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 Expositions et Salons d’horlogerie d’antan

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ZEN
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MessageSujet: Expositions et Salons d’horlogerie d’antan   Expositions et Salons d’horlogerie d’antan EmptyMer 28 Mar 2007 - 12:22

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Expositions et Salons d’horlogerie d’antan


28 Mars 2007



Une sobre annonce insérée dans la Revue internationale d’horlogerie de 1920 attire l’attention du lecteur d’aujourd’hui, tandis que courriers multipliés et fébrilité ambiante annoncent le retour des salons printaniers d’horlogerie et de bijouterie. Jetons donc ici un regard rétrospectif sur les expositions horlogères créées au XIXe siècle, appelées à un avenir prospère.


Dans la Revue mentionnée, on lit le libellé suivant :


Foire suisse d’horlogerie. Bijouterie et branches annexes, Genève, 11-25 juillet 1920. Première manifestation de ce genre permettant de se rendre compte de l’importance et de la diversité des industries de l’horlogerie et de la bijouterie et en Suisse. Plus de 150 maisons inscrites parmi les plus importantes.



Or, cette « première » n’en est pas une, à proprement parler. Examinons sa généalogie, en remontant aux origines du concept d’exposition industrielle. En soulignant d’emblée que si la « foire » est un centre d’affaires incontournable pour les horlogers, dès l’origine, les « foires » et « expositions » de l’ère industrielle cumulent intérêts commerciaux et aspirations artistiques, voire idéologiques.


Expositions industrielles nationales


La première Exposition moderne s’installe à Berne en 1804 sous le titre « Exposition d’Art et d’Industrie ». C’est que Art et industrie ne font alors qu’un: l’amalgame naît des savoir-faire sollicités pour la transformation des matières premières. Ce type de manifestation (l’exposition bernoise se répète en 1810, 1818, 1824 et 1830) a pour objectif de montrer un ensemble d’activités, autour de la notion de progrès, voulant contrebalancer la division des tâches liée à l’organisation du travail proto-industriel.


Une exposition artisanale et industrielle nationale a lieu en 1843 à Saint-Gall, suivie des 2e et 3e expositions industrielles suisses, à Berne en 1848 et 1857. Le fort didactisme qui sous-tend ces manifestations atteste un besoin de diffusion des savoirs, condition essentielle à l’essor de la production nationale. Dès lors, l’Exposition est un lieu de formation de la population : elle fait défiler dans ses espaces les ouvriers des fabriques et les institutions scolaires (notamment les écoles d’horlogerie). La mise en scène répond à des buts précis : favoriser la diffusion des produits, faire comprendre ensuite les mécanismes de l’industrie à la population.


Le caractère des expositions nationales se transforme vers 1900 en perdant son attribut « industriel »: à Berne en 1914, on présente des « problèmes » d’actualité (l’armée) ; en 1939 à Zurich, la Landi propage l’idée de « défense nationale ». Dès lors, la présence de l’horlogerie dans ces manifestations collectives évolue vers le seul statut de partenaire financier.


Régionales ou universelles


Le rôle des Sociétés d’émulation industrielle est décisif pour l’organisation des expositions régionales du XIXe siècle. Celles-ci se spécialisent, notamment pour la broderie (à Appenzell), l'horlogerie-bijouterie (à Genève, à Neuchâtel), l'horticulture ou le matériel scolaire… M. De Candolle, de la Société des Arts de Genève, rend compte en 1828 et 1833 de l'exposition des produits de l'industrie genevoise. L’exposition neuchâteloise d’horlogerie organisée en 1863 coïncide avec les fêtes du Tir Fédéral : elle est complétée en 1879 par une Exposition d’horlogerie et de mécanique, initiée par la Société d’Emulation industrielle.


Les niveaux supra-régionaux sont atteints avec la participation des fabricants suisses aux expositions internationales et universelles. La « professionnalisation » des expositions s’accentue: en 1881 une Exposition nationale d’horlogerie et internationale de machines et outils employés en horlogerie, est organisée à La Chaux-de-Fonds, renouvelée en 1886. En 1888, une Exposition internationale d’horlogerie, bijouterie et branches similaires est organisée à Genève.


Aux expositions universelles de Melbourne (1880) et Chicago (1893), les horlogers genevois refusent de se joindre à la présentation collective de l’horlogerie suisse et de respecter l’anonymat des marques. Ils choisissent de « s’individualiser en s’efforçant, dans les limites autorisées par le commissariat général, de placer leur exposition dans des conditions d’originalité et de luxe qui la mette exceptionnellement en relief. » [R. Comtesse, 1880] Les fabricants genevois éditent en outre, à Chicago, un catalogue séparé, alors qu’il avait été décidé que « l’exposition horlogère suisse serait collective au sens le plus absolu du mot ». Ce catalogue vante, avec l’excellence de l’école d’horlogerie et de l’Observatoire chronométrique du lieu, la supériorité des montres de Genève.


