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 Les montres du grand-père de Jean-jacques Rousseau et celles de sa descendance ?

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ZEN
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Les montres du grand-père de Jean-jacques Rousseau et celles de sa descendance ? Empty
MessageSujet: Les montres du grand-père de Jean-jacques Rousseau et celles de sa descendance ?   Les montres du grand-père de Jean-jacques Rousseau et celles de sa descendance ? EmptyVen 27 Juil - 13:23

On connait les montres du grand-père de Jean-jacques Rousseau mais on ignoretout de ce que sont devenus les descen,dants de JJ Rousseau et cela sans doute à jamais.

Le musée Patek Philippe à Genève présente jusqu'au 13 octobre 2012, une exposition unique de montres signées Rousseau (plus de 40 pièces) puisque la famille du philosophe était composée de nombreux horlogers...


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Je vous recommande de visiter ce lien de la Fondation de la Haute horlogerie à ce sujet .


A cette occasion, je souhaite vous faire découvrir un texte de Lenôtre en 1897... Un texte chargé d'émotion comme le sont les textes de Rousseau.

Le fils de Jean-Jacques Rousseau

Citation :
Je rencontrai, depuis plusieurs années, à la bibliothèque, un vieil homme de mine peu opulente, mais qui avait attiré mon attention par la conscience qu’il apportait à ses recherches ; je l’avais vu également aux Archives nationales, à Carnavalet, à la préfecture de police, dans tous les endroits de Paris, enfin, où l’on ait chance de picorer les miettes de l’histoire, et nous avions été amenés peu à peu à échanger ,sans nous connaître autrement, quelques mots de politesse.

Un jour, l’ayant trouvé aux archives de l’Assistance publique, où s’entassent, depuis des siècles, les tragiques annales de la misère humaine, je lui demandai quel travail l’amenait, dans cet endroit inexploré.

– Je cherche, me dit-il simplement, les enfants de Jean-Jacques Rousseau.

Tout d’abord je restai saisi : comment ! à notre époque pratique, il se trouvait un homme assez détaché des préoccupations vulgaires pour s’adonner à une si vaine besogne ? Puis, à la réflexion, je compris l’ardente curiosité qui poussait ce sage à débrouiller cet étrange mystère : au lieu de dessécher ses méninges à trouver la solution des logogriphes et des mots carrés qu’offrent les journaux en manière de récréations de la famille, celui-ci avait pris à corps un rébus qui avait vécu et lui avait consacré toute son existence. Retrouver dans l’immense océan des archives le chiffon de papier, le signe, la note tracée en marge d’un registre et reconstituer à l’aide de ce rien un état civil régulier… tout ceux en qui sommeille l’âme d’un explorateur, d’un chasseur ou même d’un simple pêcheur à la ligne, comprendront ce qu’a de passionnant une pareille entreprise.

Depuis lors, j’ai su que mon vieil homme, usé et sans ressources – ces travaux-là n’enrichissent guère – avait quitté Paris et abandonné ses recherches ; je puis donc raconter ce qu’il m’en avait confié : la question pourra peut-être tenter un autre et elle est encore assez obscure pour faire le bonheur de bien des amateurs d’énigmes : jugez-en.

Chacun sait, qu’en dépit des théories qu’il défendait avec tant d’émotion et de charme, Jean-Jacques déposa ses rejetons aux Enfants-Trouvés. A cette époque, grâce aux tours, il était possible de confier un enfant au bureau des pauvres – c’est l’ancien nom de l’Assistance publique, – sans aucune déclaration, sans même que rien n’indiquât l’origine du pauvre bébé ou l’intention du déposant de le réclamer un jour. Cependant, dans l’immense majorité des cas, une initiale, une carte, une médaille, un objet quelconque, cousu dans les langes, et dont l’Administration prenait soigneusement note, permettaient une reconnaissance possible. Le bureau des Pauvres élevait les enfants qui lui étaient ainsi apportés, les baptisait à condition et leur donnait un nom généralement inspiré des qualités ou des défauts physiques des bambins reçus par le tour : l’éveillé, le roux, le grand, le beau, le hideux ; l’aîné et le jeune indiquaient le plus et le moins âgé d’une fournée ; d’autres recevaient le nom du jour ou de la saison de leur arrivée : Pâques, Hiver, Carême, et ils étaient lancés dans la vie sous ces pseudonymes devenus, par l’œuvre des siècles, des noms fort répandus en France.

Or, en 1813, un certain M. Gunther, d’Aix-la-Chapelle, publia dans le Mercure de la Roër un article dont il assurait avoir puisé le sujet aux sources les plus certaines. D’après lui, Rousseau, en 1757, aurait déposé aux Enfants-Trouvés, un fils au bras duquel il avait attaché une carte couverte de caractères hiéroglyphiques. L’enfant fut élevé sous le nom de Germain et recueilli par un riche colon qui, ayant vu périr toute sa famille aux Indes, et désirant s’assurer un héritier, était venu en chercher un aux Enfants-Trouvés et avait adopté le jeune Germain dont la figure intéressante et la douce mélancolie l’avait séduite dès l’abord.

