Fondues pour leur or, maintenant récupérées pour leur argent, les montre de poches sont maintenant poursuivies pour leurs mécanismes réintégrés dans des montres bracelet. Certes, certaines marques donnent l'exemple. L'unitas 6498 est, rappelons-le, un calibre de montre de poche mais ce à quoi nous assistons est un massacre en chaine de montres fabriquées par centaines de milliers mais dont les plus beaux calibres commencent à servir à des recyclages hasardeux.
Qu'un mouvement de chronographe peu rare ou un calibre courant soit ainsi transformé ne me gène guère encore que d'ici un ou deux ans, il sera définitivement mort faute d'antichoc mais que des calibres de répétitions minutes ou des high grade rares soient ainsi achevés est plus préoccupant. J'ai vu ainsi il y a peu de temps une grande sonnerie Audemars frères reconvertie n'importe comment dans une montre bracelet bas de gamme parce que l'auteur du méfait avait récupéré la boite en or.
La dificulté est que rien n'est le fruit du hasard. Les boites sont fondues dorénavant pour éliminer la traçabilité de l'origine de la montre et le calibre reconditionné pour être méconnaissable. Les montres d'origine parfois (souvent) volées ne sont plus ces banales montres en or qui servaient à refaire des bagues pour madame mais des pièces de qualité cambriolées et recyclées.
Nous devenons les acheteurs potentiels de pièces rendues méconnaissables et qui relèvent de réseaux mafieux qui viennent nous cambrioler à domicile. Il faut donc faire très attention car les cambrioleurs très proches de ces réseaux savent ce qu'ils prennent. Ensuite la montre part vers des pays de l'ancien bloc de l'est et se retrouvent gentiment sur des sites d'enchères. Les numéros des calibres sont limés au besoin. Bref, rien n'est bien clair sinon que cette prolifération galope ...
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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).