On est en 1893, il y a 120 ans . L'exposition universelle de Chicago ouverte le 1er mai fermera ses portes le 3 octobre. Elle est organisée pour commémorer le 400ème anniversaire de l'arrivée de Christophe Colomb dans le nouveau monde. L'exposition sera un énorme succès avec plus de 27 millions de visiteurs.
L'attraction phare de l'exposition est la grande roue, une roue haute de 80 mètres, la plus grande jamais construite à l'époque.
Le pavillon russe resplendit de beauté...
Buffalo Bill est l'un des plus illustres visiteurs de l'exposition ...
A chaque Exposition internationale, les firmes horlogères américaines rivalisent d'astuces pour faire une démonstration de leur capacité industrielle à produire des montres dont les mouvements sont composés de pièces totalement interchageables. Cette maîtrise industrielle absolue laisse encore dubitatifs une bonne partie des patrons des grandes marques suisses qui vont en Amérique autant pour sonder les marchés que pour y prendre modèle de l'organisation du travail dans leurs manufactures.
Un des premiers calibres WalthamDepuis l'exposition de 1876 à Philadelphie, l'American watch Company (Waltham) fait image de leader industriel et connait une productivité énorme. Les volumes annuels produits sont 5 à 6 fois supérieurs à ceux fabriqués par les plus grandes maisons suisses. Les manufactures américaines ne s'encombrent pas avec la fabrication des boites de montres. Ce sont la plupart du temps, Elgin étant l'une des plus grandes exceptions, des maisons spécialisées qui fabriquent ces boites avec en majorité des modèles plaqués or qui ont la faveur des Américains, un peu réticents à l'argent qui ternit et à l'or trop cher en version 18 carats et pas assez beau en 14 carats.
Les fabricants de boites revendiquent non pas la qualité de sous-traitant ce qui leur vaut en Suisse d'être totalement inconnus du plublics mais c'est de quasi "Co-fabricants" des montres ... La concurrence de ces créateurs de boites est sévère et les plus grandes maisons sont donc légitimement présentes lors de cette exposition de Chicago avec des échantillons de leurs fabrication présentés autant aux professionnels qu'aux simples visiteurs.
Tous repartent du stand de
"Keystone Watch case C°" avec un petit cadeau gros comme une pièce de monnaie et qui n'est autre qu'un ouvre montre de poche. On dirait aujourd'hui que ce "Goodie" fleure bon l'histoire ... La firme en distribue des centaines . Comme tous les objets publicitaires, des milliers ont disparu à travers le temps mais en voici un égaré aujourd'hui sur le vieux continent ...
Objet charmant et désuet , l'ouvre montre n'est plus aujourd'hui offert aux amateurs de montres (et pour cause) , il traduit une tradition passée même si quelques marques suisses offrent encore des petits couteaux à vocation "horlogère".
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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).