ZEN Rang: Administrateur
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| Sujet: Origine des diamants. Prise de conscience tardive en Suisse Mar 6 Fév 2007 - 7:16 | |
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- Prise de conscience tardive en Suisse sur l'origine et la propreté des diamants
GEMMOLOGIE. En 2006, la Suisse a importé 207 kilos de diamants pour une valeur de 2,155 milliards de francs. Bastien Buss Mardi 6 février 2007 Alors que le film Blood Diamond suscite beaucoup d'attention et malgré l'entrée en vigueur du processus de Kimberley pour lutter contre les diamants de la guerre, il est parfois encore ardu de connaître la provenance exacte de ces gemmes.
L'horlogerie, la plus grosse consommatrice de diamants en Suisse devant la bijouterie, éprouve ça et là des difficultés à en définir la traçabilité. Le sertisseur chaux-de-fonnier Gil, qui compte de nombreux clients horlogers, admet, un peu embarrassé et malgré les efforts entrepris, ne pas pouvoir garantir à 100% une origine entièrement propre de ses diamants. «Toutes nos pierres déjà taillées (ndlr: qui échappent au processus de Kimberley) proviennent d'Anvers, capitale mondiale du diamant. Mais impossible de dire en toute certitude d'où elles viennent en amont», indique son patron, Manuel Gil.
Toujours est-il que les montres serties ont la cote. Le carnet de commande de la société Gil ne désemplit pas. S'il n'existe pas de statistiques officielles sur le nombre de montres de ce type produites dans le pays, Patrick Cremers, de la chronométrie lausannoise A l'Emeraude, estime grosso modo qu'un garde-temps sur douze ou quinze est doté de pierres précieuses dans le haut de gamme. En 2006, la Suisse a importé 207 kg de diamants pour une valeur de 2,155 milliards de francs.
Pour Ramon Cortes, gemmologiste et fondateur du site diams.ch, il faut désormais aller plus loin: il veut lancer un label de qualité pour accroître la transparence, comme l'a annoncé le Matin Dimanche. Il en appelle à la Fédération de l'industrie horlogère suisse (FH) pour améliorer la situation.
Sous pression, les professionnels commencent à réagir. L'Association suisse des magasins spécialisés dans l'horlogerie et la bijouterie a adopté une charte éthique l'an passé, soit plus de trois ans après Kimberley. Le moins qu'on puisse dire, c'est que l'origine des gemmes blanches ne faisait jusqu'à présent de loin pas partie des préoccupations de la branche. Ainsi, dans un sondage mené en 2004 par Amnesty International, 33% des professionnels helvétiques avouaient ne jamais demander un certificat de garantie à leurs fournisseurs.
1 à 3% de diamants douteux
A ce jour, seulement 400 des 750 membres des magasins spécialisés ont souscrit au nouveau code éthique. Cela ne suffit pas à assurer une propreté irréprochable des diamants. «La Suisse n'est plus aussi sale qu'en 2000 mais doit faire encore de nombreux efforts. Surtout au niveau des contrôles, qui restent insuffisants», de l'avis de Danièle Gosteli Hauser, en charge du dossier auprès d'Amnesty International. Selon des chiffres à prendre avec précaution, quelque 1 à 3% des diamants importés ou transitant en Suisse pourraient être suspects. Au niveau mondial, les ventes émanant de pays en guerre sont passées, de 7 à 14% il y a dix ans, à 5%. Ramon Cortes se montre plus virulent. «Il y a des bijoutiers qui ne se préoccupent guère de la provenance des diamants.» Selon lui, certaines pierres douteuses circuleraient sous le manteau http://www.letemps.ch/template/economie.asp?page=9&article=199802 _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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