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 Procès Swissair: retour sur les compétences d'administrateur

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ZEN
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MessageSujet: Procès Swissair: retour sur les compétences d'administrateur   Procès Swissair: retour sur les compétences d'administrateur EmptyMar 20 Fév 2007 - 7:28

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Procès Swissair: retour sur les compétences d'administrateur




GOUVERNANCE. Pour justifier la présence d'une personne au sein d'un conseil d'administration, il faut tenir compte de l'ensemble des compétences dans l'équipe et juger si elle est équilibrée.


Dominique Freymond, Administrateur indépendant, consultant en gouvernance d'entreprise

Lundi 12 février 2007

Quels critères adopter pour définir les compétences requises d'un administrateur? Comment juger si le profil d'une personnalité est en adéquation avec les besoins d'un conseil d'administration? Est-ce que les membres du conseil du SR Group devaient tous maîtriser les questions en relation avec l'industrie des transports aériens? Que fait notre astronaute national Claude Nicollier chez Swatch? Et Monika Ribar, CEO de l'entreprise mondiale de logistique Panalpina chez Logitech? Le grand public - et parfois les médias - conclut un peu vite que le réseau de relations (appelé «filz» à Zurich) est à l'origine de telle ou telle nomination. Mais c'est voir les choses par le petit bout de la lorgnette, même s'il est bien utile de disposer d'un tel réseau.

Mais pour juger si un candidat au poste d'administrateur possède le bon profil, différents aspects sont à prendre en considération. Tout d'abord, il faut tenir compte de l'ensemble du cursus et des activités. Ensuite, il faut avoir à l'esprit qu'il va s'intégrer dans un ensemble - le conseil d'administration - dont les éléments doivent être complémentaires. Enfin, il faut tenir compte du rôle spécifique de l'administrateur, orienté vers des questions stratégiques et dans une perspective de moyen et long terme, différent de celui d'un directeur général, d'un patron, plus spécifiquement opérationnel. Deux exemples en guise d'illustration.

Monika Ribar a fait une brillante carrière au sein du groupe Panalpina en assumant successivement le rôle de Chief Information Officer pendant cinq années, puis celui de Chief Financial Officer entre 2005 et 2006, avant de devenir Chief Executive Officer. D'autre part, elle est membre du conseil d'administration de la banque privée Julius Bär depuis 2002. Elle a donc accumulé de l'expérience dans la logistique, la finance et les technologies de l'information, toutes compétences utiles à Logitech (LOGN.S), entreprise multinationale qui dispose d'un centre de production à Taïwan et qui distribue ses produits dans plus de 100 pays. De plus Logitech est cotée en Bourse, en Suisse et aux Etats-Unis, ce qui requiert un reporting financier fréquent et complexe. La présence de Monika Ribar au sein du conseil d'administration de Logitech est donc parfaitement appropriée.

Claude Nicollier a été nommé au conseil d'administration du groupe Swatch (UHR.VX) en 2004 bien qu'il soit totalement inexpérimenté dans la conduite traditionnelle des affaires et qu'il n'ait jamais siégé dans un conseil d'administration. Sa présence se justifie-t-elle uniquement par des raisons de marketing, comme celle d'un John Travolta dans les campagnes de publicité de Breitling? A ce jour, nous n'avons pas vu de publicité avec Claude Nicollier portant deux montres Swatch au poignet... Le conseil d'administration de Swatch est composé de huit membres, réunit de nombreuses compétences dans les domaines de l'horlogerie, du marketing, de la vente et distribution sur le plan international ainsi que de la production industrielle avec des personnalités comme Ernst Tanner (Johnson (JNJ) & Johnson puis Lindt (LISN.S) & Sprüngli) ou Johann Niklaus Schneider-Ammann, président et délégué du conseil d'administration des entreprises Ammann, président de Swissmem et conseiller national. Un spécialiste de plus dans ces domaines n'apporterait pas une valeur ajoutée significative. Par contre, l'approche rigoureuse des processus de vol de la NASA, l'entraînement et la discipline des pilotes militaires, la formation scientifique et l'approche très pragmatique de l'ingénieur Claude Nicollier, sa capacité à communiquer de façon très didactique, sont des atouts précieux qui contribuent au bon développement du groupe. Sa vision pragmatique et scientifique des problèmes peut l'amener à poser des questions de bon sens qui risqueraient d'échapper aux autres membres du conseil.

La présence de directeurs généraux dans un conseil d'administration présente l'avantage de l'information et de la transmission mais est aussi source de difficultés. Tout d'abord pour une simple question de disponibilité, car la direction opérationnelle d'une entreprise requiert une attention quotidienne. Heureusement, un certain nombre de CEO savent s'entourer et disposent, grâce à une bonne délégation des tâches, d'assez de temps pour siéger dans un conseil d'administration.

Une autre difficulté découle de la différence de culture entre la direction d'une entreprise et son conseil d'administration. Les administrateurs ne doivent pas, en principe, se mêler des activités opérationnelles sauf en situation de crise majeure. Un directeur doit donc être capable de penser différemment selon la casquette qu'il porte dans ses activités. Ernesto Bertarelli peut sûrement apporter une meilleure contribution au conseil d'administration de UBS (UBSN.VX) depuis qu'il a vendu Serono (SEO.VX). Il a l'expérience opérationnelle et maintenant le recul nécessaire pour penser stratégie au sein de ce conseil. De plus, son indépendance financière lui donne une liberté d'action et d'expression fort utiles. Quant à l'éventuel conflit d'intérêt lié à Alinghi et au sponsoring de UBS, il perd de son importance.

Pour justifier ou non la présence d'une personne spécifique au sein d'un conseil d'administration, il faut donc examiner ses potentialités en fonction de son expérience, de sa personnalité, de ses succès et de ses échecs. Il faut tenir compte ensuite de l'ensemble des compétences et expériences réunies dans l'équipe que forme le conseil d'administration et juger si cette équipe est équilibrée. Si ce n'est pas le cas, c'est au président, ou éventuellement aux actionnaires, de rechercher et de proposer des candidats avec des profils complémentaires.



http://www.letemps.ch/template/finance.asp?page=23&article=200215

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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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