ZEN
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 | | Sujet: le prototype de Solar Impulse volera en 2008 Mar 9 Jan 2007 - 17:51 | |
| - Citation :
- Désormais financé, le prototype de Solar Impulse volera en 2008
le 09 Janvier 2007
Après Solvay et Omega, l'avion solaire de Bertrand Piccard a trouvé le troisième de ses quatre partenaires principaux visés.
L'année 2006 a été exceptionnelle pour l'avancée du projet de Bertrand Piccard. Tant sur le plan financier (65 millions de francs levés à ce
jour) que technique (l'équipe permanente d'ingénieurs est maintenant constituée). Cette année, l'avion solaire va entrer dans une nouvelle phase, celle de la construction de son prototype, comme en témoigne Luiggino Torrigiani, directeur du marketing et du sponsoring de Solar Impulse et membre du comité directeur.
Sur le plan du financement, où en est Solar Impulse aujourd'hui?
Luiggino Torrigiani: Nous avons vécu une année 2006 incroyable, puisque deux sociétés nous ont rejoints en tant que «partenaire
principal»: en mai, c'était l'horloger Omega, et le 19 décembre notre troisième sponsor principal confirmait officiellement son engagement à nos côtés. Son nom sera communiqué dans quelques semaines, mais je peux d'ores et déjà vous dire qu'il s'agit d'une importante entreprise européenne active dans le monde entier. Ces deux sociétés rejoignent ainsi notre premier partenaire principal, la multinationale chimique et pharmaceutique basée en Belgique Solvay, présente depuis octobre 2004. Il ne nous reste donc plus qu'un sponsor principal à trouver, puisqu'il n'y en aura que quatre à être systématiquement identifiés sur l'avion et sur la tenue de l'équipe Solar Impulse. A ce jour, nous avons donc réuni 65 millions de francs (tenant compte de toutes les contributions financières et des contre-prestations) sur un budget global estimé à 100 millions de francs. Ce qui signifie que notre prototype est financé. Sa construction va ainsi pouvoir être lancée, et une partie du financement de l'avion final (pour le tour du monde avec escales) est même assurée. A ces avancées notoires s'ajoute encore le fait que notre équipe d'ingénieurs et d'experts est presque complète.
Pour atteindre ce niveau de financement, vous avez développé une stratégie particulière de sponsoring basée sur le partenariat…
Pour Solar Impulse, il est vrai qu'il ne s'agit pas de sponsoring pur au sens traditionnel du terme. Chez nous, aucune société ne vient uniquement pour y mettre son logo! Nos partenaires nous rejoignent parce qu'ils sont eux-mêmes des entrepreneurs, parce qu'ils croient en notre vision et aux valeurs véhiculées par notre projet, et parce qu'ils veulent apporter leur pierre à l'édifice en participant à ce défi technologique et à cette aventure humaine.
Quelles sont les différentes catégories de sociétés partenaires?
Nous avons créé une stratégie de financement basée sur trois piliers:
le premier concerne les «partenaires officiels», le second les donations à travers la fondation à but non lucratif «Sustainable Flight Foundation» basée en Suisse. Celle-ci reçoit des fonds de sociétés ou d'autres fondations désireuses de financer des programmes de R & D (aéronautique solaire ou pressurisation de la cabine, par exemple). A ce jour, plus de 350.000 francs lui ont été versés. Enfin, le troisième pilier réunit les membres de l'«Angel Programme», qui permet aux individus de participer financièrement à titre personnel au projet de Solar Impulse (contributions de 100.000 ou 500.000 francs), et ainsi de vivre l'évolution du projet «de l'intérieur». Le noyau dur est donc constitué par les «partenaires officiels»?
Effectivement. La plus grosse partie du financement vient de partenariats avec des sociétés commerciales. Nous avons développé quatre niveaux de partenariats officiels avec des droits marketing proportionnels à leurs contributions. Le premier niveau, par ordre d'importance, est occupé par les quatre «partenaires principaux», dont trois ont déjà été trouvés. Ceux-ci bénéficient d'une exclusivité dans leur domaine d'activité et des droits les plus étendus liés au projet.
