La valeur des objets tient parfois à cause qui en sont exogènes. Par exemple la montre qui a appartenu à monsieur X... Selon l'état de déliquescence de la société, un Roi, un chanteur, un acteur , un sportif, une personnalité illustre ou un artiste peuvent donner une valeur inattendue à une montre. Cela est également vrai pour n'importe quel objet du plus commun ( une brosse à dents) au plus sophistiqué.
La montre va ainsi connaître des enchères records qui laissent imaginer que cet objet commun a réellement cette valeur alors que l'enchérisseur ne s'intéresse qu'à son ancien propriétaire.
Si par hasard, il existe une photo du porteur avec la montre alors c'est le jackpot pour celui qui posséderait la montre. Castro et ses Rolex, Bonny et sa Waltham, Kennedy et son Omega, Ghandi et sa Zenith sont autant d'exemples de la valeur ajoutée du possesseur. Une montre ordinaire aura ainsi plus de valeur qu'une montre hautement finie mais n'ayant pas appartenu à une personnalité.
La plupart des montres ainsi retrouvées sont à l'état de quasi épaves mais possèdent cette magie, cette part de rêve que l'humain cultive. Alors, il faut s'y résoudre un mouchoir sale de Maryline vaut 15 000 euros et la montre de son amant de président plusieurs millions. Finalement, une montre neuve peut valoir très cher si la part de rêve qu'elle véhicule elle aussi est suffisante pour justifier que nous l'achetions.
Et si c'était comme ça que certaines marques pouvaient prendre 40 000 euros ou plus pour trois aiguilles dans 35 grammes d'or ? Je me demande si une montre commune et bien conçue n'est quand même pas plus intéressante. Certaines marques ont conservé cette simplicité naturelle et font prévaloir l'horlogerie sur le rêve. Ce sont celles-là qui me font rêver...
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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).