Lorsque Luc m’a averti du lieu que nous allions visiter, je m’attendais à un spectacle horloger agréable, des amis, de belles montres, un bon repas.
Mais une fois que nous avons passé le pas de porte des Ambassadeurs, je me suis vite rendu compte que mon ressenti était loin de la réalité,
que la soirée allait être au-dessus de mon espérance.
Et la soirée fut extraordinaire !
Nous avons été accueillis par son directeur, M. Ignaz Steg qui nous a fait une petite présentation de la maison.
Avec sa simplicité des mots et son agréable accent, il a tout de suite su capter notre attention.
Sa modestie ne vous laisse pas imaginer, qu’au-delà de sa grande connaissance horlogère, il maîtrise plus de sept langues, rien que cela !
La boutique, au centre-ville de Genève a été conçue pour que l’on se sente comme chez soi. Un peu comme dans un lieu de convivialité horlogère.
On a envie d’y flâner, un peu comme dans un musée, mais en prime, avec le droit de toucher !
Les montres que M. Steg a réuni pour cette soirée composèrent un plateau des plus prestigieux.
Cette exclusivité mérite un chapeau bas aux Ambassadeurs et prouve que l’entreprise est très proche des manufactures.
Ce qui facilite la tâche pour transmettre une passion de la vente aux clients de tous horizons.
Nous nous sommes installés dans un
ESPACE CONNAISSEURS tout confort pour pouvoir apprécier au mieux les œuvres que je me réjouis de vous présenter.
Voici une sélection des objets que nous avons eu droit de voir, toucher, de porter.
Avant tout, je vous demande votre indulgence pour les photos, étant faites à main levée dans une lumière imposée.
A mon sens, la qualité des images ne rend pas suffisamment honneur à ces garde-temps.
URWERK UR-1001Si Dark Vador avait une montre Gousset, cela aurait été une Urwerk 1001.
Noire, sombre, lourde et futuriste, ton garde temps tu choisiras.
Une brique taillée dans la masse de l’étoile noire !
Produite à 8 exemplaires, elle vous indique les secondes, les minutes, l’heure, le jour, la nuit, le mois…
Mais aussi les années, les centaines d’années et même les milliers d’années !
La petite ombre au tableau est que si la montre est capable de tenir compte des mois à 30 et 31 jours,
elle ne tient pas compte du mois de février et encore moins des années bissextiles. Dommage.
Avec son poids et la robustesse apparente de la pièce, il semble évident qu’elle vous indiquera l’heure pour vous et vos descendances sur plusieurs générations.
Mais attention : pour autant que vous lui changiez bien l’huile de temps à autre.
Fort heureusement, elle est équipée d’un indicateur de l’état de l’huile, ou plutôt d’un indicateur du moment de son remplacement. Ouf, on est sauvé !
Elle se remonte avec un rotor unidirectionnel et possède une réserve de marche de 39 heures.
Son boîtier est en acier traité avec de l’aluminium, du titane et du nitrite.
Des dimensions de 106mm x 62mm x 23mm pour un poids inconnu, mais pas léger ! Vous avez une brique !
URWERK UR-110PT.La montre Anakin skywalker?
Blague à part, une montre mécanique à remontage automatique, 39 heures de réserve de marche, un rotor unidirectionnel régulé par une double turbine, avec l’indicateur de jour/nuit.
Heures et minutes et son indicateur de changement d’huile (5ans).
C’est une montre qui a un look qui ne m’émerveille pas sur le poignet, mais qui vous laisse en admiration devant sa technicité bien visible grâce à son grand verre en saphir.
Et quand on regarde le principe de fonctionnement, la complexité mécanique, on fait vite abstraction du reste qui n’est finalement qu’une question d’appréciation personnelle.
Harry Winston Opus 12Je sais ce que vous vous dites :
- Non ? Vous avez pu avoir une Opus 12 ?
- Et oui les amis…
Sûrement la plus extraordinaire qu’ils ont réalisée. Un mouvement mécanique à remontage manuel atypique.
