avoir passé dans les mains de plusieurs collectionneurs, cette montre a été volée à un musée de Jérusalem, et on ne l'a plus jamais retrouvée. Et moi, j'ai décidé de la refaire aujourd'hui.
- Votre attachement à Marie-Antoinette dépasse le cadre horloger puisque les Montres Breguet SA ont financé la restauration du Petit Trianon, au château de Versailles, et que vous soutenez également la rénovation du Pavillons français, du Belvédère et du Rocher. Pourquoi avoir opté pour ce «mécénat»?
- Parce que d'un côté, Marie-Antoinette a été calomniée par des maîtres chanteurs qui habitaient Londres, et d'un autre côté parce qu'elle était une grande admiratrice des montres Breguet.
Propos recueillis par Isabelle Graber Journal du Jura du 18 Octobre _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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