Actu:Le fournisseur horloger STM passe sous pavillon chinois

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Le fournisseur horloger STM passe sous pavillon chinois


INDUSTRIE. Le géant hongkongais Peace Mark a repris les sociétés SFT, Soprod et Indtec au nez et à la barbe de LVMH. Les emplois sont maintenus. Vers une véritable alternative au Swatch Group?


Bastien Buss
Mardi 25 septembre 2007

Pour un horloger neuchâtelois, «c'est tout simplement le loup qui entre dans la bergerie des mouvements horlogers». Si la rumeur circulait depuis quelque temps, sa concrétisation n'en constitue pas moins un véritable séisme pour l'horlogerie suisse. La Chine, plus précisément le groupe Peace Mark, coté à la bourse de Hongkong, s'empare du numéro trois mondial des mouvements à quartz et acteur d'importance dans ceux mécaniques. La société genevoise de private equity Leman Capital a en effet cédé le fournisseur horloger STM, qui comprend les entreprises Soprod, Indtec, Swiss Ebauches, ainsi que d'autres entités plus petites. Le contrat a été signé jeudi soir. Une information confirmée au Temps par une source interne à Leman Capital, qui avait racheté SFT en 2001 et Soprod en 2005. Le montant de la transaction n'a pas été divulgué. Les quelque 1500 employés seront repris, à savoir les 154 basés à Sion, la septantaine du site des Reussilles (BE) et les 1200 basés en Chine.

SFT suscitait de nombreuses convoitises. Le groupe LVMH (MC.PA) s'est ainsi fait damer le pion, puisque via sa marque horlogère Tag Heuer, le numéro un mondial du luxe était sur les rangs. C'est dire si l'arrivée stratégique de Peace Mark au cœur du dispositif des mouvements de montres suisses ne passe pas inaperçue et que toutes les conséquences sont encore difficiles à percevoir.

Prestigieux clients

Le groupe STM compte comme clients les plus belles écuries de l'industrie horlogère suisse, comme Rolex ou encore Patek Philippe. De son côté, Peace Mark est un géant de la fabrication, du design et de la distribution horlogère en Asie. Possédant déjà la suisse Milus, il écoule de nombreuses autres marques en Chine, notamment Rolex. Le groupe, employant 5000 personnes, produit 14 millions de montres par année (alors que la Suisse en fabrique 25 millions) et a réalisé lors de l'exercice clôturé fin mars 2007 un chiffre d'affaires de 458 millions de francs (+35% par rapport à 2006), pour un bénéfice de 45 millions. Son action a gagné plus de 50% ces six derniers mois. Quid de l'avenir? STM sera certainement recapitalisé. Si les Chinois investissent massivement, le groupe pourra concrétiser de nombreux projets - mouvements et autres composants - qui dorment dans ses tiroirs, faute de moyens pour les réaliser. Ainsi, STM pourrait enfin devenir ce qu'elle a toujours désiré être: le Swatch (UHR.VX) Group se trouve face à une offre alternative qui a les moyens de ses ambitions, selon le magazine Business Montres. Ce d'autant plus qu'ETA, filiale du numéro un mondial, va gentiment commencer à réduire ses livraisons d'ébauches. Par ailleurs, «c'est une occasion ratée pour nous, horlogers indépendants, d'acquérir ce genre de compétences», regrette un acteur vaudois.

Ce n'est pas la première fois que des Chinois acquièrent des intérêts horlogers suisses. TechnoTime, également fabricant de composants et de mouvements, est de manière indirecte sous le contrôle d'un milliardaire hongkongais. Dickson Concepts Group détient pour sa part la marque Bertolucci. A voir l'appétit chinois, d'autres opérations suivront certainement.



Usine et coffre-fort du monde
Commentaire.
Jean-Claude Péclet

Vendredi prochain, Pékin dévoilera les contours du fonds d'investissement dont il a annoncé la création pour valoriser une partie des colossales réserves de la Chine - plus de mille milliards de dollars.