Avec l’évènement « universel » de Paris, en 1900, l’idée de collectivité progresse néanmoins parmi les horlogers, représentés par 5 sections (Exposition collective de l’horlogerie genevoise ; Exposition collective des fabricants de Fleurier ; Collectivité locloise ; Réunion collective des mécaniciens de Couvet ; Collectivité des fabricants d’horlogerie de La Chaux-de-Fonds). Les querelles s’estompent grâce à l’activité des associations professionnelles chargées de défendre les intérêts de l’horlogerie suisse sur la scène mondiale.




Montres & Bijoux, de Genève (1942-1982)


La première exposition « Montres et Bijoux » de Genève est organisée en 1940 : elle est l’invention d’une association réunissant fabricants, journalistes spécialisés et historiens, mobilisés pour souligner le bimillénaire de Genève, autour des activités traditionnelles de la Fabrique. La valorisation des produits de l’industrie locale est évidente, en période de crise.


« L’exposition de 1942 n’avait pas d’autre prétention que de présenter au public quelques uns des chefs d’œuvre créés, dans les fabriques et ateliers de la place. Mais l’exposition du bimillénaire de la Cité de Calvin connut un tel succès qu’elle entra dans les voies de la pérennité… Elle avait suscité une saine émulation parmi les industriels, artistes, techniciens et ouvriers des deux métiers. (…) La perception et la connaissance des goûts les plus divers leur permettent de jouer le rôle qui incombe à Paris, dans la haute couture : Genève donne le ton à la mode horlogère. (…) » [E. Déléaval, « Une exposition unique en son genre », in Montres et Bijoux de Genève, Lausanne, 1957]


Durant quarante ans, les expositions, juxtaposant section historique et actualités, sont présentées dans les salons des Hôtels des Bergues, du Rhône ou Métropole, au Musée d'art et d'histoire et Musée Rath, au Helmhaus de Zurich ; en 1975, la manifestation est même exportée au Goldsmiths' Hall à Londres (consacré à l’orfèvrerie anglaise), tandis qu’en 1977, elle prend place au Bayerischer Hof, à Munich. En 1961, le Musée Rath se targue d’accueillir « Montres et Bijoux de Genève » « manifestation mondiale la plus importante de l’horlogerie, de la bijouterie et de la joaillerie. »


Salon suisse d’horlogerie


Sur le sol national, l’horlogerie s’inscrit dans un cadre collectif, au sein de la Mustermesse de Bâle depuis 1921. Elle devient autonome avec la Foire annuelle de Bâle, créée en 1930. D’autres part, un projet naît dans la Métropole horlogère neuchâteloise, dès 1932, avec la fondation d’un Salon suisse d’horlogerie. « Le Salon Suisse de l’Horlogerie est une institution économique qui a pour but de faire connaître et de favoriser l’écoulement des produits horlogers suisses. A cet effet, il organisera périodiquement à La Chaux-de-Fonds des expositions-comptoirs auxquelles seront invités tous les fabricants suisses d’horlogerie. Il ne poursuit aucun but lucratif. (…) » [Statuts du Salon suisse de l’horlogerie, XI 1932, La Chaux-de-Fonds. MIH]


Et les organisateurs du Salon de lutter encore contre le régionalisme : « La volonté déterminée de Bienne est de supplanter les Montagnes neuchâteloises. Les Bernois cherchent à organiser leur propre Salon ; peut-être les Soleurois feront-ils de même. Il faut prendre l’avis des fabricants pour savoir s’ils sont disposés à participer au Premier Salon. (…) » [PV du Conseil d’administration du Salon suisse de l’horlogerie. 31 III 1933, La Chaux-de-Fonds. MIH]


Le Salon ayant attiré plus de 40'000 visiteurs (dont l’ex-roi d’Espagne, le Conseiller fédéral Schulthess et l’Ambassadeur de France à Berne), il est reconduit les années suivantes. Le rapport du Conseil d’administration présenté le 8 mai 1935 constate l’utilité d’un Salon de l’horlogerie, qui doit avoir définitivement avoir un caractère « suisse », pour avoir valeur d’argument commercial sur les marchés d’exportation.


Aujourd’hui, les deux grandes manifestations horlogères suisses, entourées de satellites, poursuivent ces mêmes buts, en s’appuyant sur des infrastructures permanentes: ainsi le Salon de la Haute Horlogerie à Palexpo Genève et le Salon mondial de l'horlogerie et de la bijouterie à Bâle. Si leur mode d’accès est différencié, il marque bien que ces expositions sont le fait de professionnels s’adressant à d’autres professionnels. L’éducation du public et des jeunes en particulier, si présente au XIXe siècle, n’a plus cours dans ces grand’messes, dont les résultats signent chaque année le bulletin de santé de l’industrie nationale et internationale.



Estelle Fallet


Conservateur du Musée de l’horlogerie et de l’émaillerie de Genève


http://www.worldtempus.com/wt/1/11615/5248

_________________
Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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