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 L’horlogerie suisse doit surtout garder les pieds sur terre

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ZEN
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MessageSujet: L’horlogerie suisse doit surtout garder les pieds sur terre   L’horlogerie suisse doit surtout garder les pieds sur terre EmptyLun 26 Fév 2007, 2:15 pm

Citation :
«L’horlogerie suisse doit surtout garder les pieds sur terre» Nick hayek

le 26 Février 2007



ENJEUX-SUISSE


L’ENTRETIEN DU LUNDI - Propos recueillis par Stéphane Gachet A Bienne



«L’horlogerie suisse doit surtout garder les pieds sur terre»



Le triomphe du luxe ne doit pas faire oublier les leçons du passé: l’entrée de gamme reste la base.


Il faisait 17 degrés et le Faubourg du Lac était désert. Bienne digérait la pause de midi. Nick Hayek rallumait son cigare. Le matin même, Swatch mettait sens dessus dessous le terminal de l’aéroport de Paris avec un accident de sprinkler qui détrempa la boutique du groupe sur lequel le soleil ne se couche jamais. L’empire Hayek: 19 marques, plus d’une centaine d’unités de production et un chiffre d’affaires annuel de quelque 5 milliards de francs. Le père, mythe vivant de l’industrie horlogère, fêtait ce jour-là ses 79 ans. Le fils, entre deux voyages d’affaire, avait l’esprit sain d’un cinquantenaire qui a succédé sans compromis et sans arrogance à la tête du numéro un mondial. Bien dans ses jeans et dans son sweat de coton blanc, il a ouvert son bureau à «L’Agefi».

En attendant la publication des résultats de 2006 le 21 mars prochain, pouvez-vous commentez le chiffre d’affaires annoncé mi-février?

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Ils sont excellents dans tous les segments. Evidemment la croissance la plus extraordinaire est dans le luxe, mais les marques du milieu et de l’entrée de gamme comme Swatch, Tissot, Calvin Klein, Hamilton, Certina ou Longines montrent aussi des performances incroyables. Et ceci malgré les énormes problèmes de capacité rencontrés à tous les niveaux.

L’industrie horlogère vole de record en record. Est-ce un signe de surchauffe?

Je ne crois pas. Le sell-out est vraiment là et je suis très optimiste quant à la poursuite de cette tendance. D’autant que l’industrie horlogère suisse est beaucoup plus équilibrée qu’auparavant. Il y a quelques années le secteur passait vite d’un extrême à l’autre, enchaînant les exercices fabuleux, puis les catastrophes. La croissance risque de ne pas être aussi pointue tout le temps, mais croissance il y aura! Avec le réveil de la Chine, la Russie et l’Inde, nous avons gagné en flexibilité. Si l’Europe ou les Etats-Unis devaient marquer le pas, nous pourrions toujours croître ailleurs.

Combien de temps cette course aux records peut-elle encore durer?

J’espère éternellement… Mais restons réalistes. Une croissance à ce rythme-là n’a pas que des côtés positifs. Il faut prendre le temps de respirer, rester vigilants et combatifs. Il faut s’efforcer de garder les pieds sur terre, même dans une période de boom pareille.

Comment vous préparez-vous à cet atterrissage?

Nous n’avons jamais fonctionné en accordéon. Nous planifions notre croissance à long terme. A l’inverse, nous ne nous laissons pas gagner par le pessimisme quand les affaires ralentissent. Nous n’avons jamais procédé à des licenciements massifs, même quand le secteur a souffert, comme lors du 11 septembre ou de la crise du SRAS. Swatch Group se développe pourtant à grand train…

Oui, comme nous l’avons toujours fait! Il en va de notre philosophie industrielle. Entre 100 et 200 millions de francs au minimum sont investis chaque année dans l’outil de production. Se renforcer est un même devoir. Nous assumons des responsabilités pour tout le secteur. Et cela ne concerne pas seulement les composants et les produits. En termes de formation aussi nous jouons un rôle de premier plan. ETA, par exemple, avec quelque 80 places, compte plus d’apprentis que l’école horlogère du canton.

2007 sera-t-elle également une année de fort développement? Oui, ce sera aussi de nouveau une autre année record… au niveau de nos investissements en tout cas. Avez-vous de nouvelles acquisitions en vue? La première priorité, c’est la croissance interne. En 2006, cela a très bien fonctionné. Ceci dit, nous possédons déjà un portefeuille de 19 marques et nous n’avons jamais caché notre intérêt à en acquérir une nouvelle, si d’aventure quelque chose d’intéressant était à vendre. Dans le secteur de la joaillerie, par exemple. Chez Swatch Group, l’argent ne manque pas, comme vous le savez.

Vous vous apprêtez à investir plus de 100 millions dans les prochaines années dans votre unité de microélectronique de Marin, qui œuvre dans beaucoup de secteurs à l’extérieur de l’horlogerie.Cela répond-t-il à une volonté de diversification?

C’est le résultat de notre force d’innovation dans la micromécanique et la microélectronique. Dans l’horlogerie vous avez besoin d’être à la pointe de la technologie puisque tout doit être léger, petit et de basse consommation énergétique, tout en conservant précision et grande autonomie. Sans compter les recherches de nouveaux matériaux. Le quartz développé chez Micro Cristal, par exemple, est utilisé dans les mouvements à quartz, mais aussi dans les téléphones mobiles. Certains développements dans la céramique, les écrans tactiles ou encore la technologie RFID (un accord a été signé avec Marks & Spencer, ndlr) se retrouvent dans le secteur automobile ou le tagging.

