ZEN Rang: Administrateur
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| Sujet: Yvan Arpa, le Genevois métamorphose le Titanic en montres Lun 12 Mar 2007 - 7:16 | |
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- Yvan Arpa, le Genevois qui métamorphose le Titanic en montres
Innovation - La marque RJ Watches dévoilera à Bâle une collection conçue avec l’acier du paquebot mythique.
Elisabeth nicoud
le 12 mars 2007
Les montres Titanic DNA sont réalisées à partir de l'acier provenant d'un morceau de la coque du paquebot légendaire - DR
«Titanic DNA» fera sans doute couler beaucoup d'encre. Signe particulier de cette montre concoctée par la firme horlogère RJ Watches (pour Romain Jerome)? L'objet ne se contente pas de faire référence au célèbre navire ayant fait naufrage le 14 avril 1912. Il est composé de matériaux, du charbon et de l'acier, prélevés sur l'épave du Titanic. Une idée folle née dans l'esprit d'Yvan Arpa, le patron de la jeune société genevoise créée il y a seulement deux ans.
L'homme est plutôt atypique dans le monde de l'horlogerie haut de gamme, un domaine qu'il connaît bien, ayant fait ses armes chez Sector (No Limits), dirigé la filiale suisse de Baume Mercier et le marketing de Hublot. L'été dernier, il est débauché par RJ Watches qui lui donne toute latitude pour défricher des concepts. «Dans la jungle des quelque 600 marques horlogères suisses, je me suis demandé ce que nous pouvions amener de différent, notamment face à des maisons dotées d'une longue tradition», explique Yvan Arpa.
Surmonter l'aspect morbide
L'histoire n'étant pas derrière la marque, c'est donc la marque qui est allée vers l'Histoire. Durant plusieurs semaines, le Genevois plonge dans les dédales des grands épisodes de l'humanité. De cette réflexion s'impose le Titanic. «Une évidence. Même ma fille de cinq ans connaît. Elle est mon instrument de mesure!» A partir de là, tout s'enchaîne très vite. Yvan Arpa obtient les droits exclusifs, durant deux ans, d'utiliser une image de synthèse représentant le Titanic conçu par un collaborateur de James Cameron, le réalisateur du film du même nom sorti sur les écrans en 1997.
Rejoint par un ami également transfuge de chez Hublot, le directeur de RJ Watches commence par acheter du charbon extrait des cales du Titanic, seul élément de l'épave autorisé officiellement à la vente par la société américaine RMS Titanic Inc. (lire encadré), afin d'en saupoudrer le cadran. Mais surtout, il dégote un petit morceau d'acier de la coque du navire rachetée à un plongeur ayant participé à l'une des expéditions sous-marines. «Nous avons tous les certificats d'authenticité, du plongeur même, et contresigné par un notaire suisse», assure Yvan Arpa.
Reste à concevoir la montre. Et à surmonter les écueils. Techniquement, l'acier ancien ressurgi des profondeurs marines peut provoquer des allergies. Autre souci: le caractère morbide de la chose, quelque 1500 passagers ayant péri dans le naufrage… Pour contourner cet obstacle psychologique, Yvan Arpa contacte Harland Wolff, à Belfast en Irlande, le chantier naval qui avait construit au début du siècle le Titanic et qui travaille sur de nombreux projets de commémoration du centenaire du naufrage, en 2012.
«Ils ont aimé ce concept rétro futuriste et nous avons décidé de fusionner l'acier ancien à celui des nouveaux paquebots de Harland Wolff.» La marque peut ainsi insuffler une touche de renouveau dans la montre et, détail non négligeable, élargir la fabrication. Douze modèles sont prévus, dont deux séries ultralimitées de 99 pièces chacune, pour un total de 2012 exemplaires! L'ensemble sera dévoilé au Salon de l'horlogerie, à Bâle, le 12 avril. Il faudra compter entre 8000 et 160 000 francs pour arborer à son poignet un fragment du Titanic.
L’Histoire, otage de la course à l’argent L'épave la plus célèbre du monde fait partie de l'imaginaire collectif. Localisé en 1985 à 3840 mètres de fond, le Titanic a été sondé au cours de plusieurs missions d'exploration. De ses entrailles sont remontés des milliers objets, notamment du mobilier, de la vaisselle, des vêtements ou des documents. Des trésors qui posent d'épineux problèmes juridiques, le Titanic ayant coulé en eaux internationales.
Aux Etats-Unis, le navire est considéré comme un mémorial maritime suite à une loi adoptée en 1986 et signée Ronald Reagan. Les droits d'exploration sont gérés par la société RMS Titanic, à qui la vente d'objets récupérés sur le site lui est interdite, mise à part des morceaux de charbon – on estime que 2800 tonnes sont restées dans les cales – qui lui permettent de financer de nouvelles explorations.
Difficile toutefois de mettre en place un système de surveillance planétaire! La dimension commerciale, relancée par le succès planétaire du film Titanic, suscite la controverse depuis des années. De nombreuses ventes aux enchères ont déjà été organisées, faisant exploser les ventes de ces objets à des prix faramineux.
Des excursions touristiques en sous-marins, russes et françaises, seraient, selon les scientifiques, responsables de pillages et du désossage d'un vestige historique victime tout autant de l'usure du temps et des éléments naturels que de la course à l'argent. (fn) Trivune de Genève http://www.tdg.ch/tghome/toute_l_info_test/economie/arpa__12_03_.html _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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