Les aiguilles 1/12 d’heure font un changement de garde toutes les cinq minutes sur elles-mêmes, avec un « clic » extraordinaire.
Impossible de pouvoir la garder au poignet si vous souhaitez passer une nuit au calme, mais comme c’est beau d’entendre la mécanique ! Elle est vivante !
L’aiguille des minutes est rétrograde, une autre est là pour la petite seconde.
Un objet réalisé à 120 unités. Le boîtier est en or blanc et étanche à environ 30m.
On ne peut pas rester indifférent à une telle prouesse de micro-mécanique. Même si le boîtier aurait mérité une finition un peu plus élaborée qu’un simple sablage.
Cartier Santos Dumont Squelette
D’abord une prouesse mais surtout une valeur de référence reconnaissable. Une icône pour les non-initiés!
Un calibre maison, sur un pont ajouré en forme des chiffres romains. Comme c’est malin !
Une montre mécanique à remontage manuel composée de 130 pièces. Une véritable identité dans la catégorie sport-chic !
Cartier Rotonde tourbillon volant squeletteNous voilà encore une fois, face à une prouesse technologique, tout en élégance.
Avec un diamètre de 45 mm, une montre super aérée, légère et simple, un tourbillon pour donner l’heure et les minutes.
Une édition limitée à 100 exemplaires.
Le boîtier en or blanc, soutient un mouvement mécanique à remontage manuel pour une réserve de marche d’environ 50 heures.
Le squelettage est réalisé sur le même principe que la version Santos Dumont. Le tout avec un tourbillon volant tout en splendeur.
Et sinon, vous aimez le classique ? Alors voici la …
GIRARD-PERREGAUX Tourbillon sous trois ponts d’orRien que le nom est déjà toute une poésie en soit.
Même si ici nous avons affaire à une montre limitée à 50 unités, le côté intemporel de l’objet vous donne le sentiment qu’elle est connue depuis bien longtemps.
La marque a su faire un changement discret, sans perturber les habitudes.
Cette pièce en or blanc est équipée d’un mouvement mécanique avec une réserve de marche d’environ 48 heures.
Son diamètre de 41 mm et son tourbillon suspendu sous le troisième pont, … tout cela me laisse rêveur.
Malgré que j’apprécie tout particulièrement la vue de la mécanique, j’émets un petit regret sur la largeur des ponts qui gâche un peu la vue, et ceci malgré son ajournement déjà plus léger que sur les précédentes éditions.
Son fond transparent n’est pas dénué de sens puisqu’il y a quand-même quelque chose de réussi à y voir !
LANGE & SOHNE - Datograph perpétuelChronographe à rattrapante et quantième perpétuel. Montre à phase de lune (réglage à modifier tous les 122 ans), intégration des années bissextiles, compteur de précision à minutes sautantes. Calibre manufacture L952.1 doté de 556 composants. Boîtier de 41 mm en or.
Tout est dit…non ?
Devant un article hors pair que nous a réalisé notre maître des lieux à propos de la version platine, je vais économiser les bouts de mes doigts délicats sur les touches de mon clavier en vous renvoyant directement vers un article parfaitement écrit par Zen.
ICIPeut-on rester indifférent devant un tel travail ? Comme je regrette de n’avoir d’images plus nettes !
C’est presque un pêché de la porter à l’endroit ! Sachant que toutes les gravures sont faites à la main, on pourrait passer des heures à apprécier tous ces détails. Hypnotique.
Roger Dubuis-Excalibur double tourbillon squelette.
« Unique, ce double tourbillon squelette est une véritable expression de Haute Horlogerie contemporaine signée Roger Dubuis ».
C’est ainsi que commence la description de la montre sur le site officiel.
Equipée de deux tourbillons minute avec un différentiel, qui a pour objectif de faire fonctionner la montre avec la moyenne des deux afin d’obtenir une plus grande précision : Ha !
