On sait que l'ancêtre du El Primero est né cinq générations plus tôt vers 1915 quand la manufacture a commencé à diffuser largement son chronographe de poche entièrement conçu et fabriqué au sein de la manufacture. Ce que l'on sait moins, c'est qu'avant de l'inscrire au catalogue définitivement, Zenith a diffusé quelques pièces. Ce chrono est né d'une idée cultivée par James Favre qui avait remplacé en 1911 Georges Favre Jacot, idée qu'il fallait accompagner de nouvelles formes de besoins pour ce type de pièces demandées par les automobilistes, les armées et les ingénieurs des industries naissantes qui avaient besoin de cadencer le travail des ouvriers.
Les chronos de Zenith de cette époque puis jusqu'aux années 30 ont 4 finitions :
Dorée
Rhodiée lisse
Rhodiée à cotes de Genève larges
Rhodiée à petit carreau damassés
Le fait est qu'il en existe une cinquième que très peu ont déjà vue et qui est extrêment rare. Faites pour le marché américain et contrairement à ce que l'on pourrait penser, elle est très ancienne et témoigne du souci très tôt exprimé de James Favre de partir à la conquête du marché américain. Cette pièce, fort rare est de 1913. Son cadran, sans télémètre ni tachymètre démontre une recherche de lisibilité du seul temps chonométré sans besoin de conversion. Son numéro de série le place dans les toutes premières piéces de ce type jamais produites à une époque où le chrono n'est pas encore dans les catalogues commerciaux et où son exploitation commence à peine. Sans aller jusqu'à parler de prototype, il n'est pas douteux qu'il est une pièce isolée qui a servi à tester le produit auprès d'utilisateurs.
La finition exceptionnelle situe la diffusion de la pièce aux Etats-Unis où James Favre allait souvent pour y installer la marque. La présence d'une côte de Genève fine, d'un dessin gravé et du rhodiage sont autant d'exceptions dans le traitement de ce mouvement qui, il y a pile 100 ans, envoyait le signal à l'autre bout du monde des chronographes d'exception que la manufacture allait produire... L'aïeul du El Primero était particulièrement beau, pas étonnant que le descendant soit si réussi ...
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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).