Cette question m'est souvent posée et c'est pourquoi je souhaite vous apporter une explication ou plutôt des explications car les causes sont multiples.
D'abord jusque dans les années 60, Zenith a fabriqué tout ou partie de ses cadrans en particulier ses cadrans en émail. Par contre, la manufacture sur certains modèlse a eu recours à des fabrications faites par des tiers ou d'autres manufactures qui, bien qu'absorbées par Zenith, conservaient une certaine autonomie de fabrication. Ce fut le cas de Le Phare qui livrait des montres réveil (dont nous verrons pourquoi la plupart étaient quant à elles signées et des montres à complications répétitions des quarts ou minutes, chronographes à répétition des minutes et chrono triple quantième et phase de lune etc...
Sur les montres réveils, les volumes commandés à Le Phare (controlé par Zenith à partir de 1915) furent très importants et les cadrans fabriqués par un fournisseur furent signés pour la plupart, le solde étant laissé au libre marquage de distributeurs (anglais souvent) et/ou de Favre Leuba qui distribuait en particulier en Indes et dans les colonies anglaises.
Pour les complications, la signature est rare pour ne pas dire assez exceptionnelle. Cette fois ce sont des ventes en petits volumes et Le Phare livrait ce type de pièces à qui en voulait donc sans marquage et/ou avec un marquage à l'encre et donc effaçables . Sur ces montres, l'effacement est souvent dû à un nettoyage intempestif du cadran à l'essence et peut être ancien ou tardif voire récent. Quand le cadran est signé sur ces complications, c'est que Zenith a fait une commande en volume (C'est à dire des séries de 24 à 48 pièces) ce qui justifiait une fabrication spéciale de cadrans avec des pieds de cadrans implantés en conformité avec le calibre externe. Ces pièces sont très rares en pratique.
Il reste des savonnettes cette fois 100% faites en interne et qui souvent n'ont pas de cadran signé. La raison est cette fois une habitude de ne pas signer ce type de montre et/ou de laisser au distributeur le soin d'apposer son nom. On considérait en effet que la découverte du cadran à chaque ouverture du couvercle créait une nouvelle image à mémoriser... Les revendeurs commandaient donc ces pièces sans signature auprès des marques.
Enfin, il faut citer les montres de poche classiques commandées à Zenith en laissant un libre marquage au distributeur.
Pour la plupart des autres cas, ce sont des "bidouilles", c'est à dire des cadrans rapportés d'autres montres ou de réparation souvent dans les filières ukrainiennes ou bulgares de diffusions de montre d'occasion, des cadrans collés au scotch double face ... Nous ne ferons pas de commentaires sur ces pièces martyrisées y compris au plan mécanique et qui sont plus proches de l'état d'épaves que de montres proprement dites.
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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).