Mais le roman s’empara de l’anecdote et l’on greffa sur ce point de départ très vraisemblable, une intrigue évidemment fantaisiste. Ce qui augmenta la confusion c’est qu’on voulut rapprocher le fait d’un incident dramatique qu’avait rapporté, en ces termes, le 1er août 1791, un journal anglais, The Censor :

« Un voyageur qui était dernièrement à paris, nous mande qu’un jeune homme dont le nom demeure inconnu, est allé à Ermenonville dans les premiers jours de juin et s’est brûlé la cervelle près de l’endroit où le célèbre Rousseau a été enterré.. On n’a pu découvrir encore le motif de cet acte de désespoir… Nous nous souvenons parfaitement d’avoir entendu parler d’un jeune homme qu’on disait être le fils de Rousseau. Il avait découvert son père, il l’avait même vu. Se trouvant en Angleterre après cette intéressante découverte, il communiqua son aventure à quelques personnes qui lui avaient donné des marques particulières d’attention. C’était un jeune homme fortement enclin à la mélancolie. Ses amis disent qu’il passait des heures entières absorbé dans ses rêveries. Il ne prononçait jamais le nom de Rousseau sans être vivement ému. Il paraît cependant qu’il n’avait confié son secret qu’à peu de personnes, probablement par respect pour la mémoire de son père. »

Voilà donc deux faits, parfaitement distincts et qui n’ont perdu toute valeur documentaire que parce qu’on a voulu les amalgamer et faire du Germain des Enfants-Trouvés, le suicidé d’Ermenonville. En tous cas, ces deux faits sont faciles à contrôler : les archives de l’assistance publique contiennent-elles mention de l’adoption d’un enfant trouvé en 1757 par un colon des Indes ? Les registres de la paroisse d’Ermenonville rapportent-ils, à la date de juin 1791, l’inhumation d’un inconnu qui se serait tué au tombeau de Rousseau : telles sont les vérifications qui pourraient amener d’utiles résultats.

Il faut dire que Thiébaut de Berneaud, l’auteur d’un Voyage à l’île des Peupliers, indiquait, en 1826, une autre piste qui semblait assez sérieuse, car elle avait pour point de départ un souvenir personnel difficile à mettre en doute : « Ma mère, dit-il, était connue par son enthousiasme pour Rousseau. En 1790, un jeune homme nouvellement arrivé dans le département des Vosges, où elle était fixée, se présenta à elle comme étant le fils du philosophe. Il déclara qu’il portait sur une épaule et au talon un signe que son père y avait imprimé avant de le mettre aux Enfants-Trouvés et que le secret de sa naissance lui avait été révélé à Genève par M. Moultou, l’ami le plus fidèle de Jean-Jacques. Son intention était de se rendre à Paris et de se faire reconnaître par l’Assemblée nationale : il était, en effet, porteur de lettres de recommandation de M. Moultou dans lesquelles étaient attestés les faits qu’il avançait. Ma famille, ajoutait Thiébaut de Berneaud, fit bon accueil à ce jeune homme ; ses récits avaient un air de vérité capable de séduire les moins crédules. Avant de s’en aller, il nous laissa un portrait de Rousseau qu’il avait modelé lui-même ; ma mère lui donna l’argent nécessaire pour continuer commodément sa route ; de son côté, mon père lui remit plusieurs lettres de recommandation pour Paris. Depuis ce temps-là, malgré toutes nos recherches, nous n’en n’avons plus entendu parler.
N’est-ce point là le suicidé d’Ermenonville ? Vous le voyez, l’énigme se pose, d’autant plus attachante qu’elle semble plu indéchiffrable. De l’aveu de Rousseau même (Confessions, liv. XI) il avait glissé un chiffre dans les langes de l’aîné de ses enfants : il est vrai qu’il ajoute que, quatorze ans plus tard, il lui fut répondu, lorsqu’il présenta ce même chiffre, que l’administration n’était pas en mesure de retrouver l’enfant auquel il s’appliquait : ceci paraît bien invraisemblable.

Mais, si après cent quarante ans, les recherches pouvaient aujourd’hui aboutir, voyez-vous l’étonnement du bon bourgeois à qui l’on viendrait dire : vous êtes l’arrière petit-fils de Jean-Jacques Rousseau. De deux choses l’une : ou il demanderait immédiatement une bonne perception et la croix de la Légion d’honneur… ou ce qui est plus probable, il s’en montrerait très peu flatté. – Mais, entre nous, il y a bien des chances pour que le problème ne soit jamais résolu.



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