Viennent ensuite les «partenaires officiels», comme le leader mondial en ingénierie conseil Altran. Ils sont identifiés sur les sites officiels et lors des conférences de presse mais ne sont pas visibles sur l'avion. Cette catégorie jouit également de droits marketing et de publicité étendus ainsi que de l'exclusivité métier. Les troisième et quatrième niveaux sont constitués par les «supporters officiels» (comme Semper à Genève) et les «fournisseurs officiels» (comme Victorinox, les Forces Motrices Bernoises Energie ou la société biennoise Sputnik avec ses produits SolarMax). Des partenariats sont encore réalisables à ces différents niveaux.
Nous disposons également de «partenaires scientifiques et aéronautiques» importants. Nous pouvons ainsi compter sur l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), conseiller scientifique officiel du projet dès son origine; l'Agence spatiale européenne (ESA) avec son programme de transfert de technologies; l'Institut de microtechnique de Neuchâtel (IMT), conseiller dans le domaine des cellules photovoltaïques; l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich
(EPFZ) pour les moteurs RPM; l'Institut Frauenhofer pour la technologie des cellules solaires; l'Ecole Centrale de Lyon pour la régulation des batteries thermiques et l'Institut royal de météo de Bruxelles (IRM), spécialiste en météorologie. Ainsi que sur Dassault Aviation en tant que «partenaire aéronautique et avionneur conseil». A toutes ces sociétés s'ajoutent encore celles qui sont nos partenaires spécialisés (comme Etel, Ruag, AeroFEM, RWE, etc.), ainsi que nos divers fournisseurs, sans qui nous ne pourrions pas construire notre avion solaire.
La Suisse aura un rôle important à jouer
Avez-vous prévu une offre spéciale pour les entreprises suisses ?
Dès le départ, notre objectif a été d'associer les entreprises suisses à notre projet. Dans ce but, nous allons lancer en ce début d'année une nouvelle catégorie de partenaires, celle des officiels «Nationaux». De niveau 2, leurs droits marketing liés à Solar Impulse seront valables pour toute la durée du projet, mais limités au territoire national (suisse pour des entreprises suisses actives uniquement sur le marché suisse) tout comme leurs droits d'exploitation. Selon notre planification, la Suisse aura également un rôle important à jouer, puisque c'est à Dübendorf que nous construirons cette année le prototype de Solar Impulse, et que c'est à Payerne que nous espérons pouvoir effectuer les premiers vols tests dès 2008. Notre vœu est que les entreprises suisses puissent aussi nous accompagner dans la réalisation de notre projet.
Quel rôle va jouer la Suisse romande dans votre projet?
En dehors de Payerne et de son aérodrome pour les vols d'essai, la Suisse romande est étroitement liée à Solar Impulse, et cela de plusieurs manières. Au travers de nos sociétés partenaires tout d'abord, puis des sociétés auxquelles nous avons confié des mandats de recherche ou de fabrication de certaines parties de l'avion (comme Décision de Bertrand Cardis). Sans oublier l'appui fondamental de l'EPFL sur le plan des technologies (matériaux, chaîne énergétique, interface homme-machine, etc.) qui nous place dans une dynamique de recherche synonyme de succès pour nous. – (JLE)
De l'idée à l'envol
2003: étude de la faisabilité d'un avion solaire, réalisé par l'EPFL.
La réponse de l'EPFL est positive, mais c'est un immense défi technologique.
2004-2006: recherche de partenaires et de financement, préparation du projet et mise en place des équipes, planification globale.
2006: constitution d'une équipe de 20 ingénieurs, attribution des mandats de recherche, démarrage de la fabrication du prototype.
2007: construction du prototype à Dübendorf (validation de la faisabilité théorique), simulation avec météo en temps réel, construction du cockpit, assemblage (dès l'été).
2008: fin de la construction du prototype, présentation officielle, vols tests à Payerne (en principe) en automne, homologation officielle. 2009: vols tests de longue durée et distance, vol record de 36 heures (vol de nuit).
2010: construction de l'avion solaire tour du monde dans sa version définitive (à Dübendorf).
2011: en première mondiale, tour du monde de l'avion solaire Solar Impulse avec escales en 5 étapes de 4 à 5 jours, grâce à l'énergie solaire exclusivement. Propos recueillis par Jean-Louis Emmenegger Agefi du 7 Janvier 2007
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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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