La puissance chinoise se manifeste désormais chaque jour ou presque. Le rachat du No 3 mondial des mouvements horlogers à quartz en est un signe. Il est trop tôt pour dire si c'est aussi le signe du déclin des horlogers suisses indépendants qui, face au quasi-monopole de Swatch Group dans les ébauches, n'ont pas réussi à s'unir pour constituer un pôle alternatif crédible: les efforts prometteurs enregistrés dans ce sens il y a deux ans semblent s'être dissous. Pour les fabricants de montres mécaniques non-Swatch, le compte à rebours est désormais enclenché.

La puissance chinoise se manifeste aussi dans le spectaculaire revirement de Mattel, accueilli avec le sourire que l'on devine à Pékin. Accusateur hier, le No 1 mondial du jouet s'est transformé en repenti bêlant. Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour assurer ses affaires dans la «plus grande usine du monde»

http://www.letemps.ch/template/economie.asp?page=9&article=215557

Ce type de situation est tout de même la démonstration d'un état d'esprit de l'industrie du luxe qui génére des marges importantes mais investit dans les outils de production de manière pour le moins dispersée et pas toujours cohérente.
Richemont rachète Dubuis mais l'outil en vallait-il la peine ? Les calibres sont-il fiabilisés ? N'aurait-il pas été moins onéreux d'acheter un parc de machines neuves et de lancer une production à plus grande échelle ? Peut-on fiabiliser des calibres produits à 2500 exemplaires par an ?
L'impression est que tout le monde se sert mais n'anticipe pas l'avenir ni en matère de formation d'horloger, ni en investissements durables comme si la bulle ne laissait aucune illusion.
On gére des effets d'annonces, l'immédiat et au final une fois que la bulle éclatera on reviendra vers le sac à main, la frite surgelée et la lessive.

Un point de vue que je partage complètement avec toi, Zen !

suisse ébauche était déjà en chine et même citer comme entreprise modèle !!!
mais ce n'est pas parce qu'il sont chinois qu'il vont scier la branche sur laquelle il vienne de s'asseoir !!
le haut de gamme restera suisse ! la bataille sera sur le bas et moyenne gamme !
de plus les chinois étant assez chauvin malgré tout il vont développer leur propre haut de gamme pour leur marche et des trucs que l'on jugera importable ici !!

Article très informatif, merci Zen ,

Tout ceci me laisse bien dubitatif

Bien malin celui qui peut dire aujourd'hui ce que sera le monde horloger dans 10 ans, nos montres seront-elles toujours swiss made mais chinese thought et chinese financed ou resteront-elles swiss made, swiss thought et seulement chinese financed pour certaines ?

Il suffit de ne pas mentionner China quelque part et faire comme de rien n'était.

Citation :

les 154 basés à Sion, la septantaine du site des Reussilles (BE) et les 1200 basés en Chine.

on reste dans une ceratine logique...124 emplois sauvés en suisse, tant mieux.

La chine s'est réveillée et va nous bouffer avec sa main d'oeuvre à 3€. Seule survivra peut-être l'industrie du très haut de gamme, en attendant la progrssion des salaires et du niveau de vie chinois; mais ça va prendre qq années, en attendant que nous retrouvions en // une main d'oeuvre plus compétitive (voeu pieux si la cgt et sud continuent d'exister)

Emplois sauvés en Suisse? Peut-être mais pour combien de temps? Le temps de faire venir des Chinois en formation, et ensuite de délocaliser l'outil de production pour qu'il soit (soi-disant) plus près de ses plus gros marchés.
Le ver est dans le fruit, et le haut de gamme Suisse ferait bien de regarder à long terme et non pas comme dans une logique d'actionnaire à 3 mois!

Panama

qui a sauvé l'horlogerie suisse il y a 30 ans ?
qui contribue à sa mort maintenant en arretant ou presque les livraisons de mouvements ?
qui entre ces deux epoques est passé de riche à immensement riche ?

cherchez l'erreur .. on va revivre un jour pas si lointain la nouvelle mort de l'horlogerie suisse , c'est obligatoire ,entre les money makers et les designers fous..