Etes-vous toujours en manque d’effectif?

Oh oui! Nous cherchons, rien qu’en Suisse, plus de 500 collaborateurs. Nous formons beaucoup de personnes, mais nous avons toujours besoin de personnel qualifié. La crise horlogère des années 1970 a laissé un trou d’une génération et la concurrence des autres secteurs de la microtechnique, comme la Medtech, s’ajoute à la pénurie, et pas seulement d’horlogers, mais aussi de décolleteurs.

Pourtant, quand un secteur fonctionne, ne trouve-t-il pas toujours des solutions pour se développer?


Certes. Et nous avons déjà fourni un effort conséquent dans l’outil de production. Chaque année, nous avons augmenté fortement nos capacités. Mais n’oublions pas que nous sommes une industrie de précision. Vous ne pouvez pas augmenter les capacités du jour au lendemain. Nous ne sommes pas une banque ou une assurance, nous avons des usines avec des travailleurs qualifiés. C’est une autre réalité, beaucoup plus complexe.


Qu’en est-il de la pénurie chronique en de fournitures?

Cette pénurie fait beaucoup de bruit quand le secteur flambe, comme maintenant. Mais quand la demande ralentit, beaucoup de nos clients annulent tout simplement leurs commandes et plus personne n’est intéressé à cet outil de production. Sauf nous, bien sûr, en bons entrepreneurs qui ne pensons pas seulement à un horizon de 12 mois. Vous allez boucler votre quatrième exercice à la tête du groupe.

Y a-t-il une patte Nick Hayek?

Il est difficile de se juger soi-même. Mon père est un mythe et apparemment mon leadership fonctionne très bien avec ce mythe. N’en déplaise à ceux, à l’extérieur du groupe, qui ne voulaient pas y croire au début.

Vous faites peu parler de vous. Pourquoi?

Je considère que mon rôle est avant tout de promouvoir le groupe et nos marques, pas de parler de «Hayek Junior»!

«Nous défendons l’entrée de gamme»

La flambée actuelle de l’horlogerie est surtout portée par le très haut de gamme. Qu’en est-il des autres segments?

Certes, la croissance la plus spectaculaire revient surtout au luxe. Mais nous défendons l’entrée de gamme et le milieu de gamme. Nous investissons énormément dans des marques comme Tissot, Hamilton, Calvin Klein ou Swatch. Et heureusement, car qui est encore sur ce segment en Suisse à part nous? C’est pourtant là que se joue la véritable compétition. Le très haut de gamme se vend presque tout seul et c’est une chasse gardée du Swiss Made. Sur les segments inférieurs, nous sommes en concurrence directe avec tous ces labels de mode et le Made in China.

Quel intérêt de défendre des gammes que l’on dit moins porteuses aujourd’hui?

Le prestige seul ne fait pas une industrie. Il ne faudrait pas refaire les erreurs du passé: la base demeure l’entrée de gamme et le milieu de gamme. La technologie, les nouveaux procédés de production… les véritables innovations viennent aussi de ces segments où chaque centime compte.

En quoi le bas de gamme sert-il toute l’industrie?

Les efforts fournis par Swatch, par exemple, rejaillissent sur les plus hauts segments. Swatch nous a permis de continuer d’investir dans Nivarox-FAR qui reste le leader technologique de toute l’horlogerie, y compris pour le super luxe. C’est grâce aux volumes fabuleux de Swatch que nous avons pu mettre au point et maintenir les solutions industrielles et le savoir-faire des spiraux, le cœur de la montre mécanique. Et sans Nivarox-FAR, il n’y aurait plus aujourd’hui une industrie horlogère suisse. – (SGt)

«Ce serait merveilleux de ne pas être coté»

Vous rachetez des actions de manière presque continue depuis plusieurs années. Quel intérêt avez-vous à être encore cotés?

Mamma mia! Ce serait vraiment merveilleux si nous n’étions pas cotés. La Bourse est pour nous sans conteste une source de complications perpétuelles: 10% d’avantages pour 90% de problèmes. Il s’agit de plus d’une pression à court terme qui n’est pas souhaitable pour une industrie. Mais hélas, Swatch Group a une capitalisation qui se monte à presque 19 milliards de francs suisses. Il est malheureusement impossible de sortir de la Bourse, puisque faire des dettes pour réaliser, cela n’est pas dans notre culture. Quant aux rachats d’actions, nous en faisons systématiquement et nous allons continuer d’en faire. Mais cette stratégie appartient au Conseil d’administration. Vous venez pourtant de confirmer votre intérêt pour la cotation en étant récemment entré dans la petite Bourse de Berne.

Pourquoi avoir fait ce pas si vous préféreriez ne pas être coté ?

Je suis ravi que le groupe soit coté à Berne. Je considère cette nouvelle cotation comme un investissement à long terme et un signal: à la fois que nous sommes le plus grand employeur du canton, et que nous y sommes très à l’aise. Il s’agit aussi d’affirmer notre soutien à une institution de proximité qui supporte la richesse industrielle d’un pays et qui traite les entreprises comme tel. Les sociétés cotées à la Bourse ne doivent pas être traitées comme des purs produits. Je constate malheureusement que cette tendance se retrouve aujourd’hui beaucoup trop souvent. – (SGt)



L’ENTRETIEN DU LUNDI -

Stéphane Gachet



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