Quoi de plus représentatif de l’art horloger ?!
C’est totalement inutile et tellement magique à la fois!
Un boîtier en titane d’un diamètre très contemporain de 45 mm, sur un mouvement mécanique à remontage manuel - composé de 319 éléments - avec une réserve de marche de 48 heures. Les ponts sont tellement fins que je m’interroge comment cela peut tenir. Une telle transparence est si ravissante qu’une maîtrise de sa pilosité est requise pour un beau porté.
Cabestan tourbillon vertical.Un ovni horloger à mouvement mécanique et remontage manuel par levier débrayable et dynamométrique, avec une réserve de marche de 72 h.
Mais c’est quoi un levier débrayable ?
La singularité de cette montre, déjà bien atypique, est que l’on trouve dans sa boucle de fermeture du bracelet, une petite trappe qui cache un levier.
Comme on peut l’apercevoir sur l’image ci-dessous.
Il vous suffit de le décrocher de son logement, et de le positionner dans les orifices (oui, il y a plusieurs orifices) soit pour remonter la montre, soit pour régler l’heure par quelques mouvements rotatifs.
Une manœuvre scabreuse, je vous assure.
Car le levier est petit, les trois trous de centrages sont asymétriques et le système de maintien du levier est…. Bref… C’est scabreux !
Etonnant sur le principe, mais comment faire autrement ?
Je n’en ai pas la moindre idée. Il faut rentrer dans l’esprit un peu fou du concepteur et tout ira bien !
Admirez cette chaîne, cette mécanique, cette forme.
Savez-vous que le système d’entrainement des tambours fonctionne comme un treuil ? 450 maillons pour la chaîne qui fait partie d’un tout composé de 1352 pièces ! Ils sont fous !
Je n’ai jamais vu quelque-chose de semblable. Déconcertant, un peu comme si l’on voyait un vieil objet, mais en même temps totalement futuriste.
Est-ce vraiment esthétique une fois passée au poignet ? Dans quelle catégorie faut-il la placer ? Tant de questions auxquelles je ne suis pas du tout capable de répondre. Bel exploit dans tous les cas !
Jeager-Lecoultre Master Repetition Minute Non, ce n’est pas son mouvement mécanique à remontage manuel avec une réserve de marche de 8 jours qui est extraordinaire.
Ni sa finition irréprochable du haut de ses 44 mm de diamètre taillé dans de l’or rose raffiné, … mais son ding-dong mélodieux, doux, puissant qu’elle émet lorsqu’on se prend de plaisir à armer la commande de la répétition. Un instant de pur bonheur.
Il parait que la prouesse n’impressionne plus l’amateur. Le coût est sa plus grande barrière. Mais la qualité sonore reste un motif tranchant pour le véritable passionné.
Un bruit d’un V8, ou celui d’une répétition minute réveille quelque-chose en nous d’inexplicable. Sur cette belle, toutes ces sensations sont mises en émoi même pour les plus frigides.
C’est sur cette note que je vais m’arrêter dans la revue de cette soirée mémorable du 15 mars 2013.
Il y avait aussi, une montre qui a été mon coup de cœur. Pour cette dernière, j’ai décidé de lui consacrer un article unique.
A voir ICI. Greuble Forsey GMTPour ma part, c’est la première fois que je retrouve devant tant de belles choses sur le même plateau.
Je ne sais pas combien ici, n’étant pas du métier, ont eu cette chance.
J’ai bien pris conscience que cette situation était exceptionnelle.
Je tiens donc encore à remercier tout particulièrement encore une fois M. Steg qui nous a offert ce privilège des plus singuliers pour parfaire mon infime culture horlogère.
Evidemment, comme si nous n’étions pas assez gâtés, nous nous sommes vus offert un bel apéritif avant d’aller manger une fondue bien de chez nous pour maintenir les débats tant animés que les Fameurs apprécient tant.
Voilu…voilu… J’espère que vous avez passé un bon moment et merci de m’avoir lu.
Driss